ATOUT RISK MANAGER N°26

ATOUT RISK MANAGER N°26 I AUTOMNE 2020 50 Métier Risk Manager - Réseau international Qu’est-il sorti de ces rencontres consacrées au Covid? Il est trop tôt pour tirer des leçons exhaustives mais nous pouvons déjà affirmer que la gestion du confinement et de la crise en général a été très agile, et que l’exercice s’est avéré très « trans-fonctionnalités » dans l’entreprise, vu l’ampleur de cette crise. Certaines entreprises étaient-elles mieux préparées que d’autres? Disons simplement que la plupart des entreprises qui ont vu la crise arriver dès janvier‑février – avant le confinement instauré le 11 mars par le gouvernement danois - sont celles qui sont internationalisées et qui ont notamment une exposition en Chine, ou plus largement en Asie. En France, des entreprises ont demandé à être financées par l’assurance pour pertes d’exploitation sans dommage, mais cette garantie n’existe pas vraiment sur le marché. Avez-vous un tel débat au Danemark? Ce sujet de l’assurance pour pertes d’exploitation sans dommage est très discuté aujourd’hui au Danemark et à Darim. Ce produit existe chez nous. Il n’est pas souscrit par toutes les entreprises mais je sais que beaucoup l’envisagent. Ceci étant dit, dans la crise actuelle, cette question ne s’est pas vraiment posée pour de nombreuses entreprises danoises, car elles sont nombreuses à avoir reçu du gouvernement des « corona packages » qui compensaient, selon les cas, soit les salaires à verser, soit les coûts fixes de l’entreprise (lire encadré). C’est différent pour les groupes internationalisés, qui sont aussi exposés sur différents marchés étrangers : ils ont donc davantage recours à une assurance pour pertes d’exploitation sans dommage. Les adhérents ont-ils utilisé leurs captives pour couvrir leurs pertes? Nous n’avons pas tant de captives que cela ici, ce n’est pas commun car le marché nordique a été très compétitif depuis les 15 dernières années. Par conséquent, le coût (financier, réglementaire et de conformité) pour établir une captive est dissuasif et le peu qui existent aujourd’hui a généralement plus de 20 ans. Je ne sais pas si elles ont été utilisées. Les entreprises danoises avaient-elles des plans de continuation d’activité? La continuité des activités est intégrée dans de nombreuses organisations. Cependant, le niveau de sophistication dépend de l’organisation. C’est un sujet très sensible qui intéresse particulièrement nos adhérents, surtout depuis les trois ou quatre dernières années. Nous en discutons régulièrement à Darim. D’autant plus que nous avons beaucoup d’entreprises internationales qui subissent des situations variés telles les inondations en Thaïlande, les tsunamis au Japon… La pandémie accroît encore plus cet intérêt évidemment, dans des domaines que nous n’envisagions pas avant comme le télétravail massif, l’agilité et la réactivité, la continuité de la supply chain... Qu’attendez-vous de l’industrie de l’assurance au Danemark? En France actuellement, les relations entre assurances et entreprises peuvent être tendues… La relation avec les assureurs est assez ouverte dans les pays nordiques, où ce marché est très compétitif depuis les dix dernières années. Beaucoup d’assureurs internationaux ont une présence sur place d’une manière ou d’une autre (agence, bureau…) et c’est une très bonne chose. En outre, les Risk Managers des pays nordiques ont bonne réputation. On essaie constamment d’expliquer que nous contrôlons notre risque autant que possible mais que les événements comme la pandémie sont difficiles à éviter. Néanmoins, je suis intéressée de voir comment le marché va réagir à cette crise. De manière générale il se ferme, on le constate ici aussi. Il me semble néanmoins que Londres se ferme plus vite et plus brutalement que le marché «  Je suis intéressée de voir comment le marché va réagir à cette crise. De manière générale il se ferme, on le constate ici aussi. » «  L’indemnisation peut aller jusqu’à 80% maximum des coûts fixes pour une entreprise. » La compensation des coûts fixes par l’État danois pour la crise de la Covid-19 Elle a été organisée en fonction de cinq critères : - l’entreprise doit avoir une immatriculation danoise, - l’entreprise doit être établie avant le 9 mars 2020 et avoir réalisé au minimum un mois de chiffre d’affaires complet, au minimum 35% de réduction de son chiffre d’affaires, - l’entreprise est fermée par des restrictions gouvernementales au cours de la période, - l’entreprise doit avoir des coûts fixes d’au moins 12 500 couronnes danoises (1679 euros) pour la période du 9 mars au 8 juin 2020 (prolongés jusqu’au 8 juillet 2020). L’indemnisation peut aller jusqu’à 80% maximum des coûts fixes pour une entreprise

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