ATOUT RISK MANAGER N°24
ATOUT RISK MANAGER N°24 I PRINTEMPS 2020 53 DOSSIER - RISQUE(S) EN PUISSANCE(S) brutal» . Sans sourciller, Florence Lustman a choisi la rassurance : «En tant que dirigeants et Risk Managers, vous avez en charge l’amélioration de la résilience de l’entreprise. Nous avons cela en commun avec vous. Sachez que le risque d’entreprise figure en bonne place dans nos défis et que nous restons vos alliés pour vous aider à prendre des risques et faire progresser nos sociétés» . UNE NOUVELLE FAÇON DE GÉRER LES RISQUES Dans cet environnement nouveau, les Risks Managers apparaissent plus que jamais comme les clés de voûte du système. «Nous devons agir et nous pouvons agir. On ne passe pas du risque à la résilience sans manager les risques : il est là le challenge. Nos métiers deviennent essentiels etnotreresponsabilitéestàprésentdéterminante» a exhorté Brigitte Bouquot. Rejoint par Hervé Houdard pour qui les solutions sont à trouver par le travail et l’imagination. «Nous avons lamémoire courte. En 2011, le marché a perdu 20% de sa substance et certaines primes ont pris 80% après les attentats du World Trade Center et les tempêtes Lothar etMartin. Les solutions trouvées alors sont à réutiliser : une meilleure politique de Risk Management, plus de rétention et de prises de garanties pour les captives, des systèmes alternatifs de réassurance et bien sûr plus de Ces Rencontres interviennent dans une période où l’adversité aux risques atteint un sommet, je le ressens au quotidien dans mon entreprise. Refuser la prise de risques, c’est la négation de l’entreprise. Je suis très engagée dans la prise de risques, du moment qu’ils sont calculés et que des forces modératrices lui évite de devenir létale. Chez Sonepar, la prise de risques a été la force motrice du développement de notre groupe. Tout d’abord lorsque nous avons voulu investir dans d’autres entreprises, il a fallu faire confiance à leurs dirigeants, à leurs équipes, à leur réputation… Ensuite lorsque nous avons décidé de sortir de l’hexagone. Nous avons accepté le risque humain, fait confiance à des personnes de talent pour nous aider à diriger l’entreprise. Nous avons eu la chance de peu nous tromper sur les hommes et d’être peu trahis. Mais quand c’est arrivé, nous avons su réagir et prendre les mesures qui s’imposaient pour rassurer les équipes. Récemment, nous avons été confrontés à un risque improbable, celui du contrôle du système de prévention anticorruption organisé par la loi Sapin 2. Qui aurait pu penser qu’un groupe privé familial n’ayant jamais eu de procédures judiciaires, dont les ventes auprès de structures publiques représentent moins de 2% du CA, serait l’élu de la 1 ère salve des contrôles de l’Agence Française Anti-corruption ? La survenance de ce risque nous a donné l’énergie pour mobiliser les ressources nécessaires en interne et arriver à répondre dans les délais. Depuis cet événement, on considère que tout peut nous arriver ! Avec l’arrivée de François Beaume (NDLR : Directeur des Risques et des Assurances de Sonepar et VP risques numériques de l’AMRAE), nous avons choisi de renforcer notre équipe de Risk Management, pour apporter des réponses et un soutien efficace aux équipes, au plus près de leurs activités. Certains risques sont inhérents à l’entreprise, d’autres sont nouveaux, comme le risque cyber, le risque climatique, le risque normatif... Mais plus que tout, l’entreprise est aujourd’hui face à un risque d’intolérance. Au centre de toutes les attentes et de toutes les injonctions, parfois paradoxales, elle se doit d’être totalement vertueuse, plus rien n’est acceptable. Faut-il pour autant se soumettre à la dictature de l’hyper-prévention, parfois source de paralysie, ou appréhender ce monde différemment ? À mon sens, mieux vaut garder l’esprit d’entreprise et s’appuyer sur ce que l’on fait de bien pour prendre des mesures préventives. «REFUSER LA PRISE DE RISQUES, C’EST LA NÉGATION DE L’ENTREPRISE» MARIE-CHRISTINE COISNE-ROQUETTE, PRÉSIDENT DE SONEPAR, GROUPE FAMILIAL LEADER MONDIAL DE LA DISTRIBUTION DE MATÉRIEL ÉLECTRIQUE. « Comme un cerveau, le Risk Manager connecte les neurones et coordonne l’intelligence collective afin que l’entreprise soit plus collaborative. » Oliver Wild, Group Chief Risk and Insurance Officer de Veolia
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy MTkzNjg=