ATOUT RISK MANAGER N°26

ATOUT RISK MANAGER N°26 I AUTOMNE 2020 61 Actualité de l’AMRAE - Vie de l’AMRAE L’atelier État du marché, animé par Léopold Larios de Piña. Lionel Corre, sous-directeur des assurances à la Direction générale du Trésor. «  Les captives étant un véritable outil de gestion des risques, il sera plus simple pour vous d’avoir un régulateur et un superviseur proches, tout en donnant une meilleure image de votre entreprise. » *** Silent covers : couvertures silencieuses du risque Cyber incluses dans d’autres contrats. Interdites par l’ACPR depuis février 2020 (voir Atout Risk Manager n°25). redressement, sur tous les secteurs… (voir le dossier central). Invité par l’AMRAE, Guy Van Heck, Deputy CEO, Head of Reinsurance d'Axa Global Re livra son analyse. «Je reviens des Rencontres de Monte-Carlo. Pour la 1 ère fois, on constate que le marché de l’assurance s’est redressé avant celui de la réassurance, en partie car les assureurs conservaient plus de risques que lors des précédents retournements. Aujourd’hui, les réassureurs sont plus attentifs aux textes des garanties, car ils veulent éviter de couvrir des événements qu’ils ne peuvent pas modéliser, comme le risque cyber ou les pandémies. Il y a beaucoup de discussions sur la formulation des clauses» . Des annonces sur les captives En clôture de cette journée, Lionel Corre, sous- Directeur des assurances à la Direction générale du Trésor livra ses dernières réflexions. Sur les travaux menés sous l’égide de Bercy pour une couverture des risques exceptionnels, il a confirmé que la solution assurantielle relevait d’une équation impossible si l’on voulait quelque chose de très couvrant et d’abordable pour les entreprises. « Une autre piste réside donc dans l’auto-assurance, ce qui permet d’évoquer un sujet que j’avais déjà ouvert avec vous, celui des captives » . En charge de la réglementation du secteur des assurances, il a ainsi confirmé ses annonces faites à Deauville sur la montée en puissance des captives en France et l’attractivité de la place financière de Paris. «Les captives étant un véritable outil de gestion des risques, il sera plus simple pour vous d’avoir un régulateur et un superviseur proches, tout en donnant une meilleure image de votre entreprise, loin du Luxembourg» . Pour cela, Lionel Corre s’est prononcé en faveur d’une régulation moderne et adaptée à la France, «en tirant les bons enseignements des endroits où cela fonctionne»… Pour cela, il faudra assouplir les règles fiscales et développer une supervision adaptée à des acteurs qui ne sont pas des assureurs. En contrepartie, nous avons besoin d’une dynamique de place qui s’engage à rapatrier ses captives en France. Les décisions peuvent se prendre rapidement et je vous invite à anticiper cette échéance!» . Répondant à une question sur le difficile accès des PME et ETI aux captives, il a évoqué le possible recours à la réserve fiscale ou à des compartiments de captives… Enfin, sur le risque cyber, Lionel Corre a reconnu que depuis la suppression des « silent covers »*** se pose un réel problème de couverture de ce risque en croissance, et a annoncé une nouvelle réglementation d’ici l’été 2021. « Pour cela, nous aurons besoin de vous tous» . n