ATOUT RISK MANAGER N°24

ATOUT RISK MANAGER N°24 I PRINTEMPS 2020 51 DOSSIER - RISQUE(S) EN PUISSANCE(S) etlafragmentationdesfluxfinanciers,encouragée par des régulateurs zélés. Ce protectionnisme financierauraplusd’impactqueleprotectionnisme commercial et change complètement le modèle des assureurs» . L’ASSURABILITÉ EN QUESTION «Où sont les limites? s’est interrogée Brigitte Bouquot. Les grands risques sont corrélés, volatiles et sont entrés dans des zones inexplorées…» .Dansuntelcontexte,l’assurabilité des risques devient plus que jamais un enjeu majeur. « Le problème est accentué par la confluence des risques cyber et climatiques. Public et privé doivent vraiment travailler ensemble sur leurs garanties et leurs prises de risque, car on teste là les limites de l’assurabilité» a reconnu Ludovic Subran. Lionel Corre, sous- directeur des assurances à la Direction du Trésor, est alors intervenu avec fermeté : «Notre rôle est de vérifier la qualité de provisionnement et d’investissement des assureurs, mais également la disponibilité des garanties d’assurance, qui sont la clé du fonctionnement de notre économie» , évoquant des «retraits de garanties» fin 2019. Et d’annoncer à l’auditoire tout ouïe, sans prévenir : « Les captives sont un outil complémentaire de portage des risques très pertinent. Même si certaines sont nées par accident, nous pensons qu’elles ont un réel avenir et souhaitons encourager leur relocalisation en France. Nous ne pouvons pas nous satisfaire de 4 uniques captives sur notre territoire (5 en réalité, NDLR) » . Une annonce aussitôt qualifiée d’ «excellente nouvelle» par Hervé Houdard, Directeur général de Siaci Saint Honoré, pour qui « plus que les primes élevées, c’est le positionnement des compagnies et le manque de capacités chroniques qui est réellement inquiétant (en baisse de 50 à 60% sur certains segments)» . Une situation que Gilles Bénéplanc, Directeur général de Verlingue, ne comprend pas. Il l’a dit lors de l’atelier consacré à l’état du marché de l’assurance, et l’a répété haut et fort lors de la plénière : «L’aversion au risque des agents, et en premier lieu des entreprises, est une chance pour le marché de l’assurance, c’est un vecteur de développement. Il est dommage qu’à l’heure où de grands risques se présentent (climatique, cyber, supplychain) l’assurance ne soit pas contributive. J’en appelle à plus d’innovations et d’opportunisme! Oùestlecôtéjoueursicaractéristique des Lloyds?» . Pour autant, l’heure est plutôt à la frilosité ambiante, notamment sur les risques nouveaux. Sur le sujet, Lionel Corre a reconnu que l’État doit assumer une part de responsabilitédans leportage des risques : «il existe des risques qu’on juge inassurables et qui «  Les Gafas, c’est une économie de tuyaux. Ils captent les clients mais ne vendront jamais d’assurance. Il faut travailler avec eux, dans une coûteuse complémentarité.» Ludovic Subran, chef économiste, Allianz Florence Lustman, Présidente de la FFA

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