ATOUT RISK MANAGER N°24

ATOUT RISK MANAGER N°24 I PRINTEMPS 2020 50 DOSSIER - RISQUE(S) EN PUISSANCE(S) LE RISK MANAGEMENT, MATRICE DU CAPITALISME RESPONSABLE Face à des grands risques devenus aussi planétaires et systémiques que les risques financiers, établir une cartographie des risques et chercher une couverture sur unmarché de l’assurance désormais frileux ne suffit plus. La prévention devient un enjeumajeur de la gestion des risques, dans laquelle l’entreprise doit investirmassivement pour assurer sa résilience. I n vités à échanger lors d’une table-ronde très riche, assureurs, courtiers et réassureurs ont réfléchi ensemble sur la capacité du marché à soutenir les grands risques, devenus désormais globaux. En ouverture, Brigitte Bouquot, la Présidente de l’AMRAE, l’a rappelé : « les scénarios catastrophiques ne sont pas soutenables sans l’assurance. Partager financièrement le risque, le mutualiser, permet d’être plus fort. Le marché de l’assurance est l’allié de cette stratégie» . LAREMISE EN CAUSE DESMODÈLES ASSURANTIELS O r cette année 2019 a vu le retournement brutal du marché. «En dix ans de métier, c’est la première fois que je vis cela. Les assureurs sont devenus beaucoup plus frileux, entrainant des placements tendus. Certains scénarios de risques netrouventplusdeprotection.Jesuispréoccupée par le fait que la « fracture assurantielle» des entreprises s’aggrave» a confié Brigitte Bouquot. Dans son allocution, Florence Lustman, la Présidente de la FFA, l’a clairement affirmé : «Bien que certains l’aient trouvé brutal, le retournement de tendance lors des renouvellements n’est pas irrationnel. Si les primes augmentent, c’est parce que les risques augmentent. Le coût moyen annuel des sinistres climatiques a été multiplié par 3 en 40 ans, pour atteindre 3,2 Md€ chaque année » . Et de compléter : «À cela est venu s’ajouter le phénomène des taux bas, qui ne permettent plus de compenser les mauvais résultats techniques par les produits financiers» . Ludovic Subran, chef économiste du groupe Allianz, a tenu à le préciser : «Ce n’est pas à cause des taux bas que les assureurs augmentent leurs primes, mais bien parce que la sinistralité s’envole. Le sujet qui m’inquiète,c’estlaprotectiondes investissements «  Au même titre que les assureurs allouent du capital à la solvabilité, les entreprises doivent allouer du capital à la résilience, en investissant dans la prévention. » Brigitte Bouquot, Présidente de l’AMRAE

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