ATOUT RISK MANAGER N°26
ATOUT RISK MANAGER N°26 I AUTOMNE 2020 28 Dossier - État du marché - Renouvellements 2020 et perspectives 2021 assureurs faisant jouer les clauses de sortie. De toute façon, onpeut sedemander si c’est vraiment le moment de s’engager sur la durée en cette période charnière…» interroge Philippe Maraux. Regain d’intérêt pour les captives Principaux leviers face aux retraits des assureurs, les modes de financement alternatifs du risque reviennent logiquement sur ledevant de la scène, comme à chaque période haussière. Au premier rangdesquels les captives, qui pallient les lacunes du marché de l’assurance en donnent accès à d’autres pourvoyeurs de capacités, comme les réassureurs. «Cette forme d’autoasssurance est l’outil idéal. Sûre de par sa gouvernance et son cadre juridique, ellepermet de lisser les rétentions dans le temps et d’allouer les primes de manière équitable entre les différentes filiales » estime Michel Josset. C’est aussi un bon outil de responsabilisation. «Une captive est un «booster» pourlamiseenplacedelaprévention,notamment dans les filiales. Le risque se situe les premières années de création puisqu’il faut l’alimenter et donc ne pas avoir de sinistres» résume Rachel Balmadier. Autre frein : avoir la structure et le dimensionnement adéquat, et être bien pourvu en liquidités car une captive immobilisedu capital, notamment pour les branches longues comme la RC. Et sa gestion reste lourde et technique. «Au cours des derniers trimestres de 2019, nombrede clients et prospects nous ont demandé d’étudier l’opportunité de mise en place d’une captive ou d’un compartiment captif. C’est un bon signal vis- à-vis du marché, cela prouve notamment la confiance qu’ils ont dans leurs risques » estime Ludovic Ferrand. «La qualité de la gestion des risques d’un groupe se reflète directement dans les comptes de résultats de sa captive» confirme Florence Mahoux-Boivin. Pour Gilles Bénéplanc, les assureurs devraient se montrer vigilants : « Quand les assurés optent pour le financement alternatif, ils y prennent goût. Il y a un vrai risque de perte de masse assurable pour les assureurs, quipourraitmettreendangerleurdéveloppement à long terme» . «En durcissant à l’excès les conditions de souscriptions, les assureurs risquent de scier la branche sur laquelle ils sont assis. Chez Marsh,noussommesentrainderevoirentièrement le «Total Cost of Risk» de nos clients (rétentions, couvertures, montants de garanties) afin de repartir sur des bases saines et d’envisager plusieurs options, dont des solutions de financement alternatives, pour s’affranchir, en partie, du marché de l’assurance» précise Cyrille Brand. De son côté, Corinne Cipière est claire : «Cette montée en puissance des captives ne m’inquiète pas. Cela va permettre aux assureurs grands risques de se concentrer sur les risques d’intensité. Les entreprises, profitant des prix bas, avaient eu tendance à nous confier des risques parfois récurrents et à s’assurer sur denombreuses extensions. C’est à nous de rester pertinents et d’en profiter pour faire ensemble un point précis sur nos seuils d’intervention, cequi leur permettra in finedemieuxmaîtriser leur budget assurance » . Même son de cloche pour HDI : «Cela fait longtemps que nous manions assurance et modes de financement alternatifs au service de « Précédemment, un LTA permettait d’obtenir une réduction de prime. Aujourd’hui, il faudrait presque payer pour en obtenir un ! » Florence Mahoux-Boivin, Directrice des assurances d’Ipsen Pharma « Chez Marsh, nous sommes en train de revoir entièrement le « Total Cost of Risk » de nos clients afin de repartir sur des bases saines. » Cyrille Brand, Directeur commercial Marsh France
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