ATOUT RISK MANAGER N°28
ATOUT RISK MANAGER N°28 I PRINTEMPS 2021 43 Dossier - La sagesse du risque pour l’immunité collective temps et que cela passe par moins de profits à court terme » . Et de préciser : « La sphère financière, située à l’extérieur de l’entreprise, ne connaît pas bien ses risques. Et il est devenu difficilede lesmutualiser puisque la crise amontré que les risques étaient contagieux. L’entreprise a donc besoin de détourner un peu de sa compétitivité pour se protéger elle-même. C’est l’idée reprise par le Trésor : développer les captives et les provisions pour résilience. Désormais, les trois étages de la fusée sont : l’économie réelle, puis le système financier et enfin l’État» . Une vision que partage tout à fait Patrick Artus, pour qui «lemodèle européen qui fait porter le financement des risques par les banques est une impasse » . S’inspirant du modèle américain, où les risques sont financés par le secteur privé, il réitère son appel à développer l’épargne à risque. «Les dirigeants ont un biais cognitif : ils sont optimistes par nature. C’est bien, mais il ne faut perdre de vue les risques. Opportunités et risques se donnent la main, comme la vie et la mort citées par Delphine Horvilleur» rappelle Brigitte Bouquot. Inverser le paradigme du tout assurantiel Systémiques et corrélés, les chocs d’un monde connecté n’obéissent pas au modèle d’assurance traditionnel qui cherche à les mutualiser dans l’espace. C’est le constat qu’ont dressé en chœur les participants de la plénière consacrée à l’assurance des grands risques. Ludovic Subran, Chef économiste du groupe Allianz, plante le décor : «cette crise a rappelé que des événements probabilistes, systémiques et sévères arrivent ! Dans notre baromètre, les risques exogènes se hissent désormais en tête. Autre enseignement : l’État a été capable de dépenser 20% du PIB pour stimuler l’économie, mais beaucoup craignent qu’il ait du mal à se sortir de la vie des affaires, notamment dans les secteurs endifficulté comme la restauration, l’hôtellerie, la distribution ou le transport aérien…» . Lionel Corre, Sous- directeur des assurances à la Direction générale du Trésor, reconnaît que la gestion de la crise a constitué jusqu’ici à insuffler des liquidités de façon peu sélective. « Dans la phase de relance, nous allons nous attacher à renforcer les fonds propres des entreprises des secteurs d’avenir, comme le tourisme. Ce changement de phase se fera de façon progressive. Les banques vont également distribuer des prêts participatifs, et des labels « relance » seront adossés à des assurances vie et des produits de gestion d’actifs. Brigitte Bouquot, Vice-présidente de l’AMRAE « Les actionnaires doivent accepter l’idée que la résilience a besoin de temps et que cela passe par moins de profits à court terme. » « Les dirigeants ont un biais cognitif : ils sont optimistes par nature. C’est bien, mais il ne faut perdre de vue les risques. » Brigitte Bouquot,, Vice-présidente de l’AMRAE
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