ATOUT RISK MANAGER N°25
ATOUT RISK MANAGER N°25 I ÉTÉ 2020 29 DOSSIER - RISK MANAGEMENT, RISK MANAGERS : «PREMIERS RETEX» À quoi a servi la gestion des risques? Quel retour d’expérience? La gestion des risques a été clé! Si, pour être très honnête, nous n’avions pas anticipé un risque pandémique d’une telle ampleur, nous n’étions pour autant pas démunis pour y faire face. Car dans le cadre de nos démarches de gestion des risques, nous avions défini des PCA. Par exemple, pour anticiper le scénario d’une crue centenniale de la Seine qui nous mettrait dans l’impossibilité d’avoir accès à notre siège social, situé sur ses rives. Grâce à cette anticipation, le télétravail pour ce site majeur a été très facile à mettre en place. Autre exemple, au sein nos sites industriels, des PCA ont également été réfléchis pour couvrir les risques liés à notre dépendance à certains fournisseurs, ce qui nous a amené à constituer et adapter régulièrement des stocks de sécurité de produits (finis, semi-finis oumatières premières). Résultat : nous nous félicitons de n’avoir connu aucune rupture de produits durant la crise. La gestion des risques enfin, c’est également bien sûr l’anticipation de crises, de toutes natures. Nos plans de gestion de crise étaient prêts, ils ont été très utiles. Durant toute cette période, nous étions mobilisés sur deux priorités : la sécurité des employés et la continuité d’activité, afin de permettre aux patients, notamment en oncologie, d’avoir accès aux médicaments. Comment renforcer la culture du risque au sein des équipes? Toute crise contribue à améliorer la culture du risque. Il faut rebondir sur ce type d’événements et réaliser des retours d’expérience afin d’achever de convaincre les éventuels sceptiques. Il ne s’agit pas cependant de se concentrer uniquement sur les menaces ou les crises. La culture du risque, c’est aussi la prise de risque en connaissance de cause. Le facteur humain : comment gérer durablement la pression? La pression a été très forte, les collaborateurs ont montré un engagement sans faille, dans des conditions complétement inédites et parfois délicates (enfants à la maison, plus de rupture claire entre vie professionnelle et personnelle, maintien des activités de production…). Les actions des Ressources Humaines et de la Communication ont été déterminantes. Il s’agissait de donner le bon niveau d’information, au bon rythme et selon le bon format. Une initiative intéressante a été la création d’une radio dédiée à Ipsen, intitulée « Ensemble », afin de maintenir le lien indispensable dans ces circonstances. Il y avait trois rendez-vous par jour, entrecoupés de musique. Elle perdure car elle a été très appréciée. Plan de continuité d’activité post Covid : quelles sont les nouvelles contraintes? La principale contrainte est la crainte des équipes. La période a été très anxiogène, les médias y ont fortement contribué. Encore aujourd’hui, certains collaborateurs sont réticents à l’idée de revenir physiquement au bureau, particulièrement lorsqu’il s’agit de prendre les transports en commun. Aux entreprises de prendre les bonnes mesures pour les rassurer.Mais cettepériodeest aussi porteuse d’opportunités : le télétravail a été globalement apprécié par tous et a fait les preuves de son efficacité. Les entreprises sont donc nombreuses à chercher un nouvel équilibre. ANNE PIOT D’ABZAC, VP CHIEF RISK OFFICER D’IPSEN PHARMA -VICE-PRÉSIDENTE ET SECRÉTAIRE GÉNÉRALE DE L’AMRAE. «LAGESTIONDES RISQUES AÉTÉ CLÉ!» « Nous devons absolument convaincre les assureurs que les entreprises qui ont mis en place une gestion des risques sérieuse doivent être traitées différemment et doivent pouvoir bénéficier des avantages d’un partenariat de moyen-long terme. »
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