ATOUT RISK MANAGER N°29

ATOUT RISK MANAGER N°29 I ÉTÉ 2021 40 À l’affiche Revue de presse L’appel à la libération des captives, LUCY sous les feux de la rampe, la recomposition du courtage occupent le devant de la scène d’une revue de presse dense où l’on trouve également du risque climatique et du transport de matière dangereuses LaTribunede l’assurance // avril2021 // n°267 // unepublication 7 Hautdepage Marchandises dangereuses etdossiers explosifs E nmatièredemarchan- disesdangereuses, les sinistresd’envergure se succèdent. Aussi biendans lecadredustockage, aveclesexplosionssurleportde Tianjinen2015etdeBeyrouthen 2020,oulesincendiesdesusines LubrizoletNormandielogistique àRouenen2019,quedanscelui dutransport,oùincendiesetava- ries se succèdent. «Lesexplo- sions sur leportdeBeyrouthont suscitédescraintesdans lesports étrangers–desportsafricainsont ainsiaffichédesvelléitésd’interdic- tiondunitrated’ammonium,au risquedecréerdesmarchésparal- lèles–unpeumoinsenFranceoù laréglementationportuaireest trèsstricte ,noteÉricSlominski, expertentransportmaritimeet conseillersécuritépourletrans- portroutier,ferroviaireetfluvial. Àpartpourlasuppressiondecer- tainspostesàquai.Mais il faut de toute façongarderà l’esprit qu’unemarchandise,mêmeclassée commedangereuse,ne l’estpas tantque lerisqueestbienprisen compte.» MANQUEDEVISIBILITÉ Cequi rend le transportet le stockage desmarchandises dangereuses explosif pour lesassureurs,c’est lemanque de visibilité.Que ce soit en assurance de dommages, le sinistredu siteLubrizolayant soulignédelargeszonesd’ombre sur lesmarchandises stockées, compliquant les opérations d’extinctiondel’incendie,qu’en assurancetransport.Enmarine, ce sont ainsi lesmauvaises déclarationsou leurabsence qui cristallisent les tensions. Les assureurs naviguent à vueenmatièrede cumuldes risqueset le secteur fait face, ces dernières années, à une successiond’incendies sur les rouliersetporte-conteneurs.Le TTClub,mutuelled’assurance spécialisée dans l’assurance transportetlogistique,pointant ainsiun incidentmajeur tous ParHaude-MarieThomas destocksenmoins lorsdelareprise d’activitédeLubrizol unanaprèslesinistre 80% estimationhautedessinistres liésauxexplosionssurleport deBeyrouthen2020 établieparSwissRe Selonl’organisationinternationaledel’assurance maritime,lesconséquencesdescinqsemainesd’incen- diesurleporte-conteneursMaerskHonam,en2018, représententunrecordenmatièred’avariecommune IUMI Faceàunesuccessiondesinistres, lestockageet letransport demarchandisessuscitentunemobilisationdesautorités,desentreprises etdesassureurs.D’autantplusque lesujet,àchevalentreassurance dommageetassurancetransport,nemanquepasdecomplexité. GESTIONDESRISQUES >> les soixante jours sur lesporte- conteneurs sachantquecette tendanceestorientéeàlahausse depuis2019.Et leur intensité secoue l’assurancemaritime. LenaufrageduMaerskHonamle 6mars2018estainsiconsidéré parl’organisationinternationale de l’assurancemaritime, IUMI, commelaplusimportanteavarie commune jamaisconnue.Cet accidentavaitentraîné lamort decinqmembresd’équipages et les secoursavaientmiscinq semainesàcontrôlerl’incendie. Or, le rapportd’enquêtepublié parlesautoritésdeSingapouren octobredernier,sansapporterde réponsecertainesurl’originedu sinistreétantdonnéquelaplupart LTAM0267_007_DC371771.pdf 8 LaTribunede l’assurance // avril2021 // n°267 // unepublication ENQUÊTE Hautdepage desélémentsdepreuveontété détruitspar le feu,pointe les 54conteneurschargésdechlore (sodiumdichloroisocyanurate dihydrate),unproduitclassé commemarchandisedangereuse declasse9parlerèglementIMDG régissant le transportmaritime demarchandisesdangereuses parcolis.Unproduitquineserait pasforcémentledéclencheurde l’incendiemaisquiestsusceptible d’avoircontribuéàpropager le feu. «Lorsqu’unincendiesurvient, lecommandantconsulte leplan de chargementà la passerelle pour savoiroù sontarrimées les marchandisesdangereusesàbord et ilsebasesurcedocumentpour organisersonéquipedeluttecontre les incendies», rappelle l’expert ÉricSlominski,baséàMarseille. D’oùl’importance,pouréteindre auplusvite l’incendieetchoisir la stratégied’extinction laplus adaptée,d’avoirunemeilleure connaissancedesmarchandises transportées.Le transportde chloreestaucœurdeplusieurs sinistrescesdernièresannées et le rapport d’enquête sur l’incendieduMaerskHonam suggère de le changer de catégorie IMDG, lepassanten 5.1,pourprendreen compte l’ensembledesrisques,primaires etsecondairesdedécomposition chimique,associésàceproduit. DÉCLARATIONDESRISQUES Concernant les statistiques sur les faillesdedéclarationdes marchandises,l’ONGaméricaine dédiéeàlasécuritémaritime,le NationalCargoBureau,aconduit 3286 inspectionsconcernant spécifiquement le stockage et la bonne séparation (ou «ségrégation»)desmarchandises en fonctionde leurspropriétés au cours des trois dernières années,a relevé IanLennard, leprésidentde l’ONG. «Et24% de ces inspections ontmontré deserreursdechargementoude ségrégationdesmarchandises», ajoute-t-il. Le tauxd’erreurs montaità71%concernant les déclarationsdedangerosité.Or, la réglementationenmatière de transportdemarchandises dangereuses – représentant de3à10%desmarchandises déclarées selon lesestimations –ressembleàunmille-feuille. En effet, pour stocker et transporterdesmarchandises dangereuses, les entreprises font face à une succession de réglementations, pour le transport terrestred’un côté, le transportaérien(IATA)et le transportmaritime,diviséentre la réglementation ISMBCpour levracetIMDGpourlecolis(ou division411enFrance).Sachant que les règlesde ségrégation pour séparer lesmarchandises dangereuses incompatiblesne sontpasidentiquesenterrestre, maritime et routier. «Mais les soucis surviennentmoins dans les conteneurs groupant desmarchandises provenant de plusieurs expéditeurs – et supervisésparungroupeur–que surlesconteneursdéjàscellésdont ladéclarationducontenurepose sur labonne foidu signataire», note un expert en transport multimodal.Pourautant,cette réglementation complexe et en perpétuelle évolution (la nouvelleversiondu règlement IMDG entrera en vigueur le 1 er juin2022)nesuffitpasàavoir unemeilleurevisibilité sur les marchandises transportées. « Il seraitpréférabledenepasajouter despagesderéglementationmais d’améliorer l’existantparune bonne formationdesdifférents acteursde lachaîne logistique», glisseÉricSlominski.Eneffet, lesformationsensécuriténesont pasobligatoirespourletransport maritime, contrairement au transport terrestre ou au transport aérien,où tous les signatairesdoivent renouveler leur formationsécurité tous les deuxans.Enoutre,lesdifférents >> REGARDSCROISÉS Quellessont lespréconisationsdes instancesmaritimes internationales? «Nousavonsreçuplusieurspropositionspourfaireévoluer laréglementation.Nous observonsainsique lesÉtatsmembresde l’organisationmaritime internationaleet les organisations internationalessouhaitentprendredesmesuressupplémentairespour améliorer lasituationactuellefaceaux incendiessur lesporte-conteneurs.Jesuisfermement convaincuque la luttecontre lesfausseset lesnon-déclarationsdesmarchandises dangereusesetcellecontre les incendiesàborddesporte-conteneursdoiventfaire l’objet d’unemobilisationnonseulementdesautoritésderégulationmaisausside l’ensembledes partiesprenantesde lachaîned’approvisionnement, lesexpéditeurs, lestransporteurset les transitaires.C’estuneresponsabilitépartagéeetchacunaunrôleà jouer.» divisionde lasécuritémaritimeà l’OMI (Organisationmaritime internationale) «C’estuneresponsabilité partagéeetchacunaun rôleà jouer» «Lamanutentionet lestockagedemarchandisespotentiellement dangereuses,enmeretdans lesports,sontdespréoccupationsde longue datepour lesassureursmaritimes.Lesexplosionsdans leportdeBeyrouth etcellessurvenuesen2015àTianjindémontrentclairement lanécessité derenforcer lesmesuresdegestiondesrisques. Ilnoussemble important deprendreenconsidérationque lesmarchandisesdangereusesdevraient êtrestockéesenpluspetitesquantitéspour,qu’encasderéaction, l’impact potentielssoitréduit.Et lesemplacementsdestockagedevraientêtre tenuséloignésdes lieuxderésidence.» présidentde l’organisation internationaledesassureurs maritimes, IUMI «Lesrécents sinistresdémontrent lanécessitéde renforcer lagestion desrisques» DR DR RICHARDTURNER, BINGBINGSONG, « Ilseraitpréférable denepasajouter despagesde réglementation mais d’améliorer l’existant parune bonne formationdes différentsacteurs.» LTAM0267_008_DC371771.pdf LaTribunede l’assurance // avril2021 // n°267 // unepublication 9 Hautdepage acteurs intervenant dans la chaînede transportmaritime donnent letournis. HIGHLYPROTECTEDRISK «Enassurancetransport,onn’est pas seulmaîtreàbordet, sans le savoir,onpeuttransportercôteà côtedesproduitsincompatibles», cofirmeMichel Josset, risk manager et président de la commission dommages aux biens de l’Amrae. « Comme enassurancedommage, où le durcissement dumarché fait revenir les préoccupations de prévention sur ledevantde la scène,nousdevonstendreversun risqueHPRpourHighlyProtected Risk,afindemieuxprotégerlesflux majeurs, assure-t-il. Mais,forceest deconstaterqu’àl’heureactuelle, lapréventionenassurancecargo se heurte à certains obstacles dont l’impossibilitéà identifier lesaccumulationsdeproduits etdevaleursdans lesmoyensde transport,dans lesports et les aéroports.» Avecd’autres risk managers membresde l’Amrae etenpostedansdesentreprises transportantdesmarchandises dangereuses à forte valeur ajoutée, ilappelledoncàune prisedeconsciencecollective. «Uneentreprisequimetenplace untraçagedesesmarchandisesest confrontéeaumanquededonnées sur lapossibleconcentrationde plusieursde ses envois surun mêmemoyendetransportetsurles autresmarchandisestransportées dansunemême cargaison,que ce soit en transport routier, aérienoumaritime», précise- t-il.Lesconteneursconnectés, testésdepuisquelquesannées, commencent à atteindre unematurité technologique intéressanteavecnotamment descomposésquine sontplus en lithium.Mais cela reste un équipement onéreux en l’absencedemassificationde sonutilisation.Ilspermettentpar exempledeconnaîtreen temps réeletàdistancelatempérature d’unconteneur. «Maiscesoutils ne sontutilesque si l’entreprise a lapossibilitédedéployerdes moyenshumains surplacepour intervenir immédiatementsur le risqueencasd’incident», insiste MichelJossetàl’Amrae.Ilajoute que,pour réussir cesprojets ambitieux, il est nécessaire d’impliquer, leplus largement possible,deséquipestransverses, «de la supplychain à laqualité, lasécurité,ycompris lecyber,en passantpar lesassuranceset le procurement ». Cependant la chaînedetransportmaritimeest composéed’entreprisesdetoutes taillesetde toutesnationalités. Les efforts collectifs restent doncparticulièrementdifficiles àréaliser. Certains,commeletransporteur HapagLloyds,ontmisenplace despénalitésfinancièrespour mauvaisedéclaration,mais «c’est la règledupasvu,pasprisqui prime toujours », rappelleun expert.Lecode IMDG repose sur l’auto-déclaration du fabricant. Sans oublier les mauvaisesdéclarationsreposant surundéfautdeconnaissance de l’expéditeur. « Il pourrait être intéressantque lesexperts en transportdemarchandises dangereusesparvoiemaritime travaillentenétroitecollaboration avec lesassureursafindemettre enplaceunpland’actionvoire desmisesenplacedeprocédures obligatoires demandées afin de diminuer les erreurs dans la rédactionde ladéclaration d’expéditionmultimodale, les erreursdans leplacardagedes enginsdetransportouconteneurs ouencorecellesdunon-respectdes règlesde ségrégation», propose ÉricSlominski. PLAND’ACTIONENDOMMAGE En assurance dommage, l’incendie qui a détruit en septembre 2019 des zones de stockage de produits combustibles (plus de 9500tonnes)présentssurlessites mitoyensdes sociétésLubrizol (siteSeveso seuilhaut),pour 60%desproduits,etNormandie logistique(installationsoumise à déclaration) pour 40%, a suscité un plan d’action en matière de prévention et de gestiondes risques industriels, débouchant,unanplus tard, surunpaquet réglementaire composé de deux décrets et cinq arrêtésministériels. Ces textes tirent les leçonsdu sinistrepour l’exploitationdes installationsclasséesvis-à-visde laprotectiondel’environnement mais aussi, plus largement, du stockagedemarchandises dangereuses. Ces nouvelles obligations suiventcinqaxes : anticiperet faciliter lagestion decrise,renforcer laculturedu risqueet la transparence,mais aussi lesmesuresdeprévention des accidents, le suivi des conséquences sanitaires et environnementales, et enfin le renfort des moyens de contrôleetd’enquête. «Nous entrons désormais dans une >> Commentavez-vousvuévoluer lerisquedestockagedemarchandises dangereusescesdernièresannées? Laprincipaleévolutionconstatéesur lerisquedestockageconsisteàne plusapprécierunrisqueuniquementde l’intérieurdusite,maisàprendre aussiencomptesonenvironnementextérieur.Et laprincipalevulnérabilité pour lesentreprisesest lesurstockage,susceptibledemodifier l’expositionauxrisques.Nouspouvonsavoirunebonnevisibilitésurcequi entreetsortd’unentrepôtsansréaliserqu’ondépasseenstockage leseuil d’acceptabilité. C’est-à-dire? Certainsproduitssonttrèsdangereuxet identifiéscommetelsàpartir d’uncertainseuildestock,c’est lecasdesproduitsenspraycontenant 95%debutaneet5%deproduits,etqui,selon laquantitéprésenteen stock,nécessiteront,sursite,soitdesaménagements,telsqu’unmur anti-déflagrationouunbassinderétentiond’eau,soit letransfertd’une partiedustockversunentrepôttiers.Etsi lerisquezéron’existepas, les entreprisesont lamainsurun levier : limiteraumaximum lesquantités stockées. Lesentreprisesont-ellespleinementconsciencedurisque? Différentsévénementsdéclencheursenmatièredestockageoude concentrationdematièresdangereuses– lesexplosionssur lesiteAZF, sur leportdeTianjinouàBeyrouthainsique l’incendiedeLubrizol–ont poussé lesentreprisesàprendreencompte l’évolutionconstantedurisque et,sinousnepouvonspastoutprévoir, lanécessitéd’avoirunedémarche continued’analyseetdepréventiondesrisques.L’analysederisquesse faitégalementdavantageenamont,voireenassociant lesassureursdès laconstructiond’unnouveausiteou lorsde lasélectiond’unnouveau partenaire logistique. «Laprincipale vulnérabilité pouruneentreprise, c’est le surstockage» présidentde lacommission dommagesauxbiensde l’Amrae 3QUESTIONSÀ MICHELJOSSET, ©CharlesdeToirac LTAM0267_009_DC371771.pdf 49 ENTREPRISES EDITION QUOTIDIENNE DU 15MAI 2021 ACTUALITE LES CAPTIVESD'ASSURANCE,UNEREFORME FISCALE PLEINEDERISQUES POURBERCY ERIC BENHAMOU Pour l’Amrae, l’associationdes riskmanagers, lemoment estpropicepour réformer le cadre réglementaireet fiscaldescaptivesd’assurance enFrance alorsque lademandedes entreprises est forte. Ils’agitdepermettre,commeauLuxembourg, la créationd’une provision, fiscalementdéductible,pour lisser les sinistresdans le temps.Cequin’estpas permispar le codedes impôts.Echaudépar lacrisesanitaire,Bercyplanchesur ledossier etdevrait fairedespropositionsdans le cadrede laprochaine loide finances. Lapandémie est passée par là.Toutes les grandesentreprises regardentavecencoreplus d'attention dansquellemesure elles sont couvertes faceà de grands sinistres, comme les épidémies le risque cyber, les catastrophes liées au changement climatique, voire les « class action » en responsabilité civile. La question est d'autantplusprégnante aujourd'hui que les assureurs sont deplus enplus contraints par les taux bas, et doncmoinsappétentsà prendre des risques, surtout dansunmonde de plus enplus systémique. Les controverses, l'an dernier, sur lesassurances deperte d'exploitation sansdommages,en sont une parfaite illustration. Des solutions existentpourpermettreauxgrandesentreprisesd'amortir,dans le temps, des chocs degrande ampleur. Il s'agitde la captived'assuranceoude réassurance,une société de (ré) assurancequi ne travaille que pour le comptede l'entreprise et de ses filiales.Degrands groupes, notammentpétroliers,disposentdepuis longtemps de captives,maiselles sont généralement domiciliéesà l'étranger, notammentau Luxembourg, pour des raisons fiscales.Ce quia alimenté d'ailleursune certaineméfiance enFrance à l'égardde ces sociétéshybrides,notammentde lapart de l'administration fiscale. C 3,00 € mardi4mai2021 LE FIGARO -N°23856- www.lefigaro.fr -Francemétropolitaineuniquement AND :3,20€-BEL :3€-CH :4,20FS-CAN :5,70$C-D :3,60€-A :3,60€-ESP :3,20€-Canaries :3,20€-GB :2,90£-GR :3,40€-DOM :3,20€- ITA :3,30€ LUX :3€-NL :3,40€-PORT.CONT :3,30€-MAR :23DH-TUN :4,40DT-ZONECFA :2.400CFA ISSN0182.5852 FABIENCLAIREFOND-NICOLASTUCAT/ AFP-FREDTANNEAU/AFP B arricadée derrière sa grandemu- raille de quarantaine, la Chine se glorifie d’avoir triomphé du Co- vid-19.Lepaysvitpresque«nor- malement» et son économie affi- cheunesanté insolente,alorsque lerestedu monde, confronté à une troisième vague, continuedesedébattredansunecourse folle faceauxvariantsduvirusàgrand renfortde confinements et de campagnes de vaccina- tion.Mais,unanetdemiaprèsavoir identifié leSars-CoV-2, leschercheursn’ont toujours pasdéterminé son origine,une étapepour- tant indispensable pour éviter unenouvelle pandémie.Etpourcause : laRépubliquepo- pulaire, d’où est partie l’épidémie, fait tout pour l’empêcher. Rien de surprenant! Le contrôle de l’infor- mationet la réécriturede l’histoire sont ins- critsdans les gènesde cet empired’opacité qu’est le régime autoritaire chinois.Desser- viepar le faitqu’elleétaitdéfenduepar l’Ad- ministrationTrump, l’hypothèsed’un acci- dentde laboratoire a été écartéepar l’OMS, qui la jugeait «hautement improbable» à l’is- sue d’une«enquêtePotemkine» àWuhan. Et, après avoirmuselé les citoyens qui son- naient l’alerte,Pékins’estretranchéderrière une thèseofficiellerisible tantelleparaît im- probable : leCovid-19seraitapparuenChine par lebiaisd’undangereux chevaldeTroie, lesproduitssurgelés importés. SouspressiondesÉtats-Unisetdenombrede ses alliés, ainsi que d’une partie de la com- munauté scientifique, le patron de l’OMS - connu pour sa complaisance vis-à-vis des autorités chinoises - a finiparadmettre la nécessitéd’unenou- velle enquête. Après le pangolin et la ci- vette, la thèse d’une fuite de l’un des la- boratoires de Wu- han, où le virus aurait passé la «barrière d’espèce» avant d’êtretransmisàl’homme,estdenouveauau centredes soupçons.Leschercheurschinois ymènenten touteopacitédesmanipulations de«gainde fonction»surdesvirusàpoten- tiel pandémique. Ces outils permettent des avancées spectaculairesdans lacompréhen- siondesvirus. Ils sont aussipotentiellement desbombesnucléairesbactériologiques. ■ Empire d’opacité L’OMS réclame unenouvelle enquête àWuhan Dernièreédition Réponses à laquestionde lundi : RégionalesenPaca: êtes-vous favorable àuneallianceélectorale entreLREMetLR? TOTALDEVOTANTS :161927 Votezaujourd’hui sur lefigaro.fr LepartiLRdoit-il présentersapropre liste enPacaaprès l’accord Muselier-LREM? OUI 39% NON 61% @ FIGARO OUI FIGARO NON ÉDITORIAL parPatrickSaint-Paul psaintpaul@lefigaro.fr n Lachronique deRenaudGirard n L’analyse d’AlexisFeertchak PAGE17 CHAMPS LIBRES 3’ :HIKKLA=]UXUUW:?k@f@k@e@a" ; M 00108 - 504 - F: 3,00 E LEPLUSGRANDESPACECANAPÉS-LITSÀPARIS 63ruedelaConvention Paris15• 7j/7•M°Boucicaut 54coursdeVincennes Paris12 •7j/7•M°Nation Lit-gigogneTopper Certainementpaslamoitié d’unlit! MODULAIRE Deuxsommiers dontl’unse repliesousl’autre pourunmême couchagede160 oudeuxcouchages indépendants GRANDCONFORT MatelasSimmons pourusagefréquent Fabricationfrançaise PLUSDE100REVÊTEMENTS AUCHOIX Revêtementstissuetmicrofibre facilesàentretenir Pendantleconfinement,commandezpartéléphone:0145778040 ouparmail :olivier.topper@gmail.com © 1690 € www.topper.fr LANGUEFRANÇAISE DANSLESECRETDELACOMMISSION QUIVALIDELESNOUVEAUXMOTS DUDICTIONNAIRE PAGES 14ET 15 Dimanche, la foudre s’abattait sur ladroiteavecunaccordan- noncé entre LREM et Renaud Muselier en Paca. Sentant la tempête grossir, l’ex-tête de listeLRadécidéce lundide re- voir les termes de son accord avec lamajorité présidentielle. Cettealliancepréfiguredéjà les enjeuxélectorauxde2022,avec Emmanuel Macron à la manœuvre. PAGES4ET5 RégionalesenPaca : les coulissesd’uncafouillage entreMuselieretLREM L’e-commercebouleverse lecœurdesvilles Avec la pandémie, de nom- breux Français se sont convertis à la livraisonde re- pas à domicile et aux achats par internet, qui représen- tent désormais 13,4% du to- tal, contre 9,8% en 2019.Ces changements d’habitudes de consommation redessinent peu à peu le visage des cen- tres-villes. Mini-hubs logis- tiques,«dark stores»,«dark kitchens»…Partout,denou- veaux lieux fleurissent pour mieux servir les e-ache- teurs. PAGES20ET21 CesPMEqui investissent pourse relancer NOTRECAHIER SPÉCIAL FIGARO ENTREPRENEURS LOICLIMAT Unentretien avec laministre de laTransition écologique PAGE6 RUSSIE Lesréseauxde Navalnymenacés d’anéantissement par la justice PAGE8 TCHAD ÀN’Djamena, la juntedeMahamat Débys’emploie àconsolider sonpouvoir PAGE9 COVID-19 LeDéfenseur desdroitsdénonce degravesatteintes à la libertédans lesEhpad PAGE 11 AUTOMOBILE Lesgarages français regorgent devoitures decollection PAGE28 «Sans la libertédeblâmer, iln’estpointd’élogeflatteur»Beaumarchais lefigaro .fr Lemanquede transparencede laChinenourrit la suspiciondenombreux scientifiques,qui demandentà l’OMSuneenquêteapprofondie sur l’émergenceduSars-CoV-2. PAGES2,3ETL’ÉDITORIAL JEAN-MARIEROUART «LELAÏCISMEN’ESTPAS CAPABLEDERÉPONDRE ÀL’ISLAMCONQUÉRANT» PAGE 16 Coronavirus: la piste d’une fuite de laboratoire ressurgit KOKIKATAOKA/THEYOMIURISHIMBUNVIAREUTERSCONNECT Des inspecteursde l’OMS arriventau laboratoire devirologiedeWuhan, le3 février2021. LaTribunede l’assurance // juin2021 // n°269 // unepublication 29 Hautdepage Xx, xx , xx , xx 00% Xx, xx , xx , xx Xx, xx ASSURANCEAFFINITAIRE Lafièvreacheteuse Entre lesmouvementsdeconcentrationdescourtiers internationaux, l’appétitdes fondspour le courtageet l’émergenced’unenouvellegénérationdecabinets, lesecteur faitsarévolution. CROISSANCEEXTERNE U ne certitude au momentdeboucler leclassementannuel ducourtagefrançais: l’édition 2022 n’aura pas le mêmeprofil.En commençant par lehautdu top100avec le rapprochement deWillis et Aon.Débutmai, laCommission européenneaannoncé lereport d’une semainede lafinde son enquêteapprofondie,lanouvelle datebutoirétantfixéeau3août prochain.Sadirectiongénérale chargéedeveilleraurespectdes règlesde concurrencea lancé uneenquête,craignantquece rapprochementpuisse avoir «des eetsnéfastes, réduire le choix etaugmenter lesprixdes clientseuropéenssurlemarchédu courtageenassurancedesrisques commerciaux». Une inquiétude partagée par les clients, représentésencequiconcerne les entreprises par l’Amrae qui, devant l’effervescence des rapprochements dans l’assurance,apris laparoleen datedu27avrilpour rappeler sa «préoccupationmajeurequant à larobustesseorganisationnelle et économique de ses parties prenantesqui,enpermanence, doivent pouvoir dialoguer, comprendreetporter lesrisques quelesentreprisessouhaitentleur transférer.L’Amrae espèreque de telsmouvementsdemarché élargiront l’offre en termes d’expertise, de services et de solutionsinnovantesdegestiondes risquesque lesassurésnepeuvent financerseuls.Desretraitsd’ores oudesaugmentationsde tarifs sansrapportavec lanatureet la qualitédesrisquesdesentreprises nepourraientallerdans lebon sens». LALOID'AIRAINDELALIBRE CONCURRENCE Etpourpasserlecapdelafusion, c’estune vente à ladécoupe qui sedessinedésormaisdu côté deGras SavoyeWTW. Une option qui provoquede profondes inquiétudes dans les rangsdu courtier.Les six organisations syndicales du groupe (CFE-CGC, CFTC, CFDT,CGT,UnsaetFO)sesont regroupéesen intersyndicale dans la fouléepourobtenirdes réponses sur l’avenirdesplus de2200 salariés français.À l’heureoùnousbouclons ces lignes, les tractationsencours redessinent totalement le paysageducourtage français. Seule l’activitégrandscomptes enassurancedepersonneset l’assurancea nitairedeGras Savoye resteraient logéesdans le futur ensemble, l’activité d’assurancedommageset les bureauxenrégionpouvantêtre cédées.Huitnomsd’acheteurs ont circulé ces dernières semaines:d’abordArthur J. Gallagher, qui semble tenir la cordemais aussiHowden (Hyperion),Lockton,McGill Funketmême trois français : SiaciSaintHonoré,Bessé et Verspieren.Lesdeuxcourtiers concernésaupremierchefpar la fusion n’ont pas souhaité s’exprimer, bloqués par la procédure réglementaire,Aon Francesecontentantderappeler ses ambitions. « L’ambition d’Aon France, comme cellede toutes lesfilialesdugroupe,est d’être le leader, rappelleLaurent Belhout,directeurgénérald’Aon France. Cettepositionsembletout àfaitatteignableauregardde la croissanceorganiqueobservée qui,siellereste lamême les trois prochainesannées,nousymènera. Par ailleurs, toute croissance organiquedoitêtreaccompagnée decroissanceexternesur laquelle ParHaude-MarieThomas >> P.40 P.44 Leseffetsde lapandémie sur lareprise Sansaffinité avec lesconfinements En2020, lecoupdecanonarésonnéetquelquepeu sonné lesecteurmais leschiffresd’affairessesont globalementmaintenus. «Lemarchédel’affinitaireévolueentre17et20Md€, c’estbeaucoupplusqu’estiméinitialement etc’estunpérimètrequis’élargit.» STRATÉGIEORGANISATIONNELLE Pour passerlecap delafusion, c’estune venteàladécoupe quisedessinedésor- maisducôtédeGras SavoyeWTW. LTAM0269_029_DC569434.pdf Imprimé parTousdroits réservés le figaro mardi4mai2021 A mais une normalisation évidente» , souligne l’économiste. Les assureurs ont, semble-t-il, aussi un peu assoupli leurs condi- tions. «C’est lecassur lesclientsdes banques plus standards, qui ont du mal à franchir le pas des unités de comptes.Cequ’ilssouhaitentc’estdu fonds euros,même s’il rapportepeu. Lesbanques sontplus enclinesà leur envendre »,estimeCyrilleChartier- Kastler, fondateurdu site spécialisé GoodValueForMoney. Ces dernières années, le fonds euros,aucapital100%garanti,avu sesrendementss’effriter. Ilssonten moyennede1,08%,selonGoodVa- lue forMoney.Pourdoper larému- nération des contrats, il est bel et biennécessaired’accepterdepren- dre des risques. Les épargnants se laissentplusvolontiers tenterence débutd’année. ■ Enmars, lesFrançaisontverséplusd’argentsur leurcontratqu’llsn’enn’ont retiré (+1milliardd’euros), selondeschiffrespubliés lundipar laFédérationFrançaisede l’assurance (FFA). shumytskaya-stock.adobe.com L’assurance-vie retrouve les faveurs desépargnants Lacollectedemarsestànouveaudans levert, après troismoisdehausse. DanièleGuinot £ @danieleguinot AssurAnce Le sort de Gras Sa- voye, le premier courtier en assu- rances françaismet en ébullition le mondeducourtage.Cette filiale tri- coloredubritanniqueWillisTowers Watson pourrait en effet faire les fraisdumariagedesamaisonmèreà Aonetêtrecédée. Annoncée ily aun an, la fusion à 30milliards de dollars de ces deux géantsmondiaux du courtage (res- pectivement numéro deux et trois) doit être finalisée d’ici à l’été.Mais elle attend encore le feu vert de Bruxelles, qui étudierait la cession d’un«paquet»d’activitésenEuro- pe (Allemagne, France, Espagne, Pays-Bas) pour éviter au nouveau groupe Aon-Willis d’occuper une psition dominante dans certains paysetaveccertainesactivités,selon l’ Argus de l’assurance et Insurance Insider .GrasSavoye,quin’apas ré- pondu ànos questions, serait inclus dans ce«package» etpourrait être venduà ladécoupe. Créée en 1907, l’entreprise n’a cessé de grossir à coups d’acquisi- tionsen régionetauniveaunational aucoursdeces trentedernièresan- nées.Cequi luipermetd’être lepre- mier courtier d’assurances d’entre- prises françaisdepuis 1992. Sa force estd’êtremultispécialisteetdecou- vrir les entreprises de toutes tailles, de lagrandeà laPMEet laTPE, sans oublier les collectivités locales et les établissements publics.Gras Savoye compte aujourd’hui 35 implanta- tions dans l’Hexagone et en outre- mer.Endécembre2015, l’entreprise, qui compte plus de 2260 salariés, a été cédée (à 100%) au britannique Willis,déjàprésentaucapitaletavec lequel elle avait noué des partena- riats dès 1997. Quelques semaines après cette acquisition, en janvier 2016,Willis a fusionné avec le cabi- net de conseil TowersWatson pour devenirWillisTowersWatson.Gras Savoye, qui s’est internationalisé au fil des ans (présent en propre dans prèsde50pays),aaccèsàplusde140 paysà travers leréseau international deWillisTowersWatson. Lesentreprisesenalerte LescénarioenvisagéàBruxellespas- serait par une scission du courtier français : l’activitéassurancedeper- sonnes (prévoyance, santé, retraite des grands groupes), qui pèse 206millionsd’eurosde chiffred’af- faires,resterait logéedansAon-Wil- lis. L’assurance-dommages et les bureaux en régions (302 millions d’euros de chiffre d’affaires) se- raient,quantàeux,vendus. Cettehypothèse interrogecertains acteurs dumonde du courtage, qui s’inquiètentde l’éclatementdeGras Savoye.Elle estaussi scrutéede très près par les entreprises. «Des re- traits d’offres ou des augmentations detarifssansrapportavec lanatureet la qualité des risques des entreprises nepourraientallerdans lebonsens» , déclare l’Association pour lemana- gementdesrisquesetdesassurances de l’entreprise (Amrae)àproposdes concentrations dans le secteur. «À partir dumoment où vous fermez un guichet, surtoutqu’iln’yapasbeau- coup de grands acteurs internatio- naux, forcément vous jouez sur la concurrence» ,ajouteOliverWild, le présidentde l’Amrae,parailleursdi- recteurdesrisquesetdesassurances chez Veolia. Dans l’Hexagone, les entreprises font appel à plusieurs courtierscommeSiaciSaintHonoré, Verlingue,VerspierenouBessé.Mais tousnebénéficientpasduposition- nement international des grands courtiers comme Aon etWillis To- wersWatson. Les grandesmanœuvres dans le secteur font également craindre aux entreprisesdeneplus travailleravec lesmêmeséquipes. «Lecourtageest unmétierdeserviceset lesclientssont attachés aux équipes avec lesquelles ils travaillent pendant plusieurs an- nées» , précise Christophe Angoul- vant,associéducabinetRolandBer- ger. «Les PME risquent de voir leur courtier changer de politique com- mercialeou tarifaire» ,ajouteCyrille Chartier-Kastler, fondateurdeFacts & Figures. Les salariés de Gras Sa- voyesontégalementsur lequi-vive. Leurs représentants ont activé «un droit d’alerte» du comité social et économique central (CSEC).Et cer- tains envoient déjà leurs CV à des concurrents. Les candidats au rachat de Gras Savoyeseraientnombreux.Lecour- tier américain Arthur J. Gallagher, peu présent sur leVieuxContinent, serait en pole position . Le britanni- queHowden (Hyperion)mais aussi Lockton,McGill,Funket trois fran- çais - Siaci Saint Honoré, Bessé et Verspieren- seraient également sur lesrangs,selon l’ Argusde l’assuran- ce. Tout comme des fonds d’inves- tissement, de plus en plus présents dans le secteurducourtage,uneac- tivité pouvant générer desmarges confortablesetquigagnedespartsde marché. «Une cession de Gras Savoye ou- vrirait le jeu et rebattrait les cartes dans le secteur français du courta- ge» ,estimeChristopheAngoulvant. De fait, si Gras Savoye est cédé, il perdra sa place du numéro un et pourraitêtre remplacépar legroupe SiaciSaintHonoréquidoit semarier avec son concurrentDiot. «Si cette fusion va à son terme, la France compteraalors troisacteursducour- tage trèspuissants :SiaciSaintHono- ré-Diot,ApriletGrasSavoyequi res- tera un acteur important» , ajoute ChristopheAngoulvant.Lesconcen- trationsdans ce secteurqui cherche àsediversifieretàgénérerdavanta- ge de commissions, ne sont sûre- ment pas finies. «Les courtiers ont besoind’avoirunedimension interna- tionale pour répondre aux exigences desgrandesentreprises, expliqueCy- rille Chartier-Kastler. Et les risques sontdeplusenpluspointus.Pouryré- pondre les courtiersdoiventavoirune taillecritique.» ■ LesiègedeGras Savoye,àPuteaux (Hauts-de-Seine). Si la filiale française dugroupebritannique WillisTowerWatson estcédée,elleperdra saplacedenuméroun françaisde l’assurance d’entreprises. marieetchGeoyeN/haVas ProdPourGrassaVoye Uneventeà ladécoupedupremiercourtier français rebattrait lescartesdusecteur. JorGeCarasso £ @JorgeCarasso plAcements Bousculée par la pandémie, l’assurance-vie re- prendclairementdupoilde labête. Enmars, lesFrançaisontverséplus d’argent sur leur contrat qu’ils n’en ont retiré (+1milliard d’eu- ros),selondeschiffrespubliés lun- di par la Fédération française de l’assurance (FFA).Depuis janvier, cechiffremonteàprèsde4,4mil- liards d’euros. «Après une décol- lecte marquée l’année dernière, l’équilibres’estprogressivementré- tabli,aujourd’hui lerebondestnetet significatif», fait valoir Franck LeVallois, directeur général de la FFA. L’arrivée des vaccins et la perspective d’un retour à une vie normale ne sont sans doute pas étrangersàcesbonschiffres. «Ilya une formede retourde laconfiance, dans un contexte d’épargne abon- dante. L’assurance-vie en profite, aumême titre que d’autres place- ments,comme le livretAou lemar- chédesactions» , soulignePhilippe Crevel, directeur du Cercle de l’épargne.Enmars, lacollectenet- te du livretAadenouveauatteint unrecord,à2,80milliardsd’euros. De janvier àmars, pasmoins de 772000 particuliers ont acheté ou vendudesactions.Leplushautni- veaudepuisneufmois. Ce regaind’attraitpour l’assuran- ce-vieaaussiétéboostépar labonne tenuedesmarchés.LeCACaretrou- vé des sommets, 6300 points, que l’on n’avait plus revus depuis pres- quevingt ans, aumomentde l’écla- tement de la bulle internet.Dans ce contexte, les épargnants acceptent davantage lerisque. Ilsysontunpeu contraints. Du fait du contexte de taux bas, les assureurs limitent dé- sormais lacollectesur le fondseneu- ros. Ils poussent ainsi les épar- gnants à souscrire des unités de compte, des supports investis sur lesmarchés financiers, potentiel- lement plus rentables,mais avec un risque de pertes en capital. En mars, lapartdesunitésdecomptes s’est élevée à 37%, selon la FFA. «Cette proportion est en hausse constante depuis 2019, c’est un si- gnal très positif», estime Franck LeVallois. Danscecontexte, lesépargnants ontmoinsde réticences àprendre des risques. «Quand les perspecti- vessontsombres,personnen’aenvie d’investir, mais, quand la lumière estplus claireauboutdu tunnel,on peut prendre un peu plus de ris- ques» , estimePhilippeCrevel,di- recteurduCerclede l’épargne. Accepterdeprendre unpeuplusde risques Ceproduitd’épargne, trèsprisédes Français, a particulièrement souf- fertde lapandémie.Dufaitdescon- traintessanitairesduprintemps, les Français ontmoins versé d’argent sur leurs contrats. «Ce placement nécessitedepasserdu tempsavec les clients. Cela n’a pas pu être le cas. Cela a pesé sur les souscriptions» , estime Franck LeVallois. Ces per- turbations ont abouti à une décol- lecte globalede 6,5milliardsd’eu- rossur l’année2020.Unrecord. L’an dernier, les épargnants ont aussi privilégié les placements im- médiatementmobilisables. Plus de 110milliardsd’eurosontétémisde côté,enbonnepartie sur lescomp- tes courants et les livrets. Pas sur l’assurance-vie. «Une forme d’at- tentisme s’estdéveloppée.Onpeut le comprendre faceà la situation sani- taire» ,souligneFranckLeVallois. Leretourengrâcede l’assurance- vieauprèsdesépargnantsaboutit-il àun transfertde l’épargneCovidsur cesupport?PourPhilippeCrevel,ce n’estpasencore lecas. «Onestreve- nuàunrythmedecroisière,maisplu- tôt en dessous desmoyennes de ces dernièresannées.Iln’yapasdeboom, Assurance : lesortdeGrasSavoyeensuspens en bref Lutteantidrones : L’armée,LeCnes etaéroportdeparis Coopèrent £ Faceà lamenacecroissante desdrones, l’arméede l’air, leCnesetgroupeADPont décidédecoopérerpour la contrer.Les troispartenaires ontconcluuneconvention pourcinqansquivise àpartager leuranalyse de lamenace, leurexpérience et les solutions techniques. Lenombred’incidents liés àdesdronesestpasséde600 entre2011et2015àprèsde 2000pour la seuleannée2019, selon lesdonnéesde l’Agence européennede la sécurité aérienne (EASA). Jeunes :Lesmissions LoCaLesreCrutent £ Lesmissions localesvont lancermardiunecampagne derecrutementsde2000 conseillerscetteannéeafin demettreenœuvre leplan 1 jeune 1 solution, aannoncé leprésidentde leur Unionnationale,Stéphane Valli.Cerecrutementvise «àpouvoirréaliser l’objectifde doublerde 100000à200000 en2021 lesbénéficiairesde la garantie jeunes» ,cedispositif d’insertiondes jeunes sans emploini formation, soit environ «unconseillerpour 50 jeunes» ,explique-t-il. + » Lesécolosbretons veulent réserver lesachats immobiliersaux résidents » Lesgrandsappartements ontmoins lacoteàParis www.lefigaro.fr/economie @ « ilya une forme de retourde laconfiance, dansun contexte d’épargne abondante. L’assurance- vieenprofite aumême titreque d’autres placements, comme le livreta ou lemarché action » PhiliPPeCrevel, direCteurduCerCle del’éPargne EntrEprisEs 23 32 L’AGEFI HEBDO / DU 27MAI AU 2 JUIN 2021 FINANCEMENT Bercy va libérer les captives d’assurance LaplacedeParis semobilisedansun environnementpropicepour enfinmotiver la créationde ces structures en France. L’heure tourne. « mettrede l’argentdecôté »encas de coup dur. De fait, si le sujet va au-delà et concerne fondamentalement lages- tion des risques, la fiscalité occupe un rôle clé. Elle est inhérente aux conditions de provisionnement. Pour éviterdeprêter leflanc aux accusations de niche fiscale, il convient de trouver le juste équilibre, favoriser tout en respectant la sainegestiondes risques.Autoriser l’accumula- tion en franchise d’impôts de réserves suffisantes pour faire face au pire,mais selon des scé- narios cohérents pour la société. « Il faut donner à la captive fran- çaise la capacité de convenable- mentmutualiser les risquesdans le temps, sur davantage de branches, avec des plafonds élevés de déduc- tibilitéfiscale,pourquoipas jusqu’à la totalitédu risque technique,c’est la clé de son efficacité », plaide François Beaume, vice-président de l’Amrae. UN ÉCOSYSTÈME FRAGILE Unhorizon de20ou25ans semble approprié, quand aujourd’hui la provision pour égalisation hexa- gonale est limitée le plus souvent à lamoitié de cette période avant reprise faute de réalisation du sinistre.Sur ces élémentsd’étendue etdeduréedumécanisme, laprovi- sionpourfluctuationde sinistralité luxembourgeoise fait, selon Bercy, figure de « point de comparaison intéressant, mais nous pourrions faire différemment et peut-être mieux ».Demême source, l’évolu- tion du dispositif français devrait concerner les captives de réassu- rance et pas d’assurance, les pre- mières, d’ailleurs de loin les plus nombreuses, ayant « la grande vertude faire intervenirunassureur traditionnel, renforçant lagarantie du juste calibragedesprovisions ». Outre le fonctionnement du provisionnement, la réforme doit toucher la gouvernance de la cap- tive, en lien avec le principe de proportionnalité par lequel les Etats conserventunemargede manœuvre dans l’application de Solvabilité2.Les exigences de ladirective sontmoinsatté- nuées en France que chez cer- tains voisins. Les captives sont biendes structures àpart entière, mais avec pour seuls risques ceux de songroupe. Ilpourraitendécou- ler notamment des allègements de reportings au superviseur qu’est l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution. Ces ajustements pourraient emporter l’adhésion et, par cercle vertueux, renforcer un écosystème encore fragile,passantpar les cour- tiers, actuaires ou autres commis- saires aux comptes. « Le finance- ment des risques est un élément fort de compétitivité locale, encore faut-il disposer des prestataires aguerris »,pointeFrançoisBeaume. Mais « il faut agirmaintenant sur le cadre réglementaire, poursuit-il, nous attendons des annonces du gouvernement d’ici à l’été pour inscription à la loi de Finances 2022, permettant aux sociétés de boucler une procédure d’agrément à temps pour tirer parti du nouvel outil qu’est la captive à l’occasion de la saisonde renouvellementsdes contratsdébut2022. »C’estbience calendrier serré qu’a en tête Bercy. Au-delà,nulne veut encore espérer l’étapesuivante : lerapatriementdes captives existantes. A Pasmoinsde cinquante sociétés françaises sont, selon OlivierWild, l’« arme au pied » avec un projet de création de cap- tive de (ré)assurance. Un chiffre révélé par ses adhérents au pré- sident de l’Association pour le management des risques et des assurancesde l’entreprise (Amrae). L’arme au pied car les trois quarts de ces projets (cinq fois plus nom- breux que les années précédentes, selon l’Amrae) n’attendraient qu’une chose pour se concrétiser : que les conditionsdedomiciliation enFrancede cette structured’auto- assurance deviennent plus attrac- tives pour ne pas avoir à choisir de l’implanter ailleurs.D’abord au Luxembourg ou en Irlande : une centaine de sociétés françaises dis- posentaujourd’huid’une captive… dontunepoignée seulement logées en France. Un environnement de marché propice explique que tant de can- didats indécis sepressent : les socié- tés en subissentdepuisdeuxansun retournement,exacerbépar lapan- démie, caractérisé par un durcisse- ment des modalités d’assurance externe, poussant par ricochet la solution interne de la captive. Et les candidats s’interrogent sur le domicilecar leministrede l’Econo- mie, des Finances et de laRelance, BrunoLeMaire, a donné fin 2020 un coup de pouce aux efforts de place en appelant de ses vœux la possibilité pour les entreprises de « se constituer des provisions qui bénéficierontd’un régimefiscalpar- ticulièrement avantageux » afin de PAR BENOÎTMENOU + EMAIL bmenou@agefi.fr « ILFAUT DONNER ÀLACAPTIVE FRANÇAISE LACAPACITÉDE CONVENABLEMENT MUTUALISER LESRISQUES DANSLETEMPS » FRANÇOIS BEAUME, vice-président de l’Amrae VENDREDI14ETSAMEDI15MAI2021 ISSN0153.4831 114eANNÉE NUMÉRO23452 34 PAGES Antilles-Réunion 4,10 €. Belgique 6,50 €. Espagne 4,40 €. Grande-Bretagne 6£60. Grèce 4,20€. Italie 4,40€ Luxembourg 6,70€. Maroc 35DH. Suisse 11 FS. Tunisie 5,50TND. ZoneCFA 3100CFA. L’inflationaccélèreauxEtats-Unis etc’est l’ensembledesplacesbour- sièresmondiales,deParisàNew York,qui flanche.Elles restent fébriles et inquiètesmalgréun rebond jeudi.A laBoursedeParis, l’indiceCAC40aclôturéenhausse de0,14%,à6.288,33points,alors queWallStreetregagnaitunpeude terrainencoursde journée.Cette reprisedesactionsestbridéepar l’annonced’une fortehaussedes prixà laproductionaméricains.La veille, c’est l’envoléedesprixà la consommation enavrilquiavait inquiété lesmarchés.Ledérapage desprixévolueàsonrythmeleplus élevédepuis septembre2008.Les investisseurs redoutentune infla- tion incontrôléequi conduise la Réserve fédéraleà remonter les tauxd’intérêtplusvitequeprévuet brideainsi lacroissance.Les taux d’intérêtprogressentoutre-Atlanti- que.Lesvaleurs technologiqueset notamment lesGafam,quiont for- tementprogressédepuis2020,sont particulièrementvulnérablesdans cenouvelenvironnement. //PAGE28 Lapeurdel’inflationrend lesmarchésmondiauxfébriles BOURSES DeParisàWallStreet, lesplacesboursières redoutentune inflationhorsdecontrôleauxEtats-Unisetune remontéedes taux. Airbusvoitleboutdutunnel etinvestitàToulouse Aprèsavoir suppriméprèsde 15.000postes, soit 11%de ses effectifsdans lemonde, afinde « redimensionner son activité dans l’aviation commerciale » faceà la crisedu coronavirus, Airbus relance sonprojetde déployerunenouvelle ligne d’assemblagede lagammeA321 àToulouse.Elle remplacerait l’ex-lignedemontagedessuper- jumbosA380. //PAGE19 SOCIAL Lancéeenaoûtdernier jusqu’à finmars,prolongéedepuis deuxmois, l’aideà l’embauchedes jeunesdemoinsde26ansdonne desrésultatsencourageants,même s’ilsrestentàconfirmeravecplusde recul.C’estcequemontrentdeux étudespubliéesmercredi.Lapre- mière,duConseild’analyseécono- mique, faitressortirque laprime, de4.000eurosaumaximum,aaug- menté lesrecrutementsenCDIet CDDlongsde6%.Laseconde,dela Dares, témoigned’unehaussedu tauxd’emploiencontratdurable des jeunesciblés.A l’inverse, leur tauxd’emploien intérimounon salariéabaissé,sansque l’onsache s’ilyaunlien. //PAGE2 Covid :les mesureschocs pourcorrigerles erreursdansla gestiondecrise RAPPORT Un panel de treize expertsarenduunrapporttrèscri- tiquesurl’impréparationdesEtats pour faire faceà lapandémieet le manquedeconfianceenlascience. Ils soulignent leserreursquiont conduit àun «Tchernobylde la santé». Ilsproposentunesériede mesurespouraiderà stopper la pandémiedecoronavirusettrans- former lagouvernancedes insitu- tionsmultilatéralesde la santé,à commencerparrenforcerlefinan- cementetl’autonomiedel’OMS.Ils préconisentaussidesdonsdevac- cinsetl’octroidelicencesvolontai- respouraiderlespayslespluspau- vresàproduire leursdoses. //PAGE6 Prixagricoles etdistribution : lesfausses promesses delaloiEgalim2 DISTRIBUTION Lamajoritéveut compléter la loiEgalimavecune nouvellepropositionde loirégis- sant lesrèglesdedistributioncom- mercialesentre lesdistributeurset leurs fournisseurs,afinde«sanc- tuariser» leprixdesmatièrespre- mièresagricoles.Pourlesenseignes et les industrielsde l’agroalimen- taire,cettebonnevolonté,aunom de la justerémunérationdesagri- culteurs,cachedeseffetspervers. Enapparence, toute la filièresou- tientlaloiEgalim2,quiproposeque leprixdesmatièrespremièresagri- coles,unefoisfixéparl’interprofes- sion,nepuisseplusêtrenégocié. Maisenfait,chaqueéchelondéfend sesintérêts. //PAGES16ET17 Electricité: lespistes pourréformer lestarifsrégulés dunucléaire ENERGIE Leministrede l’Econo- mie,BrunoLeMaire,aengagé les consultations sur leprojet de réformed’EDF,portéparl’énergéti- ciendepuisprèsdedeuxans.Alors que les fournisseursd’électricité peuventaujourd’huibénéficier auprèsd’EDFd’un tarif réguléde l’électriciténucléaire, legouverne- mentenvisagederéserverce tarif réguléauxparticuliersetauxTPE, au risqued’exposer les autres entreprisesauxvariationsdesprix demarché.Uneautreoptionserait deneutralisercesvariationsvia la TICFE.Mais lesgrandsconsom- mateurs,quipaientdéjàuneTICFE réduite,nebénéficieraientpasde cetteneutralisation. //PAGE18 Vaccins etbrevets: levraisujet LePointdevuede GuyVallancien L’idéede lever lesbrevetssur les vaccins,pourGuyVallancien, relèveducoupdepub.Lesvac- cinsdevraientêtreofferts auxpaysà faiblesrevenus,non pasgratuitement,maispayés par lespaysriches.Unemon- dialisationà la foisgénéreuse etobligéepourenfinendiguer lescontaminations. //PAGE11 Premiers résultatspositifs pourlaprime àl’embauche desjeunes SUR L’ÉCLAIRAGEÉCOÀ7H15 DANSLE7H-9HDEMATTHIEUBELLIARD RETROUVEZNICOLASBARRÉ L’Europetable surunereprise plusforte l LaCommissiona revuà lahausse sesprévisionsdecroissance. l L’effetde lavaccinationetde la levéeprogressivedes restrictions. l Bruxelles table surunehaussedu PIBde lazoneeurode4,1%en2021. Shutterstock LesEchos WEEK-END LesEchos PATRIMOINE HélèneDupuy @helenedupuycp I nciter lesménagesà injecter l’épargne qu’ilsontaccumuléependant leconfi- nementdans l’économie,voilà l’objectif decetteniche fiscalequipermetde trans- mettre jusqu’à 100.000eurosàdesmem- bresdesafamille. Mis enplace l’étédernieravec la troi- sième loide finances rectificativepour 2020,cedispositiftemporaireprendrafinle 30 juin2021.C’estdonc ladernière ligne droitepourenprofiter.Maiscettenichetrès attractiveestassortiedeconditionsstrictes. Explications. 1 QUIPEUTDONNER, QUIPEUTRECEVOIR? Le donateur peut transmettre jusqu’à 100.000eurosen toutàsesenfants,petits- enfantsetarrière-petits-enfants.Lesper- sonnesn’ayantpasune telledescendance peuventconsentirundonàleursneveuxet nièces.Plusprécisémentaux enfantsde leurs frèresetsœurs,à l’exclusiondeceux des frèreset sœursdu conjointdudona- teur.L’exonération jouequelquesoit l’âge dudonateur.Ceplafondconcerne tous les dons effectuésparunemêmepersonne entrele15juillet2020etle30juin2021,quel que soit lenombredebénéficiaires.Les lotspeuventêtre inégauxentre lesbénéfi- ciaires.En revanche,undonatairepeut recevoirplusieursdonsde 100.000euros dedonateursdifférents :parents,grands- parents,etc. 1 LESCONDITIONSÀRESPECTER L’exonérationnes’appliquequ’auxdonsde sommesd’argent (chèque,virement,espè- ces,etc.)affectésexclusivementaux trois typesdeprojetssuivants : l soitpourfinancerlaconstructiondela résidenceprincipale– lesdonsne s’appli- quentpasauxachatsde sonbien,niaux achatsenétatfuturd’achèvement ; l soitpourfinancer lestravauxderéno- vation énergétiquedu logementdont le donataireestpropriétaireetqu’ilaffecteà sonhabitationprincipale–cestravauxdoi- ventêtreéligiblesà laprimede transition énergétiquegéréepar l’Agencenationale pour l’améliorationde l’habitat (Anah) ; l soitpourparticiperau financement d’uneentreprise.Concrètement,celapeut concerner « la souscriptionau capital ini- tialouauxaugmentationsde capitald’une petite entreprisedemoinsde50 salariés» , préciseMaîtreHélèneCathou,notaireà RennesetmembreduGroupeMonassier. Sonchiffred’affairesannueloulemontant totaldubilanannuelnedoitpasexcéder 10millionsd’euros.Et « l’entreprisedoit exercer sonactivitédepuismoinsde cinq ans,nepasavoirencoredistribuédebénéfi- ces.Demême, ladirectiondoit êtreassurée par ledonatairependantuneduréemini- malede troisansà compterde la souscrip- tion » ,ajoute-t-elle.Egalement,pour ces trois typesd’affectations, les sommesdoi- ventêtreemployéesdanslestroismoissui- vant leurperceptionpar ledonataire. 1 DIFFICULTÉSD’APPLICATION Autantdeconditionsquirendent ledispo- sitifdifficilementapplicable. « Iln’estpas évidentque ledispositifaitbeaucoupétéuti- lisé, en raisondesnombreuses conditions restrictives » , expliqueMaître Florent Ruault,avocatchezCMSFrancisLefebvre Avocats.Eneffet, «sicedonpermetd’inves- tir en titresde sociétés, le champd’applica- tionesttrèsrestreint . Demême,siledonper- met d’investir dans l’immobilier, c’est exclusivementpour construire sarésidence principale,maispaspourl’acquérirenVefa, cequiréduitconsidérablementlechampdes possibles, surtoutdans les grandes zones urbaines » ,ajoute-t-il.Même champ res- treintpourlestravauxderénovationéner- gétique,dontlalisteesttrèsprécise. «Ainsi, le remplacementde fenêtresdéjà endouble vitragen’estpasapplicablepar exemple» , décritMaîtreCathou. 1 CUMULAVECD’AUTRES DISPOSITIFS Ilestpossibledecumuler laprésenteexo- nérationde100.000eurosavecledispositif dedons familiauxde sommesd’argent dans la limitede 31.865 euros tous les quinzeans (article790GduCGI).C’est le cas également avec les abattementsde droitcommun (article757duCGI),qui se renouvellenttouslesquinzeanségalement et dont lemontant dépend du lien de parentéentre ledonateuret lebénéficiaire de ladonation (voirgraphiqueci-dessus). Cesdifférentsdispositifs sontcumulables et indépendants.Ilspeuventêtreemployés enmême tempsounon. «Quelqu’unquia déjàdonné100.000eurosendonationsimple àunenfantpeututilisercedispositifdedona- tion temporaire.Demême,quelqu’unqui donne 100.000 eurosvia cedernierpourra transmettreparlasuiteendonationsimpleà sonenfantsansattendrequinzeansentreces deuxdons» , illustreMaîtreFlorentRuault. Ainsi,autotal, «encumulantcestroisdispo- sitifs de donation lesplus fréquents,un mêmedonateurpourrait transmettre jus- qu’à231.861euros» ,note-t-il. Attention,laloinepermetpasdebénéfi- cierà la foisde cetteexonérationetde la réductiond’impôtpour souscriptionau capitald’unePME (réductiond’impôt Madelin)ouducréditd’impôtenfaveurde la transition énergétiqueoude laprime verséepar l’Agencenationalede l’habitat. Lecumuld’avantagesestunenotiongéné- ralementexcluedudroit fiscal. 1 LEFORMALISMEÀRESPECTER Concrètement,pourbénéficierdudisposi- tif, il faut remplirun imprimé de don manuel. «Surunplancivil,nousconseillons ànosclientsderéaliser,sipossible,unedona- tion-partageentresesenfants,pouréviterà l’enfantdonataire lesdifficultésd’applica- tiondes règlesdu rapport successoraldes donations » ,alerteMaîtreCathou.Car le donconsentiàunhéritierdevraêtre rap- portéà lasuccessiondudonateur. « Il faut bien comprendrequ’il s’agitdedispositions fiscalesmaisquidoivent respecter l’institu- tiondelaréservehéréditaireetsontsujettesà rapportsuccessoral» ,ajoute lanotaire. Lesbiens inclusdans ladonation-par- tagesontévaluésau jourde l’actededona- tion.Danslecasoùunenfantd’unefratrie, bénéficiairedudon, investit la somme danssonentreprisequiprospère, iln’aura pasàpartager laplus-valueavecses frères etsœurslorsdurapportsurlasuccession– commece serait lecasavecunedonation ordinaire. n FISCALITÉ Il reste jusqu’au30 juin2021pourprofiterdudispositif temporaired’exonérationdedroitsdedonation,quipermet de transmettre 100.000 eurosàdesmembresde sa famille.Quipeut enprofiter ?Quelles sont lesmodalités, lespièges ?Moded’emploi. Dernière lignedroitepourtransmettre 100.000eurossansdroitsdedonation qu’ilnel’envisage,pour gagnerenqualitédevieeten confort.Cettetendance s’accentuedanslesgrandes villes,etparticulièrement danslacapitalepuisqu’il s’agitd’1Parisiensur2. Toutefois,45%desParisiens nesouhaitentpasquitterla régionIle-de-France :ils choisissentavanttoutla petite(31%)etlagrande couronne(14%)alorsque 14%d’entreeuxsouhaitent s’installerenprovince. *EtudeTolunapour MeilleursAgentsréalisée du25au28mars2021. Cequichange avecletélétravail Silagrandemigrationvers lescampagnesn’apaseu lieu,ceshuitderniersmois, prèsd’unactiffrançais sur3*estentraindedémé- nageroul’adéjàfait,àmoins INDICES DESPRIX IMMOBILIERS (IPI) gneoù l’olivierest roi,Salon est l’unedesplusancien- nesvillesdeProvence. 1 Piscinechauffée Entouréed’un terrain arboréde695m 2 , lamai- son,exposéepleinsud, compte3chambres Christie’s internationalRealEstate LAMAISON DELASEMAINE 1 Bouches-du-Rhône Cettemaisond’architecte de225m 2 estsituéedans unquartier résidentiel deSalon-de-Provence, à35kmausud-estd’Aix- en-Provenceetà50kmau norddeMarseille.Entourée d’unemagnifiquecampa- etcomprendunepiscine chauffée,unedépendance etunecaveàvin. 1 Prix 988.000euros RETROUVEZLEBIEN DELASEMAINESUR LESECHOS.FR/PATRIMOIN E SURLE WEB Fiscalité Vosindemnitésdedépart àlaretraitesont-ellesimpo- sables?Leurtaxationdé- penddesconditionsdans lesquelless’effectueledé- part :volontaire,voulupar l’employeuroucauséparun plansocial.Moded’emploi. Immobilier Quelestl’effetduCovid surlesprixetlesloyers descommercesparisiens? Lesrecherchesdecommer- cesd’habillementetderes- taurationontbeaucoupbais- séàParisenunanetlesmi- sesenventeontexplosé. Déclaration Ladéclarationderevenus comportedésormaisunvo- letspécialpourlesindépen- dantsqu’ilfaudraremplir avecsoinsansconfondre basefiscaleetbasesociale. SURLESECHOS.FR/ P ATRIMOINE PATRIMOINE l FISCALITÉ DERNIÈRELIGNEDROITEPOUR TRANSMETTRE 100.000EUROS SANSDROITSDEDONATION l PLACEMENTS ATOUTSETPIÈGES DUCROWDFUNDINGVERT //PAGE5ETL’ÉDITORIALD’ÉTIENNELEFEBVREPAGE14 //PAGES31ET32 Courtaged’assurance:GrasSavoyepasse danslegirondel’américainGallagher en réassurance dontWillisRe (pour un volume d’affaires de 750millionsdedollars),etdesacti- vitéseuropéennes (500millionsde dollars) situéesenAllemagne,en Espagne,auxPays-BasetenFrance, quienreprésenteplusde lamoitié avecGrasSavoye. «Cetteacquisitionaccéléreranotre stratégieà long termeenélargissant considérablementnotreproposition devaleurmondialeenréassurance, en élargissantnotre empreintede courtagededétailetenrenforçantles niches clés et lesoffresde courtage spécialisé », adéclaré sonPDG PatrickGallagherdansuncommu- niqué.GrasSavoye,quin’avaitpas vraiment trouvésaplaceauseinde Willisdepuisque celui-ci avait achetésespartsà la famille fonda- triceen2015,deviendralapremière entitéeuropéennedeGallagher,qui compte34.000employésdans le mondemaisn’étaitjusqu’icipaspré- sentenFrance. Découpede l’assurance affinitaire Lecourtier françaisne sera toute- foispas intégralement transféréà GallagherpuisqueAonrécupérera sesactivitésd’assuranceaffinitaire, environ 15%de sonchiffred’affai- res.Cemétier,quiconsisteàappor- terunegarantieenlienàunproduit proposé par un non-assureur (smartphone,électroménager…), est en forte croissance. Cette découpe inquiète lessyndicats,qui ont exercé leurdroitd’alerte. Ils s’inquiètent pour les quelque 250employésquipourraientêtre affectés, sur les2.200 collabora- teursdeGrasSavoyeenFrance. Il seraitdifficile apparemmentde créerune structure rassemblant toutes lesactivitésaffinitairescon- cernées. L’opération sera suiviepar les clientsdu courtier françaisdont fontpartieBouygues,Veolia,Miche- linouAtos.Récemment, les indus- trielsregroupésauseindel’associa- tionAmraeavaientexprimé leur inquiétudesur lesregroupements encoursdans le secteur,oùSiaci SaintHonoréestégalementcour- tisé. «Desretraitsd’offresoud’aug- mentationsdes tarifs sans rapport aveclanatureetlaqualitédesrisques des entreprisesnepourraientaller dans lebon sens», avaitprévenu l’association,quiredoutedeshaus- sesdeprixsurunmarchéducour- tageenfortecroissance. n l LecourtieraméricainGallagherva reprendrepour3,6milliardsdedollarsdesactifsdeWillisTowersWatson quiprépare sa fusionavecAon. l Parmiceux-ci, le leader françaisducourtaged’assurancepourentreprises. assurances de l’entreprise (Amrae). «Celavabientôtêtre trop tardpourcréerunecaptive l’année prochaine. Il faudraitque legouver- nement s’exprime avant l’été » , insisteOliverWild, leprésidentde l’associationreprésentant lesges- tionnairesderisquesdesgrandes entreprises,parailleursdirecteur desrisqueschezVeolia.L’organisa- tionespèreque lesprochains tex- tesbudgétaires seront l’occasion pourlegouvernementderendrela créationdecaptivessur lesolfran- çaisplusattractive. EnFrance, lesentreprisespeu- ventdéjàétablirce typedestruc- ture.C’estparexemplelechoixqu’a fait le spécialistedespaiements Worldline en2020.Cependant, fautedecadreréglementaireetfis- calsuffisammentattractif, lescap- tivesfrançaisessecomptentsurles doigtsdelamain.Lessociétéschoi- sissent leplussouventdecréerce genredestructureà l’étranger,par exemple au Luxembourg, en IrlandeouàMalte.Augranddam del’Amrae. Augmentationdesprix AprèsquelapandémiedeCovid-19 amis en lumière l’importance pourune entreprised’avoirun matelasdesécurité,afind’encais- ser leschocs lesplus inattendus, l’organisationamilitédeplusbelle pourunerévisionde laréglemen- tationfrançaise. «Onn’a jamaisvu autantdeprojetssérieuxdecréation de captives» ,assureBrigitteBou- quot,vice-présidentede l’Amrae, administratricedesociétésd’assu- rancesdeThales.Les tensionssur lemarchéde l’assurancepeuvent expliquer cet engouement.Les assureurstouchésparlapandémie deCovid-19,augmententleursprix etont tendance,d’après laplupart descourtiers,àréduire lescouver- turesoffertes.Dequoipousser les entreprisesàgérercertainsrisques eninterne. Endécembre, leministrede l’EconomieetdesFinances,Bruno LeMaire,avaitdéclaréque, faute demettreenplaceuneassurance «pandémie» , lesentreprisespour- raient «seconstituerdesprovisions quibénéficierontd’unrégime fiscal particulièrementavantageux» pour «mettrede l’argentdecôté» avant uncoupdur.Dequoi faireespérer desévolutionsrapidessur laques- tiondescaptiveset,pluslargement, surletraitementfiscaldecesprovi- sions. Interrogé,Bercyditavancer sur les «deux fronts» . «L’idéen’est pasdu toutde transposercequiest faitauLuxembourgmaisde faire quelquechosedemieux» , indique- t-onauministère. n LesentreprisespressentBercyderendre lescaptivesd’assuranceplusattractives SolennPoullennec @SolennMorgan Lesgrandesentreprisespressent Bercyde leurdonnerdemeilleurs outilspour encaisser les coups durs.Unecinquantained’entrepri- sessontaujourd’huidésireusesde créerunecaptive,c’est-à-direune entreprised’assuranceouderéas- surance interne,mais la plu- partattendentdesclarificationsdu gouvernementsur lesujet,aexpli- quémercredi l’Associationpour lemanagementdesrisquesetdes Unecinquantained’entre- prisesréfléchissentàcréer uneentreprised’assurance ouderéassurance interne pourmieuxgérer leurs risques.Laplupart attendraitdesdécisions deBercy sur le sujet. rapportd’informationpublié ce mercredi, lerapporteurgénéralde la commissiondesFinancesdu Sénat,Jean-FrançoisHusson (LR), alertesur «labombeàretardement» desprêtsgarantispar l’Etat (PGE), accordésàplusde670.000entre- prisespourenviron 137milliards d’euros.Et redoute l’impactque pourraitavoircesurcroîtdedettes sur letissuproductiffrançais. LeSénatne remetpasencause l’efficacitédudispositifdéployéen masseetde façon très rapide,dès mars2020,avec l’aidedesbanques. «Parl’ampleurdel’encourspouvant êtregaranti [jusque90%,NDLR] ,les PGEont,àbiendes égards, incarné l’engagement duPrésident de la Républiqued’accompagner “quoi qu’il en coûte” lesacteurs économi- ques », reconnaît le rapport. Il s’interrogeenrevanchesurlescon- séquencesàmoyen termede cet affluxde liquidités.D’abordsur les entreprises,dontcertainespour- raientavoirdumalàhonorer leurs dettes,mêmeavecledifféréd’amor- tissementd’unansupplémentaire accordépar lesbanques.Ace jour, seuls5%des chefsd’entreprise redoutent toutefoisnepaspouvoir rembourser leursPGE, selon le baromètrebpifranceRexecode –un chiffre enaméliorationpar rapportaudébutde l’année. Ensuite sur l’économie.Car ce surcroîtdedettes s’ajoute àun niveaud’endettementdéjàélevé.La dettenettedesentreprises françai- sesvientainsidepasser lecapdes 1.000milliardsd’euros.Après « la congélationde l’économieen2020» , leSénatcraintenoutrededevoir faire faceà «unevaguededéfaillan- cesd’entreprisesviablesetproducti- vesetàun“étranglementparladette” déprimant l’investissement ». De quoià la foispesersur les finances publiquesethandicaper la reprise économique. Trouver50milliards d’eurosde fondspropres Vigilant,lerapporteurgénéraldela commissiondesFinancesduSénat préconised’instaurerunvéritable « serviceaprès-ventedesPGE» afin de « contourner lemurde ladette redoutéparbeaucoup». Lasolution pourranotammentpasserparun soutienplus fortà lasolvabilitédes entreprises françaises.C’estceque recommanded’ailleurs l’Observa- toiredu financementdesentrepri- ses (OFE),dansun rapportégale- mentpubliécemercredi. L’organisme,qui rassemble les organisations représentativesdes entreprises,du secteur financier, maisaussibpifranceet laBanque deFrance, s’inquièteeneffetde la fragilitédesbilansde certaines entreprises,aprèsunandecrise, malgréune amélioration crois- santedes structures financières depuis2011. « Ilapparaîtnécessaire derenforcer les fondsproprespour conforter la solvabilitédesTPE et PMEprofitables sur le long terme mais fragiliséesparunehaussede leurendettement,préserver lacapa- citéd’endettementdesentreprises[…] etregarnirlescoussinspourpouvoir absorberdeschocs futurs», indique l’OFE.Ensebasantsurdesestima- tions de laBanque de France, l’Observatoireanticipeunbesoin en fondspropresde50milliards d’eurospour lesentreprises fran- çaises,dontenviron20milliards assortisd’unsoutienpublic.Ledis- positifdesprêtsparticipatifs,finan- césparlesassureurs,distribuéspar lesbanquesetgarantispar l’Etat (30%),ycontribuera. n RomainGueugneau @romaingueugneau Peursur lareprise.Alorsque l’éco- nomiefrançaisesedéconfineànou- veau, les sénateurs s’inquiètentde lacapacitédesentreprisesàréelle- mentrebondir,unpeuplusd’unan après ledébutde lacrise.Dansun CRÉDIT Lacommission sénatoriale desFinancesalerte sur la«bombe àretardement» quimenace lesentreprises. Relance:l’inquiétudeduSénatfaceau«murdeladette» GrasSavoye,quiemploie2.200collaborateursenFrance,a installésonsiègesocialàPuteaux (Hauts-de-Seine),aucœurduquartier d’affairesde laDéfense. PhotoXavierPopy/RÉA ASSURANCES ThibautMadelin @ThibautMadelin Sixansaprès sonachatparWillis Group,GrasSavoyes’apprêteànou- veauàchangerdemains.Lesdeux géantsdu courtageAonetWillis TowersWatsonontannoncémer- credides cessionsd’actifs,dont l’essentieldu leader françaisdu courtaged’assurancepourentre- prises,àl’américainGallagherpour 3,6milliardsdedollars (3milliards d’euros).AonetWillisTowersWat- son, lesnuméros2et3mondiaux du secteur derrièreMarsh& McLennan,doiventréaliserdesces- sionsafind’obtenirnotamment le feu vertde laCommission euro- péennepour leur rapprochement visantàcréer le leadermondialdu courtage,avecprèsde 19milliards dedollarsdechiffred’affaires. «Cetaccorddémontreune forte dynamique,sur lavoiede laconclu- siondenotrepropositionderappro- chementavecWillisTowersWat- son », adéclaréGregCase,PDG d’Aon.Latransactionestcenséeêtre boucléed’icià la finde l’année.Gal- lagherprofite indirectementde cettecourseàlataille.Grâceàl’opé- ration, legroupe familialcotéen BourseetbaséàChicagoverrason chiffred’affairespasserde 6 à 7,3milliardsdedollarsparan, loin derrière toutefois deMarsh& McLennan, qui doit devenir numéro2dumarchéavec 17mil- liardsdedollarsderevenus. Numéro3mondial Les autoritésde la concurrence voulaientéviterun risquedecon- centration,notammentsur lemar- chédes trèsgrands risquesmon- diaux,comme lespatialou lecyber quinécessitentuneréelleexpertise etun réseau international.Cette conditiona sansdouteaidéGalla- gher,enconcurrenceavecdesfonds d’investissement.Lesactifs repris parGallaghercomportentessen- tiellementdesactivitésdecourtage Gallagherverra sonchiffred’affaires passerde6 à7,3milliards dedollarsparan. 137 MILLIARDSD’EUROS accordés sous la forme de prêts garantis par l’Etat (PGE). FINANCE&MARCHES Vendredi14 etsamedi15mai2021 LesEchos RECOMPOSITION DU COURTAGE CAPTIVES ImpriméparTous droits réservés ImpriméparTous droits réservés MATIÈRES DANGEREUSES Imprimé parTous droits réservés CYBER

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