ATOUT RISK MANAGER N°26

ATOUT RISK MANAGER N°26 I AUTOMNE 2020 24 Dossier - État du marché - Renouvellements 2020 et perspectives 2021 assureurs préfèrent diminuer leur exposition et ne plus prendre l’intégralité du risque en apérition. «Les leadeurs réduisent leurs parts à 30-40%, alors que l’an dernier ils étaient à 40-60%» confirme Léopold Larios de Piña, ce qui entraine logiquement une fragmentation des schémas d’assurance. « La co-assurance continue de se développer sur les tranches basses, alors qu’elle avait quasiment disparu en RC en marché soft!» confirme Paolo Crestani, Directeur commercial Grands Comptes de Diot. Il faut donc désormais multiplier les lignes intermédiaires pour arriver à atteindre le même niveau de couverture, mais cette solution de co-assurance risque aussi à terme d’être saturée … «Les capacités sont le sujet le plus important pour nous. Il est toujours possible de négocier primes, exclusions et franchises. En revanche, dans le contexte actuel, il n’y aucune négociation possible sur les capacités. Et les lignes financières en souffrent particulièrement. Il y a une vraie indisponibilité des assureurs à engager leur capital sur le cyber et la RCMS» estime Ludovic Ferrand, Directeur général adjoint d’AON France. Cela s’explique par une sinistralité compliquée mais aussi par le positionnement des réassureurs, qui avec un peu de retard par rapport aux assureurs, commencent à augmenter leurs tarifs et à réduire aussi leurs expositions. «En général, les assurés préfèrent garder leur apériteur et lui rester fidèle. Mais parfois, nous faisons face à des cibles de S/P inférieurs à 30%, complètement inaudibles par les assurés, et bien évidemment, on n’hésite pas à faire jouer la concurrence. La hausse des primes n’est pas une fatalité» s’insurge Paolo Crestani. «Il est encore possible de challenger les assureurs, car ils n’ont pas tous les mêmes sensibilités. L’opportunisme n’a pas disparu » confirme Philippe Maraux, Directeur des placements chez Marsh France. Quels leviers pour les Risk Managers? «Dans cette période nouvelle et inédite, le Risk Manager n’a jamais été aussi essentiel» résume Jean Rondard, co-Directeur Corporate Risk and Broking de Gras Savoye Willis Towers Watson. « Face à des risques de plus en plus interconnectés, la mise en place d’une stratégie de gestion des risques aussi agile qu’évolutive est la clé de la résilience » complète Julien Guénot, Directeur général d’Axa XL pour la France. «Avec le durcissement du marché, le principal axe de négociation reste l’amélioration de la qualité du risque et les investissements en prévention» rappelle Gilles Bénéplanc. C’est même la principale arme des Risk Managers. «Il faut absolument maintenir sa discipline de gestion des risques car quand le marché se calmera, à nouveau, il y aura une prime aux bons risques» anticipe Léopold Larios de Piña. «Ne sanctionnez pas les bons élèves» était le cri du cœur lancé par les acteurs lors des Rencontres 2020 à Deauville. Les assureurs donnaient en effet l’impression à l’époquede vouloir appliquer de façon globale et indifférenciée des hausses de tarif « en râteau »… Il semblerait que l’individualisation des approches reprenne (un peu) le dessus en cette fin d’année, même si les avis diffèrent sur la question. «Comme à chaque renouvellement, nous regardons l’ensemble des paramètres : gestion des risques, prévention, sinistralité historique, exposition, politique de rétention…» confirme Corinne Cipière. Les intentions sont bonnes mais dans les faits, des marges d’amélioration subsistent. «Il n’y a pas de prise en compte de l’exposition au risque et des efforts faits depuis des années par les assurés. Les bons risques se font majorer autant que les mauvais risques, tout n’est pas «  Dans le contexte actuel, il n’y aucune négociation possible sur les capacités. » Ludovic Ferrand, Directeur général adjoint d’AON France «  Il est encore possible de challenger les assureurs, car ils n’ont pas tous les mêmes sensibilités. L’opportunisme n’a pas disparu. » Philippe Maraux, Directeur des placements chez Marsh France Jean Rondard, co-Directeur Corporate Risk and Broking Gras Savoye Willis Towers Watson Julien Guénot, Directeur général, AXA XL

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