ATOUT RISK MANAGER N°24

ATOUT RISK MANAGER N°24 I PRINTEMPS 2020 8 PORTRAIT Par Nathalie Arensonas ANNE-MARIE FOURNIER, RISK MANAGER DU GROUPE KERING UNE FEMME EN MOUVEMENT D rôle d’endroit pour une rencontre, ou plutôt, drôle de timing. Jeudi 12 février 2020, 9h30, ancien hôpital Laennec à Paris, devenu depuis 2017 le siège de Kering (ex-PPR), numéro 2 mondial du luxe. Nous avons rendez-vous avec Anne-Marie Fournier, directrice des risques du groupe aux 16milliards de chiffre d’affaires. L es portes de l’ancien hôpital des « incurables » sont soigneusement g ardées. Au 40 rue de Sèvres, il règne justement un silence d’hôpital. « Le risque de pandémie est du même ordre que le terrorisme, il est imprévisible et on ne sait pas quand ça s’arrête ni quelle en sera l’ampleur, mais chez Kering, nous ne sur- réagissons jamais à un événement ponctuel » , tempère la Risk Manager aguerrie, non sans confier que « tout cela est un peu complexe» . La couverture annulation des événements, les défilés, les p résentations de collection, la politique de restriction des voyages du p ersonnel, les réponses aux sites qui doivent prendre des mesures de fermeture : autant de sujets immédiats dont les conséquences futures sont encore inconnues… A u même moment François-Henri Pinault, le président du groupe, présentait devant la presse les résultats annuels du groupe et partageait déjà ses incertitudes sur l’impact de l’épidémie. Après une année 2019 record suivied’un «début d’année2020exceptionnel» , le P-dg de Kering annonçait que l’entreprise avait vu « son activité quasiment s’arrêter » dans l’empire du M ilieu. Depuis ce 12 février, qui semble être une éternité tant la crise s’est mondialisée et est devenue indomptable, Anne-Marie Fournier a enfilé son habit de Risk Manager de combat, comme ses confrères dans d’autres groupes. «Demain, les pertes Près de vingt ans de courtage et une envie irrépressible de franchir le Rubicon, passer chez le client, «du côté de la prise de décision», l’aboutissement naturel selon Anne-Marie Fournier du métier de courtier. Portrait d’une Risk Manager de choc, exposée aux aléas de la mode et de la haute couture. Aujourd’hui, le coronavirus, demain d’autres risques de plus en plus immatériels. « Le risque de pandémie est du même ordre que le terrorisme, il est imprévisible et on ne sait pas quand ça s’arrête ni quelle en sera l’ampleur, mais chez Kering, nous ne sur-réagissons jamais à un événement ponctuel. »

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