ATOUT RISK MANAGER N°26

évènement pour lequel il engage des frais puisse avoir lieu de façon certaine. «Dans un grand moment de doute comme celui que nous connaissons actuellement, il y a vraiment une demande d’assurance de la part des entreprises. Il y a eu un retournement de marché. Avant la Covid-19, une entreprise sur cinq souscrivait, aujourd’hui, quatre sur cinq souhaiteraient le faire. Il y a une place pour créer un vrai marché et il y a besoin d’assureurs» explique-t-il. « L’actualité montre bien qu’il faut vraiment que les entreprises prennent en compte le risque d’annulation d’évènements dans leur cartographie » confirme Laurent Cellot, directeur Sport et Loisirs chez Gras Savoye Willis Tower. Le courtier croit tellement à l’essor de l’assurance annulation pour les risques d’entreprise qu’une structure agent de souscription compétent pour les évènements à concurrence de 4 millions d’euros vient d’y être créée. Les prochains mois s’annoncent toutefois délicats. « Il y a un vrai coup de frein de la part des assureurs, qui ont essuyé des pertes importantes, deplusieurs années de cotisations, alors que les entreprises sont très désireuses de se couvrir, » confirme Estelle Josso. Les capacités sont rares, les tarifs explosent, et le risque «épidémies » est exclu, pour un temps au moins. Là où la prime variait de 0,8% à 1% du montant assuré, les assureurs demandent une fois et demie plus,… pour des comptes non sinistrés. Dans le domaine culturel, le marasme est total. « Le cas de l’assurance annulation pour les spectacles est un cas particulier : c’était un tout petit marché, qui passait jusqu’ alors un peu inaperçu, et les annulations ont généré des pertes colossales. En plus, il y a eu peu de souscriptions cette année, et donc une importante baisse des primes encaissées. Cela pourrait d’ailleurs mettre en difficulté certains agentsdesouscriptionoucertainsdépartements « risques spéciaux » de compagnies » estime Silvia Marques. n «  À ma connaissance, il n’y a pas eu de problème d’indemnisation chez nos clients, y compris lorsque le contrat comportait une exclusion sur le SRAS. » Silvia Marques, Conseiller Spécialisé Événements, Risques Spéciaux & Annulations chez Marsh «  La crise sanitaire a permis de se rendre compte que de très nombreuses entreprises ne s’assuraient pas contre une annulation d’une rencontre commerciale ou d’une convention. Elles ne savaient pas que ce type de garantie existe, elles se disaient qu’il n’y avait pas de risques. » Léopold Larios de Piña, Vice-président de l’AMRAE, pilote de son Observatoire des primes et de l’assurance Head of Groupe Risk Management de Mazars «  L’actualité montre bien qu’il faut vraiment que les entreprises prennent en compte le risque d’annulation d’évènements dans leur cartographie. » Laurent Cellot, directeur Sport et Loisirs, Gras Savoye Willis Tower ATOUT RISK MANAGER N°26 I AUTOMNE 2020 23 Dossier - État du marché - Renouvellements 2020 et perspectives 2021