ATOUT RISK MANAGER N°30

ATOUT RISK MANAGER N°30 I AUTOMNE 2021 28 Dossier - L’État dumarché 2021, renouvellement 2022 : Oser les risques. Sans assurances ? D ire que les renouvellements sont tendus «relève de l’euphémisme» , répond Frédéric Durot, directeur technique P&C de Siaci Saint Honoré, quand on l’interroge sur l’état du marché des assurances d’entreprise. « Ils sont même sans précédent » ajouteHervéHoudard, son vice-président, en évoquant « un manque de capacité dramatique » doublé d’une « inflation extrêmement préoccupante, dans la continuitédes deux derniers exercices. » Car ces tensions ne datent pas d’hier : « Nous sommes dans la pérennisation d’une phase de marché dure qui a débuté il y a trois ans, c’est-à- dire avant la crise du Covid-19 », rappelle Frédéric Durot. Son confrère Gilles Bénéplanc, Directeur général de Verlingue, situe le début de ce cycle haussier à 2018, « après un cycle de baisse en pente douce interrompu par le choc des cyclones Harvey, Irma et Maria sur les résultats de 2017. » « Nous sommes un peu surpris par la tendance que certains assureurs veulent imprimer à ces renouvellements, confirme Philippe Maraux, Directeur des placements de Marsh. Après trois ans de majorations assez brutales, nous pensions être revenus à l’équilibre technique. Et l’onpouvait espérer un retour à la stabilité. » Raté : non seulement les augmentations tarifaires proposées sont importantes - entre 10% et 50%, voire 70% à 80% pour les lignes les plus sensibles (voir page 31) -, mais elles se doublent de conditions de plus en plus restrictives. « En outre, certains risques restent difficiles àplacer », regretteFrédéric Durot. Et cela devient compliqué à expliquer aux entreprises. « Alors que les assureurs affichent globalement de très bons résultats, souligne Philippe Maraux. « Nos clients ont du mal à comprendre. Il est légitime de s’interroger sur la justification de ce nouveau cycle de hausse après trois ans d’inflation. Un peu plus de transparence sur les résultats des branchesGrands risques serait bienvenue. » Directrice générale de HDI Global SE France, Florence Louppe ne se dérobe pas : « Nous sommes sur la voie du retour à l’équilibre, mais il reste fragile », répond-elleenexpliquant labascule qui s’est opérée durant l’été. « Malgré la charge exceptionnelle de l’ouragan Uri au Texas, nous étionspresqueàl’équilibresurlepremiersemestre. Avec l’impression d’avoir retrouvé une certaine capacitéàabsorber cette sinistralité. »Durant l’été, au-delàd’une recrudescencemarquéed’incidents industriels, les inondations en Europe du Nord et l’apparition de plusieurs dômes de chaleur ont souligné « un décalage entre la sinistralité et tous État du marché : oser les risques, sans assurance Après trois ans de hausses tarifaires, de réduction des capacités et de restriction des termes et conditions, les entreprises et leurs courtiers s’attendaient à un retour à la stabilité. Raté : les renouvellements sont plus tendus que jamais. Trois courtiers témoignent deux assureurs et un réassureur s’expliquent. « Nous sommes un peu surpris par la tendance que certains assureurs veulent imprimer à ces renouvellements. » Philippe Maraux, directeur des placements, Marsh « Un manque de capacité dramatique. » Hervé Houdard, Vice-président, Siaci Saint Honoré O i ues. Sans as urances ?

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