ATOUT RISK MANAGER N°26
ATOUT RISK MANAGER N°26 I AUTOMNE 2020 20 Dossier - État du marché - Renouvellements 2020 et perspectives 2021 15 années consécutives de baisse « Après trois années où la profitabilité des assureurs grands comptes a été très secouée sur quasiment toutes les lignes produits avec entre autres une recrudescence des Cat’Nats, des carences fournisseurs, des incendies et de nombreux rappels produits, nous avions la nécessité de travailler sur l’équilibre de nos portefeuilles en activant plusieurs leviers avec une certaine rigueur » admet Corinne Cipière, Directrice générale d’AGCS. Chez AON, on reconnaît que les résultats techniques sont «vraiment mauvais» pour les assureurs, avec des réserves quasi-épuisées après 15 ans de baisse, une sinistralité à la hausse et une gestion d’actifs devenue difficile. « La guerre des prix a été néfaste et les assureurs ont un vrai rattrapage à faire. Mais appliquer à tous la même majoration de primes sans valoriser la qualité des risques n’est pas fair-play. Il faut conserver une approche individualisée de la souscription» estime pour sa part Michel Josset, rejoignant en cela Cyrille Brand, Directeur commercial de Marsh France : « les assureurs disent qu’ils reviennent à une analyse technique des risques, mais en réalité, ils n’en ont jamais été aussi loin » . Et Gilles Bénéplanc d’avertir : «Les renouvellements sont un art d’exécution, mais il faut raison garder : augmenter trop fortement les primes est une façon de se retirer. Or, les assureurs doivent continuer à couvrir les clients ; ceux qui ne seront pas raisonnables sortiront du marché» . Manque de chance, à cette tendance haussière est venu s’ajouter la Covid-19. «Il ne faut pas nier les effets économiques de l’épidémie, qui sont bien réels. Les résultats techniques des assureurs ont été directement impactés par la Covid-19, avec pour certains lors des parutions semestrielles +50% de sinistralité. Cela rend les négociations plus tendues» reconnaît Léopold Larios de Piña, Vice-président de l’AMRAE Head of Groupe Risk Management de Mazars et en charge de l’Observatoire des primes et de l’assurance pour l’Association. La pandémie a certes entrainé des pertes mais également de l’incertitude, ce qui réduit encore l’appétence des assureurs. Plus qu’un prétexte au durcissementdumarché, qui avaitobjectivement commencé bien avant, la Covid-19 est vue par les acteurs comme un «accélérateur», voire un « amplificateur ». Mais quel que soit le terme employé, le constat est le même : elle tombe mal ! «Après des années de baisse, le cycle haussier s’est déclenché enmême temps qu’une série de catastrophes naturelles, industrielles et qu’une crise sanitaire mondiale » commente Christine Cantournet, antérieurement présidente de la commission ERM 360° de l’AMRAE ex Risk Manager, aujourd’hui Présidente de 2 BOARDADVICE, spécialisée en Gouvernance, Risques et Compliance. « Avant la survenance de cette crise sanitaire, nous pouvions espérer un assouplissement du marché courant 2021, dès lors que les importantes majorations passées aux renouvellements 2019 et 2020 auraient produit leurs effets sur les résultats des assureurs et réassureurs. Désormais, même les renouve l l emen t s 2021 e t 2022 s’annoncent difficiles » analyse Cedric Charpentier, Directeur général en charge de Siaci Corporate and Specialty (Direction IARDT France et International de SIACI Saint Honoré). La co assurance fait son grand retour Autre tendance constatée sur le marché : les « Il faut absolument maintenir sa discipline de gestion des risques car quand le marché se calmera, à nouveau, il y aura une prime aux bons risques. » Léopold Larios de Piña, Vice-président de l’AMRAE, pilote de son Observatoire des primes et de l’assurance Head of Groupe Risk Management de Mazars « Augmenter trop fortement les primes est une façon de se retirer. Or, les assureurs doivent continuer à couvrir les clients. » Gilles Bénéplanc, Directeur général Verlingue
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