ATOUT RISK MANAGER N°26

ATOUT RISK MANAGER N°26 I AUTOMNE 2020 30 Dossier - État du marché - Renouvellements 2020 et perspectives 2021 renouvellement » estime Jean Rondard. «Les assureurs doivent éviter de refaire la même erreur que lors du cycle haussier précédent, en retournant le marché si violemment qu’ils avaient rompu la relation. Ça a laissé des traces chez certains Risk Managers pendant les 15 années du cycle baissier qui a suivi» prévient Leopold Larios de Pina. Et Michel Josset de renchérir : «Les assureurs ont un vrai rôle à jouer auprès des entreprises en termes de prévention car ils ont une vision large de la sinistralité et des ressources en ingénierie et conseils. Ce serait une erreur de leur part de réduire leur accompagnement. Au contraire, renforcer ce service aux assurés permettra de renouer le dialogue perdu dans la souscription» . Julien Guénot d’AXA XL en est conscient : «dans ce contexte de crise, c’est dans une logique de partenariat que nous devons évaluer les risques de nos clients et les aider à couvrir leurs expositions» . Mais Philippe Maraux prévient haut et fort : «Si les assureurs veulent être des partenaires de long terme, qu’ils le prouvent! La relation tripartite courtier-assureur-assuré est actuellement en train de changer». «Je ne crois pas que les animosités puissent durer longtemps (sauf en cas demanque de loyauté). Les assureurs qui ferment leurs portes seront amenés à les rouvrir. On a tous vocation à travailler ensemble» estime pour sa part Paolo Crestani. « Entre assureursetclients,jeneparleraispasd’animosités mais a minima d’incompréhension» tempère Gilles Bénéplanc. Une chose est sûre : dans la période actuelle, dialogue, anticipation et transparence sont les maître-mots. Dans cette optique, le département Risk Management de Faurecia organise des rencontres régulières entre le CFO et les assureurs, pour que chacun soit conscient des attentes de l’autre. «Comprendre les sous-jacents et être prévenu en avance fait vraiment la différencepour unCFOou unComex. Cela fait partie du travail du courtier d’accompagner les Risk Managers sur ce point. Certains d’entreeux n’osent pas être transparents, ils manquent d’autorité en interne, c’est pour eux que cette période va être la plus dure à gérer» estime Robert Leblanc. « Plus que jamais l’approche de nos clients doit être faite selon le principe du coût total du risque . Ainsi, il y a toujours de la place pour la négociation ! » confirme François Fournie de MSIG. Car le lien n’est pas rompu entre les acteurs, et les relations restent cordiales, chacun s’attendant à une sortie du tunnel encore lointaine, au plus tôt en janvier 2022. «Les temps de crise nous forcent à resserrer les rangs pour gérer et surmonter les difficultés ensemble» insiste-t-on chez Siaci. «Nous avons la chance d’avoir des courtiers très professionnels sur le marché français, avec qui les discussions sont ouvertes. Face aux difficultés des renouvellements cette année, nous essayons de balayer toutes les options et de trouver ensemble des solutions. J’ai une vision positive de nos relations» estime Corinne Cipière. Et Christophe Delcamp, Directeur adjoint des assurances de biens et responsabilité à la FFA, d’avertir en guise de conclusion : «le coût de la capacité même s’il augmente, reste encore attractif. Nous n’en sommes qu’à la première année d’augmentation tarifaire après 15 années de baisse. De nombreux événements vont ou peuvent se produire d’ici au 31 décembre : les élections américaines, le déroulement du Brexit, le développement de la Covid 19, les mouvements populaires à travers le monde, les feux de forêts enCalifornie…tous ces événements génèrent de grandes incertitudes auxquelles nous sommes tous, assurés et assureurs, confrontées et qui peuvent venir très rapidementmodifierlespolitiquesdesouscription des entreprises d’assurance» . n « Les assureurs qui ferment leurs portes seront amenés à les rouvrir. On a tous vocation à travailler ensemble» Paolo Crestani, Directeur commercial Grands Comptes Diot «  La relation tripartite courtier- assureur-assuré est actuellement en train de changer. » Philippe Maraux, Directeur des placements chez Marsh France

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