ATOUT RISK MANAGER N°25
ATOUT RISK MANAGER N°25 I ÉTÉ 2020 19 ACTEURS EN VUE s’inscrit dans une tendance de fond en France, où la prisede consciencede l’utilitéde cette fonction ne cesse de croître. «Aujourd’hui, le sujet des risques est de plus en plus porté au niveau du Comex en France», salue Oliver Wild. Pour ce fin connaisseur du monde anglo-saxon - né en France, ses parents sont anglais et il a étudié en Australie, ce qui lui vaut de détenir 3 passeports - «l’Hexagone a vu une accélération de la maturité du Risk Management» s’enthousiasme Oliver Wild. Et depréciser que l’AMRAEyacertainement contribué et entend continuer de soutenir cette dynamique et de l’étendre à tous les acteurs économiques quelleque soit leur taille. «Enmiroir du risque, il y a une opportunité. Loin d’être négatif ou pessimiste, le Risk Manager veut s’assurer au contraire qu’un projet pourra aboutir dans les meilleures conditions» souligne-t-il. «L’AMRAE PEUTDONNER DES CLÉS» L’étape d’après pour un Risk Manager, «c’est de contribuer aux processus de décision de l’entreprise,commelescomitésd’investissements, ou être interrogé sur la stratégie d’un groupe et sur les risques qui pourraient la menacer ou au contraire l’encourager, … Ce n’est pas encore systématique, il reste un gros travail àmener pour y parvenir et l’AMRAE peut y contribuer, en donnant par exemple à chacun les clés pour se positionner.» Le contexte sanitaire pourrait-il apporter un coup d’accélérateur?De fait, les chantiers nemanquent pas, prévient Oliver Wild, qui pense déjà au «coup d’après » : «La crise sanitaire devient économique, sociale voire politique…» Le coup d’après, c’est ainsi anticiper par exemple «les risques psycho-sociaux liés au télétravail, en particulier pour ceux qui ne retourneront à leur bureau qu’en septembre.» Sans oublier l’enjeu de la relance, qui fait déjà l’objet d’âpres débats. «Il ne faut pas oublier les défis d’avant la crise, je pense notamment au risque cyber, au dérèglement climatique et à la crise alimentaire » , insiste ce passionné de développement durable, titulaire d’un mastère australien en lamatière. «Ces risques-là n’ont pas disparu, loin de là, et nous avons eu la chance qu’une attaque cyber de grande ampleur ne se soit pas combinée à la crise sanitaire.» UNEAPPROCHE «INTÉGRÉE» DES RISQUES Et de partager sa «conviction personnelle», qu’il enseigne aussi à son fils de 11 ans : «C’est grâce à la culture du risque que l’on a pu éviter le pire dans cette crise, il nous faut donc saisir cette opportunitépour repartir avec uneéconomieplus saine et plus durable. Développement durable ne signifie pas suppressions d’emplois et le rebond ne passe pas forcément par des plans sociaux. Le capitalisme vert existe, on peut construire un modèlequipréservenotrecapitalenvironnemental, comme on a su protéger le capital humain voilà 200 ans.» A ses yeux, la relance ne doit pas faire oublier les investissements nécessaires à la transition écologique, ni faire retourner dans le monde d’avant. Car ses études en Australie, puis ses débuts en cabinet de conseil chez KPMG, lui ont enseigné «à ne pas isoler les questions de développement durable du reste des enjeux. Et l’approche par les risques permet aussi d’intégrer toutes les dimensions. » Vous pouvez compter sur le nouveau président de l’AMRAE pour y veiller. n Retrouvez le portrait d’Oliver Wild dans Atout Risk Manager n°3 UN PASSIONNÉ DES SPORTS DE GLISSE QUI «ÉVALUE SA PRISE DE RISQUE» Sa passion des sports de glisse – débute dès ses deux ans, quand son père l’installa sur des planches de ski ou encore qu’il l’initie au surf sur la Côte des Basques de Biarritz - s’explique avant tout par son goût pour la nature. Une pratique sportive qui n’est pas sans risque même s’il l’assure sans hésiter : «je ne suis ni une tête brûlée, ni un fou» . A ses yeux, tout dépend toujours du risque que l’on souhaite prendre, ou pas. «De fait, précise-t-il , j’évalue toujours mon risque et le cas échéant, j’engage le dialogue pour bien le mesurer - avec un guide de montagne par exemple. Il faut aussi se donner les moyens du risque, s’entraîner pour se dépasser et repousser ses limites, progressivement, pas à pas.» « C’est grâce à la culture du risque que l’on a pu éviter le pire dans cette crise, il nous faut donc saisir cette opportunité pour repartir avec une économie plus saine et plus durable.»
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