ATOUT RISK MANAGER N°28
ATOUT RISK MANAGER N°28 I PRINTEMPS 2021 38 Dossier - La sagesse du risque pour l’immunité collective P arce que leur voix compte, parce que les risques pèsent sur eux, l’AMRAE a donné la parole à trois étudiants ou récents diplômés de grandes écoles, en poste, en recherche d’emploi ou en alternance. Oscar Leveque (EMGrenoble et IRIS), AmélieDeloche (Agence française du développement), Sophia Guermi (Institut de relations internationales stratégiques, IRIS) : représentants de la génération Y, ces trois-là ont des aspirations, des valeurs, des espérances et savent les défendre. Ils ont développé leur vision de la crise et leurs attentes. Espoir déçu « La Covid-19, c’était l’opportunité de transformer nos modèles sociaux, sociétaux, et de valoriser le Risk Management. Une cassure (sur ce même sujet, lire l’interview de Delphine Horvilleur) à partir de laquelle reconstruire un nouveau contrat social dans un esprit de réforme » , développe Oscar Leveque. Espoir fracassé contre la réalité de la crise ? «L’enthousiasme s’est essoufflé, on ne s’est pas saisi de l’occasion pour abandonner certains modèles économiques, pour choisir de ne pas sauver les entreprises qui proposent des La parole aux jeunes ! Ils sont directs, ils ont des convictions, ils sont engagés. Déstabilisés, comment (sur) vivent-ils à la crise? Comment peuvent-ils entreprendre sans renier leur quête de sens? Y a-t-il un choc générationnel? Réponses avec trois jeunes – tous trois la vingtaine - invités à débattre sur le plateau du Studio Gabriel. Les risques pèsent sur nous, voilà pourquoi nous sommes une jeunesse plus engagée. Si une entreprise recrute, elle embauche un jeune avec ses espoirs, ses engagements contre le racisme, pour le féminisme, l’environnement, etc. Elle ne recrute plus un profil, mais une personne. Il revient aux entreprises de s’adapter à notre nouvelle génération, nous sommes très différents de nos parents. Ça semble présomptueux de vouloir imposer nos valeurs au marché du travail en début de carrière, surtout en ces temps de crise. Mais je crois que l’on peut y arriver si on raisonne en mode collaboratif avec les entreprises. Les incubateurs internes existent déjà, les RH mettent ces dynamiques en marche. Lorsque les entreprises piochent dans le vivier des grandes écoles, elles viennent chercher l’expertise. Or elles nous mettent sur des postes d’analystes, pas sur des postes de décision. Pourtant, il y a urgence et l’expérience a perdu de sa superbe. L’investissement dans la jeunesse n’est pas un risque pour l’entreprise. La jeunesse a envie, sa priorité ce n’est pas forcément ungros salaire, elle cherche un équilibre entre ses engagements, ses valeurs et son travail. Si on arrive à trouver cette adéquation, on sera la génération qui fera moins de burn-out à 40 ans! «L’urgenceest là,mettez les jeunes surdespostesdedécision!» Oscar Leveque, alternant chez Thales (Département Business intelligence), étudiant à Grenoble École de management et à l’Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS)
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