ATOUT RISK MANAGER N°27

ATOUT RISK MANAGER N°27 I HIVER 2020 7 Portrait conformité), et de renforcer les activités de maîtrise des risques dans les entreprises et institutions financières. «C’est la doctrine du comply or explain : s’engager ou s’expliquer si l’on s’éloigne des principes communs. Une doctrine qui a été appliquée à l’international et dans d’autres secteurs d’activité depuis» , résume-t-il. Nous sommes en 1998, le Frenchy fait alors du conseil en management à Londres chez Ernst & Young (E&Y). Il est au bon endroit, au bon moment. Dans la foulée de la publication du rapport Turnbull (révisé en 2005), le cabinet international comprend l’enjeu et décide de mettre en place une première équipe mondiale de conseil en Risk Management d’entreprise. Elle compte une dizaine de personnes et Jean- Michel Paris est enrôlé dans l’aventure. «J’avais 26 ans, cela a été absolument passionnant, c’était la première fois que se dessinait une approche globale du Risk Management» , se remémore le presque quinquagénaire aujourd’hui. En septembre 2000, il rejoint le bureau parisien d’E&Y, avec Danone, Orange ou Renault, parmi ses clients phare. Au tournant du XX e siècle, la gestion globale des risques en entreprise chez E&Y «a été une école exigeante et formatrice : il a fallu sepencher sur tous les sujets, dans tous les secteursd’activité, travailler en prise directe avec les dirigeants, aborder avec eux les points sensibles et les inciter à mettre en place une gouvernance du risque en lien avec leur stratégie, responsabiliser la ligne de management et dépasser la simple cartographie des risques» , décrit J-M. Paris. Réseau mondial de référents Bureau Veritas Début 2004, le téléphone sonne, un chasseur de tête lui propose de créer la direction du risque de Bureau Veritas. Jean-Michel Paris relève le défi : le groupe d’inspection, de test et de certification né au XIX e siècle à Anvers et qui compte des filiales partout dans le monde n’avait alors pas de direction des risques au niveau groupe. «Une évolution importante sur le sujet… Mon poste qui englobait aussi la gestion des assurances était rattaché au directeur financier. Nous avons mis en place une vraie BIO EXPRESS A 17 ans, un bac économie en poche, Jean-Michel Paris s’inscrit en sciences éco à l’université de Nantes et file illico à Londres à l’université Middlesex puis à UCL, dans le cadre d’Erasmus. «Je suis de la génération de l’Auberge espagnole, [film culte de Cédric Klapish sur le programme d’échanges universitaires lancé dans les années 90]» , s’amuse le Risk Manager qui a fait ses classes dans la capitale anglaise, porté par la vague Turnbull (lire le portrait ci-dessus). Né à Nancy, il a grandi dans plusieurs villes de la côte ouest au gré des nominations de son père banquier, et vit aujourd’hui à Genève après avoir passé plusieurs années à Londres. Il a commencé sa carrière à La City comme économiste junior pour un cabinet de consulting, avant de rejoindre Ernst & Young (E&Y) en 1998 pour faire du conseil en management, puis très vite du conseil en gestion de risque d’entreprises. Il a créé la direction du risque de Bureau Veritas en 2004, pour repartir en 2007 chez E&Y comme directeur du conseil ERM. Il y est resté dix ans avant de rejoindre STMicroelectronics au poste de directeur ERM, en 2017. « Le Risk Management est une course d’endurance. Comme dans l’automobile, personne ne gagne par hasard et pour arriver le premier, il faut premièrement arriver. » Jean-Michel Paris est passionné de sport automobile.