ATOUT RISK MANAGER N°28
ATOUT RISK MANAGER N°28 I PRINTEMPS 2021 40 Dossier - La sagesse du risque pour l’immunité collective La crise du coronavirus n’arrive pas de nulle part, elle est la conséquence de choix passés auxquels les entreprises ont largement participé et qui ont mené au réchauffement climatique et à l’effondrement de la biodiversité, nous rendant d’autant plus vulnérables face à ce genre de virus. Elles doivent être des moteurs de la transition vers des modèles plus soutenables face aux chocs. Personnellement, je ne postule pas dans les entreprises qui ne sontpasenadéquationavecmesengagements. À ce jour, j’ai choisi de m’orienter dans le domaine public. Je m’y retrouve, car j’ai du mal à être dans une logique où le profit fait partie de la raison d’être demon poste. Si aujourd’hui, on me proposait un poste dans une entreprise loin de mes valeurs, je refuserais. Je suis à un stade de réflexion et de maturation de mes convictions où je ne peux plus retourner en arrière sur ces sujets. Néanmoins, pour beaucoup de jeunes, la question du chômage va se poser. Tout un pan de la jeunesse va devoir faire des sacrifices. À quel point serons- nous capables de sacrifier nos convictions pour vivre décemment? Des entreprises sont déjà dans une mouvance positive sur ces enjeux et ont la volonté de se transformer pour être en résonance avec le réveil écologique de notre génération. Mais, ça ne change pas assez vite. On a vu, avec la crise du coronavirus, que du jour au lendemain, on pouvait mettre en place énormément de choses pour s’adapter. Eh bien, il faudrait faire la même chose pour l’écologie et ne pas attendre 30 ans pour atteindre l’objectif de neutralité carbone. Ce temps long, on ne l’a plus. Chaque degré sauvé compte! «Àquelpoint serons-nous capablesdesacrifier nos idéauxpourvivredécemment?» Amélie Deloche travaille à l’Agence française de développement et sensibilise les 15-25 ans aux enjeux de développement durable et de solidarité internationale, pour qu’ils «passent à l’action ! ». insiste Amélie Deloche. Les étudiants pris dans la tourmente de la Covid, la génération perdue? «L’entreprise doit faire ce que l’État ne fait pas : mettre en place des dynamiques de formation ad hoc » , poursuit-elle. Car d’après eux, c’est à l’entreprise de s’adapter à sa jeunesse, pas l’inverse. Fini les carrières de toute une vie dans la même entreprise. Le « temps utile» est leur maître mot : celui qu’ils sont prêts à donner à l’entreprise, celui que l’entreprise est prête à leur accorder : «On apportera les fruits de ce temps utile à l’entreprise » , explique Oscar Leveque. Où militent-ils ? «En interne, pas dans la rue » , répond Sophia Guermi qui regrette l’absence d’instance représentative des jeunes dans les instances politiques et en entreprise : « Je n’ai pas envie d’attendre d’être moins jeune pour arriver à un poste de responsabilité et pouvoir agir sur les sujets de RSE, lance-t- elle. L’expérience ne fait pas tout » . n « Je ne postule pas dans les entreprises qui ne sont pas en adéquation avec mes engagements. » Amélie Deloche
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