ATOUT RISK MANAGER N°29

ATOUT RISK MANAGER N°29 I ÉTÉ 2021 44 Métier Risk Manager - Réseau international Atout Risk Manager : Récemment nommée à la présidence d’Airmic, vous avez déclaré combien vous étiez heureuse de présider l’association au moment où les défis sont énormes et la période exaltante pour les métiers du risque et de l’assurance : quels sont ces défis? Julia Graham : Les quatorze derniers mois ont été marqués par la pandémie de Covid-19 et toutes les entreprises ont dû relever des défis à la mesure de cette crise inédite. Certaines plus efficacement que d’autres, et si cela a été compliqué pour les entreprises, ça l’a été forcément pour Airmic. Le Premier défi : devenir une organisation professionnelle virtuelle, nous l’avons fait dès le premier confinement décrété le 23mars 2020 en Grande-Bretagne. Cela a été facile car nous avions déjà mis en place des mesures de travail flexible et que nous avions un plan de continuité d’activité : nous étions bien préparés. Nos équipes ont pu immédiatement télétravailler et être opérationnelles pour organiser des événements virtuels, les Conseils d’Administration, les Comités de Direction et les sessions de formation. Airmic est devenue 100 % virtuelle en 48 heures. La période est exaltante pour les métiers du risque, disiez-vous aussi… La pandémie a vu le Risk Management et les professionnels du métier monter en puissance dans les entreprises. Airmic l’a observé parmi ses membres : ils ont été sollicités par leur hiérarchiepour intervenir àunniveaustratégique. La profession a gagné ses galons. L’industrie du risque se montre à la hauteur des défis du futur, qu’il s’agisse du dérèglement climatique ou de risques plus immatériels comme l’information ou la réputation, par exemple. La profession investit dans l’économie du savoir, s’appuie sur les possibilités offertes par les technologies, développe de nouveauxmodèles économiques. Elle se repositionnepour répondre aux nouveaux besoins et demandes des entreprises. Nous entretenons de fortes relations avec le gouvernement, et avec nos régulateurs, avec d’autres associations (l’ABI, l’association des assureurs britanniques, le LondonMarket group, l’association des experts-comptables etc.). Nous sommes également très proches de nos homologues européens à travers Ferma, de nos homologues nord-américains via Rims, et internationaux via l’Ifrima. Nous sommes l’un des membres fondateurs de l’Alliance globale pour la résilience (Agir) qui regroupedes experts, des plans de continuité d’activité, de la sécurité etc. Appartenir à une profession qui se retrouve au cœur de tels changements est extrêmement exaltant! Comment l’industrie de l’assurance a-t-elle répondu à la crise sanitaire au Royaume-Uni? La plupart des mesures prises par le gouvernement et les assureurs au déclenchement de la pandémie ont visé les PME. Les mesures de chômage partiel et d’aides financières pour certains secteurs d’activité ont permis de soulager le programme «Pandemic Re» (mécanisme de financement public-privé du risque mis en place en avril 2020 par le gouvernement britannique et l’industrie de l’assurance pour couvrir les futures pandémies, NDLR). Airmic a participé à ces axes de travail. À plus long terme, nous avons besoin de réfléchir tous ensemble - assureurs, courtiers, experts en sinistralité, le gouvernement et Airmic – à la gestion des risques systémiques telle qu’une pandémie, une faille des systèmes d’information ou le dérèglement climatique. Tous ces sujets sont d’actualité : quelles options s’offrent à nous, et que pouvons-nous faire ? Airmic est en cours de discussion avec plusieurs autres parties prenantes. Le gouvernement va-t-il se positionner comme « assureur du premier et dernier ressort « ? L’avenir nous le dira.» Propos recueillis par Nathalie Arensonas Julia Graham, Présidente d’Airmic Julia Graham, jusqu’alors numéro 2 de l’association britannique des professionnels de l’assurance et de la gestion de risques (Airmic), en a pris les rênes le 7 avril dernier. Elle succède à John Ludlow. Ancienne Présidente de l’association européenne Ferma, cette proeuropéenne convaincue, basée à Londres, nous a accordé une interview. «Le Brexit ne va rien changer pour notre association» À PROPOS D’AIRMIC C’est l’une des trois plus grosses associations européennes de Risk Management, avec en France et GVMW outre- Rhin. Elle compte 350 entreprises adhérentes et plus de 1 500 membres individuels (directeurs financiers, audits internes, gestionnaires de risques, responsables des assurances). L’association organise des programmes de formation et de recherche, est associée à plusieurs programmes universitaires, participe aux travaux du gouvernement et du Parlement britannique sur l’évaluation et la gestion des risques. Sa prochaine conférence annuelle est organisée à Brighton, les 5 et 6 octobre, en présentiel. Sur le thème de la transformation. www.airmic.com

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