ATOUT RISK MANAGER N°26
ATOUT RISK MANAGER N°26 I AUTOMNE 2020 9 Portrait De la chimie au luxe Ce premier bain dans l’industrie chimique la mène en 2003 à prendre le poste de Risk Manager chez Materis, ex-filiale de Lafarge spécialisée dans les produits chimiques pour la construction (peinture, adjuvants, mortiers, etc.) et qui a pris de plein fouet la chute des marchés de la construction en Europe en 2008. Laurence Muller bâtit la politique de gestion des risques opérationnels et de responsabilité du groupe (2 Md€ de CA) au niveau monde, cartographie les risques des différentes activités du chimiste, coordonne la prévention des risques au niveau groupe, refond les programmes d’assurances et revoit à la baisse le budget assurances, suit les litiges et les problématiques environnementales. En 2013, un an avant la vente par appartements des activités de Materis, elle fait ses valises pour Louis Vuitton Malletier, et passe de la chimie à la maroquinerie de luxe avec cette même vision du métier : assurer le risque produit, cartographier les risques industriels, auditer les risques de responsabilité. Du Risk Management en s’appuyant sur le socle assurantiel. « Erreur de casting » , dit-elle avec du recul, même si elle se félicite d’y avoir « beaucoup appris sur le risque chantiers et la dommage ouvrages » . Chez Louis Vuitton, sa fonction est peu valorisée. Son poste, qu’elle quittera en 2016, a d’ailleurs définitivement été rapatrié au niveau LVMH. « Je ne me suis pas épanouie» , lâche pudiquement Laurence Muller. Pendant sa traversée du désert, elle s’investit de plus en plus à l’AMRAE dont elle préside la commission la commission dommages et pertes d’exploitation (lire l’encadré page 9) pendant sept ans. Un chasseur de tête, Singer &Hamilton, lui ouvre une belle porte de sortie : la direction des assurances d’Auchan Retail. Le secrétaire général à laquelle est rattachée sa fonction la recrute. Elle a le bon âge (54 ans à l’époque, 57 aujourd’hui), le bon parcours : l’expérience du retail chez Vuitton et une problématique commune au luxe et à la grande distribution : conserver le client. On pleure trois fois Le Nord pour cette Parisienne pur sucre? «C’est connu, on pleure trois fois : avant, à l’arrivée et en quittant le Nord» , sourit Laurence Muller. Pour l’heure, elle y reste, tantôt en posture de guerrière, tantôt en lotus, selon les crises à gérer. Son poste est rattaché aujourd’hui au directeur juridique et fiscal de l’entreprise et comme toute nouvelle recrue, elle a fait quinze jours de stage d’intégration en magasin. Pas dans les rayons, mais auprès du directeur de la sécurité puis du contrôleur de gestion de l’hypermarché Auchan de Marne La Vallée (Seine-et-Marne). Pour rédiger ensuite son « rapport d’étonnement ». Principal sujet d’étonnement : « Je venais du secteur du luxe où tout lemonde portait la fierté de la marque. Pas chez Auchan. Je me suis dit que les belles années de la grande distribution étaient derrière nous, qu’il y avait moins d’attachement, moins de fidélisation » , confie-t‑elle. AUCHAN EN CHIFFRES Entreprise non cotée associant un actionnariat familial et salarié, Auchan Holding réunit deux entreprises, Auchan Retail pour la grande distribution et Ceetrus pour l’activité d’immobilier commercial (ex-Immochan). • Auchan Retail : 14 pays, 330 000 collaborateurs, 46 Mds€ de chiffre d’affaires, 2 293 points de vente, 2,4 milliards de passage clients en caisse. • Ceetrus : près de 1 000 collaborateurs, dans 10 pays, 295 sites commerciaux ; 13 500 évènements locaux ; 10 700 partenaires commerçants ; 130 entrepreneurs sociaux soutenus par la Fondation Ceetrus ; plus de 1 600 logements acquis ou construits, 117 000 m² de bureaux acquis ou construits ; 30 000 m² de loisirs depuis 2 ans. Galerie commerciale à Noyelles, Pas-de-Calais
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