ATOUT RISK MANAGER N°25

ATOUT RISK MANAGER N°25 I ÉTÉ 2020 63 ACTUALITÉ DE L’AMRAE - EN LÉGER DIFFÉRÉ Pour Antoine Lissowski, Directeur général de CNP Assurance, «devant la problématique de l’émotion publique sur le risque, très relayé par la population et les parlementaires, l’idée que les métiers de l’assurance doivent être très réglementés a gagné. Réglementer oui, surréglementer non, dit-il en substance. «Aujourd’hui braver le risque veut dire aussi que les régulateurs doivent braver leurs inquiétudes, leurs angoisses, sinon il n’y aura pas de prise de risque dans la vie sociale. » Sortir d’une angoisse collective ne pourrait se faire qu’avec l’émergence d’une véritable culture du risque, et à tous les niveaux de la société. Interpellée sur le rôle du Risk Management par Isabelle Couet, la journaliste des Echos modératrice de la table ronde, Brigitte Bouquot a poussé plus loin le débat. «Le marché de l’assurance des grands risques est en train de se restreindre, les gouvernances de ces assureurs ne veulent ni choc, ni volatilité. C’est donc un levier très important pour comprendre que la priorité pour les entreprises, c’est le Risk Management. Elles portent les risques sur leur bilan. Il faut qu’elles essaient de les réduire, parce que sont en vue les crises systémiques à répétition. C’est ça le plus important. Car cela rejaillit sur le comportement des individus avec, je pense, un effet de bascule, un changement de paradigme. Tout le monde doit s’emparer de cette question en tant quecitoyen,entantquesalariéetconsommateur en acceptant, en pleine conscience de se poser la question : "à quel risque je contribue, à quel risque suis-je exposé"» . La bonne compréhension du risque implique de la pédagogie tant pour la finance que pour l’assurance. On assiste pour ces deux métiers et filières au renforcement de la transparence, requise dans les propositions de placements et d’investissements. Plus encore, pour Éric Pinon, Président l’Association française de la gestion financière, « Il faut associer la culture du risque au partage de la richesse. Si je veux participer à la création de valeur, il faut que j’aie envie de ne pas être aussi prudent que d’aucun pourrait me le proposer. Et pour qu’il y ait un retour sur investissement, il faut que ce risque ait un sens, il doit avoir une durée et une destination. » Chacun a pu relever l’impatience des jeunes générations à ce que les responsables d’aujourd’hui osent prendre le risque de faire mieux et plus vite face aux enjeux climatiques mais également sociétaux qu’ils imputent à l’économie. Une nouvelle génération qui, cependant, prendra nécessairement sa part du risque. Éric Pinon, Président l’Association française de la gestion financière Antoine Lissowski, Directeur général de CNP Assurance Philippe Trainar, membre du Cercle des Economistes «  Et pour qu’il y ait un retour sur investissement, il faut que ce risque ait un sens, il doit avoir une durée et une destination. » Éric Pinon, Président l’Association française de la gestion financière

RkJQdWJsaXNoZXIy MTkzNjg=