ATOUT RISK MANAGER N°28

ATOUT RISK MANAGER N°28 I PRINTEMPS 2021 44 Dossier - La sagesse du risque pour l’immunité collective C’est un pari que nous faisons, afin de mobiliser l’épargne des Français, qui est passée de 15% avant la crise à près de 20%. L’investissement doit reprendre ses droits si l’on veut retrouver le fonctionnement normal de l’économie » . Et Ludovic Subran de conseiller : «Il faut être vigilant sur la trésorerie. En période de reprise, les délais de paiement ont tendance à se rallonger. Les entreprises françaises ont le taux d’endettement sur fonds propres le plus élevé d’Europe. Jusqu’ici, nous avons pris beaucoup demesures dedettes (PGE),mais peudemesures de cash. Le capital va être un vrai sujet de solidité. Les Risk Managers doivent mieux surveiller les risques financiers, pas seulement les risques opérationnels. Ils doivent choisir leurs batailles et assumer de prendre certains risques pour éviter toute hibernation, voire zombification» Une fusée à trois étages Un message auquel Oliver Wild, Président de l’AMRAE, n’est pas insensible. « Depuis longtemps, nous disons que les entreprises sont mal protégées sur les risques exceptionnels, tant par l’assurance que par leurs fonds propres. À l’AMRAE, nous poussons l’idée que l’entreprise doit être son propre assureur, car elle porte sur son bilan l’impact des chocs externes, et doit pouvoir les mutualiser dans le temps avec suffisamment de réserves et de fonds propres» . Et d’ajouter : «Les fortes tensions du marché de l’assurance démontrent que l’on ne pourra plus passer directement du risque à l’assurance. Désormais, le dialogue revisité avec les assureurs qui sauront valoriser la qualité du Risk Management repose sur le socle fonds propres, autoassurance et captives» . Lionel Corre en convient : «Le rôle de l’État est d’intervenir quand on n’a pas bien anticipé. Clairement, nous n’avions pas assez parlé de pandémie l’an dernier à Deauville. Près de 85% des entreprises n’étaient pas couvertes contre le risque pandémie. Mais nous n’allons pas pour autant faire une assurance pandémie. Lors des travaux collaboratifs initiés par la Direction Générale du Trésor, nous avons suivi l’intuition de l’AMRAE d’une fusée à 3 étages (autoassurance, assurance, État)» . Or, pour lui, «dans une fusée, tout le monde est à bord et a un rôle actif. Avant de faire un grand partenariat public-privé, il faut effectivement développer l’autoassurance, avecdesoutils adaptés. Captives pour les grands groupes et les ETI, provisions forfaitaires réglementées pour les TPE, PME et les artisans» . « L’investissement doit reprendre ses droits si l’on veut retrouver le fonctionnement normal de l’économie. » Lionel Corre, Sous-directeur des assurances, Direction générale du Trésor « Le capital va être un vrai sujet de solidité. Les Risk Managers doivent mieux surveiller les risques financiers, pas seulement les risques opérationnels. » Ludovic Subran, Chef économiste d’Allianz