ATOUT RISK MANAGER N°26

ATOUT RISK MANAGER N°26 I AUTOMNE 2020 41 Dossier - Grand Ouest et Auvergne - Rhône-Alpes : deux régions AMRAE au cœur de la crise de la Covid-19 naturellement, sans qu’il soit nécessaire d’établir d’avenants aux contrats de travail. Au contraire, nous avons tous vécu cette crise hors norme comme une aventure collective qui a soudé leséquipeset resteradans lesmémoires.» Toutes les entreprises n’ont pas été soumises à de telles contraintes. Mais la crise a souvent été vécue comme « un moment très fort pour le collectif, avec de vrais liens de solidarité et une forme de fierté d’avoir surmonté la crise » , expliqueMarie-Elise Lorin (SMACL Assurances). « La bonne gestion de crise a renforcé l’engagement de nos collaborateurs» , confirme Julio Rueda (Somfy). «La crise peut anéantir des organisations, ajoute Cécile Weber. Mais elle peut aussi les transcender et leur permettre de réaliser des choses prodigieuses, qu’elles n’auraient sans doute jamais imaginées. » Elle permet également de faire émerger des fonctions ou des personnalités clés, en dehors des instances de direction : « Il peut s’agir d’un commercial ou d’un technicien en atelier qui ont assuré la continuité de l’activité , observe Xavier Migeot, délégué général du Medef Deux-Sèvres). Identifier ces personnes clés est très important dans une démarche de gestion des risques. » La crise a également amené certains dirigeants « à retourner sur le terrain pour remplacer des absents » , poursuit Xavier Migeot. Le retour d’expérience réalisé par le Medef Deux-Sèvres a fait apparaître « la capacité d’adaptation des employés comme un facteur-clé de résilience. D’où l’importance de ne pas trop cloisonner les fonctions horizontalement et verticalement. » Cette forme d’agilité est la grande force des PME. Elle a permis à certaines d’entre elles de réorienter presque totalement leur activité durant la crise : spécialiste de la cybersécurité, Digitemis (47 collaborateurs à Nantes et Paris) a vu quelques-uns des projets de transformation digitale sur lesquels il travaillait être ajournés. En revanche, les demandes de sécurisation des réseaux ont explosé avec le déploiement du télétravail à grande échelle : «La demande est surtout venue des PME et des ETI, moins bien équipées que les grandes entreprises , explique Ludovic de Carcouët, Président-fondateur de Digitemis. Il nous a fallu sécuriser des milliers d’accès distants, faire des tests d’intrusion, valider l’étanchéité des architectures…» D urant le confinement, toutes les organisations professionnelles ont sensibilisé les PME aux enjeux du risque cyber : « Les attaques ont, certes, été un peu plus nombreuses que la moyenne durant cette période , observe LudovicdeCarcouët. Mais l’explosion annoncée du cyber risk n’a pas eu lieu en mars-avril, comme on le redoutait, mais après le confinement. Toutes les entreprises, quelle que soit leur taille, ont été concernées. » Les PME devront y être d’autant plus attentives que « la crise de la Covid-19 a accéléré le processus d’externalisation des systèmes d’information, permettant aux entreprises de se recentrer sur leur cœur de métier. Ce faisant, elle les a exposées à de nouveaux risques. » La communication sur les risques cyber illustre le rôle clé que joue l’information dans la gestion de crise. «Les dirigeants d’entreprises ont été soumis à une surcharge d’informations qui a pu générer des tensions au seinde leur organisation ou avec leurs parties prenantes externes , explique Valentin Gervit. La gestion de crise n’est possible qu’avec des informations qualifiées et fiables.» Dans un climat anxiogène, cette gestion de l’information permet aussi de rassurer les salariés : «Nous avons préparé et validé nos consignes d’entreprise dès le 13 mars, ce qui nous a permis de les activer avant même l’officialisation du confinement » , se félicite Cécile Weber. Cette communication envers les salariés, « tout particulièrement envers les plus vulnérables » , explique Marie-Elise Lorin, amontré que la priorité absolue de la SMACL restait « la santé et la sécurité des salariés. » Ce faisant, elle a « renforcé le management de proximité. » C’est l’autre enseignement de cette crise : la mobilisation du management i n t e rméd i a i re e t des collaborateurs a joué un rôle clé durant le confinement. Mais la crise promet d’être longue : il faudra trouver de nouveaux leviers pour tenir… n «  Un moment très fort pour le collectif, avec de vrais liens de solidarité et une forme de fierté d’avoir surmonté la crise » Marie-Elise Lorin, pilote de l’AMRAE de la région Grand-Ouest et responsable du département gestion de risques de SMACL Assurances «  La demande est surtout venue des PME et des ETI, moins bien équipées que les grandes entreprises. Il nous a fallu sécuriser des milliers d’accès distants, faire des tests d’intrusion, valider l’étanchéité des architectures. » Ludovic de Carcouët, Président-fondateur de Digitemis