ATOUT RISK MANAGER N°24

ATOUT RISK MANAGER N°24 I PRINTEMPS 2020 54 DOSSIER - RISQUE(S) EN PUISSANCE(S) prévention» . Pour Florence Louppe, tout est surtout affaire de co-construction et de partage d’informations : «ce qui me frappe actuellement, c’est le décalage de vision entre l’assureur et l’assuré. Nous devons développer une compréhension commune de ce que l’on assure en partageant nos données et nos analyses, dans un écosystème en architecture ouverte. Ce n’est que comme ça que l’on pourra innover et être en phase avec les besoins de l’entreprise» . Et qui mieux que le Risk Manager est à même de jouer ce rôle de passeur d’informations ? « Le positionnement de la fonction a évolué avec la maturité de l’entreprise. À l’origine plus une réponse réglementaire, avec un focus sur la méthodologie plutôt que le résultat, le Comex et le Comité des comptes et de l’audit l’utilise comme réel outil de décision stratégique comme la gestion des risques projets. Pour qu’un cerveau fonctionne, les neurones doivent se connecter ; le Risk Manager coordonne la collaboration et l’échange avec l’ensemble des parties prenantes pour que l’entreprise capitalise sur l’intelligence collective» a illustréOliverWild, GroupChief Risk and InsuranceOfficer de Veolia. L’atelier consacré à l’extension du domaine des risques a d’ailleurs Une bonne gestion de crise, ça commence par la connaissance exacte de l’étendue du risque pour l’entreprise, pour les employés et pour l’environnement. Souvent, cette connaissance n’est pas complètement maîtrisée car en entreprise, le regard des gestionnaires de risques peut s’être porté sur un domaine, davantage que sur un autre. Il faut être pluridisciplinaire remonter : plus vous tirerez le fil de la pelote et plus vous aurez des éléments de réponses ou de co-construction avec les partenaires internes et externes impliqués dans la gestion et la résolution de crise. L’équipe de gestion de risque doit être en lien étroit, chacun de ses membres doit connaître les talents des autres car pendant la crise, il faudra peut-être faire preuve de subsidiarité. Il faut connaître ses troupes et s’entraîner ensemble (par des jeux de rôle, des simulations en temps compté), afin de savoir comment les gens réagiront face à la difficulté et au chaos. On n’est jamais plus efficace que quand on joue son rôle et qu’on s’y est préparé et entrainé. Dans chaque division de l’entreprise qui revêt un risque particulier, il faut un référent qui fasse autorité : il a une compétence éprouvée, est réactif, connait bien son environnement, a le sens du service et du bien commun. C’est la plus-value quand une crise éclatera, il agrégera autour de lui l’équipe de gestion de crise. Bien sûr, le big boss doit être vu, descendre dans l’arène, mais la crise sera gérée par ceux dont c’est le métier. Enfin, il faut savoir communiquer avec l’extérieur, avec ses partenaires incontournables, pour résoudre la crise. En la matière, je recommande de rester factuel. J’aime cette citation du Général de Gaulle : « le succès n’arrive qu’avec la vérité». En cas de crise, il faut dire aux gens ce qui est arrivé, ce qu’on met en place et ce qui va se passer. Il faut délivrer un message de vérité au bon moment, en confiance. Les référents doivent pour cela donc avoir un réseau assez large et bien connecté. La BSPP est un pot de miel dans le domaine de la gestion de crise, nous faisons un métier qui a du sens et n’avons aucune difficulté à sortir un collectif. Aux entreprises de faire leur pot de miel : d’éduquer leurs troupes, de les former, de construire une culture d’entreprise autour du risque et de créer ainsi du sens. » Propos recueillis par NathalieArensonas. «GESTION DE CRISE : PRIVILÉGIER LA VÉRITÉ» GÉNÉRAL JEAN-MARIE GONTIER, COMMANDANT DE LA BRIGADE DE SAPEURS- POMPIERS DE PARIS SOUS SON COMMANDEMENT, 8 500 HOMMES ET FEMMES QUI DÉFENDENT PARIS ET SA PREMIÈRE COURONNE (124 COMMUNES AU TOTAL). POUR LE GÉNÉRAL GONTIER, QUI A ÉTÉ DIRECTEUR DE LA FORMATION MILITAIRE ET HUMAINE À L’ÉCOLE POLYTECHNIQUE, LA GESTION DE CRISE EST UN EXERCICE QUOTIDIEN, UN COMMANDEMENT MILITAIRE. ET LES PASSERELLES AVEC LE MONDE DE L’ENTREPRISE SONT MULTIPLES. Gilles Bénéplanc, Directeur général de Verlingue

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