ATOUT RISK MANAGER N°24

ATOUT RISK MANAGER N°24 I PRINTEMPS 2020 47 DOSSIER - RISQUE(S) EN PUISSANCE(S) «  La responsabilité de l’entreprise à l’égard de ses collaborateurs est immense et elle ne doit plus être négligée. » Emmanuelle Duez, Fondatrice de The Boson Project un rôlemajeur à jouer pour gérer le réchauffement climatique et nous investissons concrètement pour la transition écologique» a expliqué Jean- Bernard Lévy, PDG d’EDF. «En parallèle, nous investissons également beaucoup dans l’évaluation des risques physiques de nos infrastructures : nous assurons la maintenance et la surveillance de la sûreté de nos installations pour être prêt à faire face à tout événement extrême» .Évitertouteincohérenceoudissonance est donc devenu le maître-mot, et l’objet de toutes les injonctions. Car négliger le risque de perte de réputation n’est plus une option. Désormais, tout paradoxepeut coûter très cher… D’autant que les nouveaux moyens de communication et les réseaux sociaux changent la donne : un individu isolé peut engendrer des risques insoupçonnés. « Aujourd’hui, une entreprise peut se faire «carboniser» par le tweet d’un collaborateur» a tenu à rappeler Myriam El Khomri. Dans un tel contexte, l’entreprise ne doit plus être orientée seulement vers une fonction de production, mais assumer pleinement son rôle social et sociétal. n Le mot d’ordre de notre manifeste est clair : nous ne viendrons pas travailler chez vous si vous tournez le dos à l’écologie. On peut dire que c’est un chantage à l’écologie mais en réalité, c’est la réponse de notre génération hyper exposée à l’urgence climatique et qui, une fois diplômée, est en proie à une dissonance cognitive : à quoi ça rime d’aller travailler à vélo chez un constructeur automobile qui produit des SUV ? C’est un choix impossible ! Les étudiants veulent faire pression sur l’enseignement supérieur et les entreprises pour les inciter à intégrer la transition climatique dans leurs cursus et dans leurs priorités. Le signal est fort : nous choisirons nos employeurs en fonction de leur engagement pour le climat. Et comme beaucoup d’entreprises nous disent qu’elles ont des problèmes de turn-over et de recrutement, nous avons une chance d’être entendus. Une quarantaine de groupes (Total, RTE, Engie, ADP, Renault, Suez, BNPParibas, entre autres), nous ont ouvert leurs portes, nous avons rencontré des PDG, des memb re s du Comex , de s administrateurs. Ce que nous leur demandons ? De compter leurs émissions de CO2 (toutes les entreprises ne le font pas car l’amende de 1 500€ est peu dissuasive), de diminuer de 7 % par an leur empreinte carbone pour atteindre l’objectif de +2°C à la fin du siècle, de revoir profondément leurs modèles d’affaires, de s’interroger sur l’utilité de certains produits et de former tous leurs collaborateurs aux questions de l’environnement et du climat. Car aujourd’hui encore, à la sortie d’une grande école, on peut arriver sur le marché du travail sans avoir en tête l’une des grandes dynamiques du monde actuel : l’écologie !  Propos recueillis par NathalieArensonas. «WAKE UP ! » CORENTIN BISOT, ÉTUDIANT EN 4E ANNÉE DE L’ÉCOLE POLYTECHNIQUE : IL ÉTUDIE LES ATOMES ET EST À L’ORIGINE DU «MANIFESTE POUR UN RÉVEIL ÉCOLOGIQUE» QUI A DÉJÀ RÉCOLTÉ 30 000 SIGNATURES AUPRÈS DES ÉTUDIANTS. DONT UN TIERS DANS LES GRANDES ÉCOLES FRANÇAISES (CENTRALE SUPELEC, AGROPARISTECH, HEC, X ET SES CONSŒURS), VIVIER ESSENTIEL DU RECRUTEMENT DES GRANDES ENTREPRISES.

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