ATOUT RISK MANAGER N°28

ATOUT RISK MANAGER N°28 I PRINTEMPS 2021 27 Dossier - La sagesse du risque pour l’immunité collective O n pourrait en rester aux 750 milliards d’euros mis sur la table pour reconstruire l’économie européenne après la crise de la Covid-19. «Mais on ne peut pas penser le sujet sans prendre en compte la philosophie des peuples, on ne sort pas d’une crise d’un coup» , à lancé Jean-Hervé Lorenzi pour ouvrir la première plénière. Le président du «Cercle des économistes » plaide pour la « répartition». Une répartition intergénérationnelle tout d’abord pour éviter le risque de conflit entre les jeunes et les seniors, qui est en train de poindre à cause de la crise sanitaire et des sacrifices demandés à la jeunesse. Une répartition du marché du travail ensuite, avec un ascenseur social qui ne peut plus se permettre le coup de la panne. Une répartition des charges enfin, avec le vieillissement de la population : « Les plus de 60 ans représentent 20% de la démographie française pour bientôt 30% des charges » , calcule Jean-Hervé Lorenzi. «Être optimiste, c’est une religion» « Les crises révèlent nos faiblesses collectives, nous ne sommes pas dans un déni de réalité, plutôt dans le brouillard de la guerre» , estime l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, rebondissant sur les propos d’ouverture du Général Pierre de Villiers. «Guerre tiède avec la Russie, la Chine, l’Iran, exacerbée par la crise sanitaire et économique dont je crains qu’elle déclenche un manichéisme mondial : le monde autoritaire contre le monde démocratique déjà mis à mal par la crisede la représentation politique » , augure J-P Raffarin. Le tableau est sombre et pourtant, « être optimiste c’est une religion, une foi » , plaide celui qui s’est retiré de la vie politique en 2017, ap rès avo i r apporté son soutien à Emmanuel Macron. Le débat actuel sur la planète portée par la jeunesse « est une chance pour forger une volonté et un destin communs. C’est le retour du spirituel » , analyse-t-il. Recomposer à partir d’une cassure Quel rôle jouent les religions lorsque les peuples sont en crise? Pour DelphineHorvilleur, rabbin et écrivaine, la crise actuelle, « c’est de l’hébreu, comme on dit en français lorsqu’on ne comprend pas!, s’amuse cette représentante du culte juif. En hébreu justement, le mot crise se dit « mashber »  : littéralement, la table L’économie post-Covid : reconstruire après la crise La pandémie et ses effets économiques nous plongent dans une crise systémique inédite, avec en toile de fond les dérèglements climatiques et géopolitiques. Une chose est certaine, on ne reconstruira pas le monde d’avant à l’identique. Quels sont les meilleurs modèles de sortie possibles? Pour en débattre sans tabou, l’AMRAE a convoqué le monde de l’entreprise, le politique, le spirituel, sans omettre la jeunesse. Jean-Hervé Lorenzi, Président du «Cercle des économistes» Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre « Les crises révèlent nos faiblesses collectives. » Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre « Les chefs d’entreprise sont vus comme des instruments majeurs de la sortie de crise. » Jean-Hervé Lorenzi, Président du «Cercle des économistes» « C’est quand on se sent faillible qu’on est puissant.» Delphine Horvilleur, rabbin et écrivaine Delphine Horvilleur, rabbin et écrivaine

RkJQdWJsaXNoZXIy NjQyNDQw