ATOUT RISK MANAGER N°24

ATOUT RISK MANAGER N°24 I PRINTEMPS 2020 55 DOSSIER - RISQUE(S) EN PUISSANCE(S) confirmé cette montée en puissance. «Le Risk Manager est devenu un vrai homme de réseau, c’est un facilitateur » renchérit Renaud de Pressigny, Directeur général de QBE France. Un avis que partage Anne Piot d’Abzac, qui a vu évoluer sa mission d’une fonction technique à une fonction stratégique : «Porter les sujets des risques au plus haut niveau de l’entreprise nécessite de maîtriser la communication. On ne s’adresse pas de lamême façon à unComex qu’à un Conseil d’administration. Comme Oliver, j’ai la chanced’êtredans uneentreprisequi a compris l’intérêt du Risk Management et lui donne les moyens nécessaires» . Les moyens, le nerf de la guerre. INVESTIR DANS LA PRÉVENTION Pour Brigitte Bouquot, c’est certain : « il faut passer à la vitesse supérieure : une véritable politiquede RiskManagement supposed’investir suffisamment d’argent dans la prévention pour limiter l’exposition au risque. Les actionnaires doivent accepter de détourner une partie de leurs profits futurs pour financer la prévention. Car celle-ci coûte cher, en équipement, en formation, en adaptation des comportements et des outils » . Une réalité que les assureurs connaissent bien, comme l’a décrit Florence Lustman : «En matière de risque incendie, la course à la taille des entrepôts rend les systèmes de protection classiques obsolètes. Les opérations de croissance externe sont également des sources de sur-vulnérabilité, le temps que les structures rachetées rattrapent les standards du groupe. Mais on observe depuis quelques temps un certain relâchement sur les politiques de prévention, qui contribue à augmenter la sinistralité incendie. Or nous avons besoin d’entreprisesmobilisées pour maîtriser ce risque. Il est ainsi très dommage que les inspections des Dreal aient diminué… ». S ur le risque climatique, les protagonistes du jour étaient également sur lamême longueur d’ondes. «La modération de la sinistralité est un de nos enjeux majeurs et nous ne voyons qu’une seule clé : développer la prévention. 1 euro de prévention efficace permet d’éviter 7 euros de sinistre. Un projet de loi est à l’étude pour renforcer le régime «Cat’Nat» et améliorer la résilience grâce à la prévention» a confirmé de son côté Lionel Corre, tandis que Ludovic Subran en a profité pour souligner que la sinistralité du risque climatique devrait augmenter de 50%d’ici 2050 : «la prévention est essentielle, et elle passe aussi par l’action des pouvoirs publics sur l’aménagementdescôtesetdeszonesinondables ou le développement d’un mix énergétique...» . «Nous sommes toujours en train de régler les coûts de l’ouragan Irma (septembre 2017) dans nos comptes 2019» a tenu à rappeler Florence Louppe pour illustrer le sujet. Toujours amateur de chiffres, Ludovic Subran en a profité pour attirer l’attention de l’assemblée : «la transition écologique représente un coût estimé à 3 000 Md€ à dépenser par le secteur privé dans les dix prochaines années pour atteindre la trajectoire à 1,5 degré. Je suis assez inquiet en pensant au scénario dans lequel les actifs carbonés deviendraient subitement, sous l’impact d’une décision politique, des actifs «  Ce qui me frappe, c’est le décalage de vision entre l’assureur et l’assuré. Nous devons développer une compréhension commune des risques, dans un écosystème en architecture ouverte. » Florence Louppe, Directrice Générale de HDI Global SE Jean-Marc Vittori, éditorialiste du journal Les Échos

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