ATOUT RISK MANAGER N°26

ATOUT RISK MANAGER N°26 I AUTOMNE 2020 31 Dossier - État du marché - Renouvellements 2020 et perspectives 2021 L’avis de l’AMRAE, par OliverWild, Président de l’Association À sanctionner les bons élèves, la ligne de fracture se rapproche Alors que les entreprises avec leurs Risk Managers progressent constamment en termes de prévention de tous les risques, de connaissance étroite avec les métiers des impacts des aléas matériels et immatériels et rencontrent une véritable écoute au sein de leur Comex ou conseil d’administration, l’industrie de l’assurance – industrie financière de l’anticipation - surprend, quand elle ne déçoit pas. La fin de cycle citée à maintes reprises dans ce dossier, l’engrenage de la spirale concurrentielle baissière sans contrepartie, les taux négatifs ne sont pas arrivés subitement. Le rééquilibrage d’une ligne financière sans regarder la qualité technique d’un risque client n’est pas audible, pas plus que ne le sont – à l’heure du digital et de la visoconférence - la latence des décisions justifiées par l’éloignement des centres de décision de certains assureurs. Si c’est la rançon des concentrations, voici une raison de plus de ne pas s’en réjouir. Face au durcissement tous azimuts du marché de l’assurance, l’AMRAE ne peut que rappeler son exigence d’une reconnaissance et d’une prise en compte par les assureurs de la qualité du Risk Management dans leur tarification. Les augmentations de tarifs doivent se justifier par la sinistralité des entreprises, par des méthodologies ou des techniques de préventions inadaptées ou insuffisantes, et non par les mauvais résultats des assureurs. Des hausses identiques pour tous, bons et mauvais risques, ne sont pas acceptables dans une économie qui fait reine l’individualisation de la relation client et son appréciation entière et globale. Point d’étonnement à voir apparaître des tensions et des frustrations chez les assurés de toute taille et de toute industrie. On peut également s’interroger sur la pédagogie du courtier : a-t-il préparé ses assurés au retournement de marché ou à surfer sur la vague, et pas uniquement durant les douze derniers mois ? Le courtier a également son portefeuille à défendre et sa relation à maintenir avec les assureurs. Or ces derniers cherchent de plus en plus la relation directe avec l’assuré. Dans ce contexte qui ne doit pas s’envenimer, l’AMRAE continuera de déployer tous ses efforts pour que les entreprises, avec les personnes qui sont en charge de la gestion des risques, rendent encore plus lisibles et visibles la qualité de leur Risk Management et les résultats de leurs investissements en prévention. Les Risk Managers s’impliqueront encore plus dans la préparation de roadshows auprès des assureurs, en leur donnant techniquement les moyens de coter. L’AMRAE appelle de tous ses vœux à plus de Long Term Agreements : équilibrés et bien construits, ils sont l’une des clés de la confiance et du partenariat dans la durée entre l’entreprise assurée et l’assureur. Si, à fonds propres robustes, l’entreprise, son Comex, son directeur financier décident d’opter pour des politiques de rétention plus fortes, cela doit être par choix volontaire et non en raison de réponses inadaptées de l’écosystème assurantiel, au regard des franchises et des tarifications. Directeurs financiers qui, pour certains, au regard des taux négatifs examinent la dette comme moyen de financer les sinistres. Dans ce contexte et celui des événements exceptionnels, l’AMRAE milite plus que jamais pour les captives d’assurance et de réassurance. C’est un dispositif indispensable aux entreprises dont la taille le permet. C’est un outil extraordinaire pour apprécier la globalité de ses risques et maîtriser son auto-assurance. Forte de ses discussions avec la Direction générale du Trésor et l’ensemble des parties prenantes, l’AMRAE s’engage à accompagner les entreprises qui le souhaiteraient dans la création de leur captive en France. L’AMRAE le réaffirme : l’assurance doit continuer à prendre en charge l’exceptionnel. C’est sa raison d’être. En cette période chahutée, je reste persuadé que le retour à des relations équilibrées, fondées sur les fondamentaux des métiers de chacun est possible. Il suffit de le vouloir. « L’AMRAE le réaffirme : l’assurance doit continuer à prendre en charge l’exceptionnel. C’est sa raison d’être. En cette période chahutée, je reste persuadé que le retour à des relations équilibrées, fondées sur les fondamentaux des métiers de chacun est possible. Il suffit de le vouloir. »

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