ATOUT RISK MANAGER N°24

ATOUT RISK MANAGER N°24 I PRINTEMPS 2020 45 DOSSIER - RISQUE(S) EN PUISSANCE(S) Martine Verdeau, responsable des assurances du groupe Spie Si le sujet du climat a fait son apparition en 2011 dans la cartographie des risques du World Economic Forum, il y figure désormais au sommet. Jamais, l’État n’a autant été questionné par la société pour qu’il la protège des nouveaux aléas économiques. BrigitteBouquot l’a rappelé : «Le partage du risque est le sous–jacent de la souveraineté de la Nation et du projet de l’Entreprise. C’est un changement de paradigme radical, qui fait du risque la matière noire de la confiance» . Les entreprises doivent donc sortir du rôle qui leur était traditionnellement dévolu, pour regarder au-delà et adopter une vision nouvelle. En introduction d’un atelier sur l’évaluation des impacts du changement climatique sur l’entreprise, Martine Verdeau, responsable des assurances du groupe Spie, citait Werner Heuer, le président de la Banque Européenne d’Investissement, qui affirme que « certains patrons de sociétés devraient se demander s’ils ne se sont pas endormis à la barre de leur entreprise» . Le rôle et le cadre d’action de l’entreprise doit changer, elle doit remettre l’humain au centre…Pour Serge Pinaud, DRH de Siaci Saint Honoré qui intervenait dans l’atelier « Attraction et rétention des talents dans l’entreprise » , « la quête de sens monte inexorablement depuis plusieurs années» . De plus en plus, les jeunes expriment dans leurs critères de choix l’engagement et le comportement de l’entreprise. Pascal Demurger, Directeur général du Groupe Maif, l’a confirmé : «le sujet de la marque employeur est devenu central» . Et Denis Terrien de renchérir : «Les dirigeants n’ont plus le choix. La RSE, initialement philanthropique, est devenue stratégique. Sans elle, l’entreprise n’arrivera plus à recruter ni à vendre ses produits» . Choisir une entreprise pour ses valeurs, c’est l’idée que Corentin Bisot, élève ingénieur de l’École polytechnique et à l’initiative du «manifeste pour un réveil écologique» (voir interview), a très bien résumé en quelques phrases cinglantes. «Une grande partie de notre génération a commencé à prendre des engagements dans sa vie personnelle, mais l’attitude qui consisterait à se rendre au travail à vélo, pour y construire des SUV dont la principale activité est de brûler plus de carburant ou de donner à son utilisateur un sentiment de domination sur le monde, n’est pas une dissonance cognitive qu’on est capable de subir». «Un bon, salaire, une belle carrière…cela ne suffit plus» a renchéri Emmanuelle Duez. UNNOUVELACTEUR SOCIÉTAL «La responsabilité de l’entreprise à l’égardde ses collaborateurs est immense, et elle ne doit plus être négligée, comme cela a peut-être été le cas. La France est le 2 e pays des burn-out après le Japon » a prévenu Emmanuelle Duez. Les injonctions contradictoires sont un poison et posent la question d’une cohérence d’ensemble. Et de continuer : «Si un dirigeant s’engage, il n’a aucun pouvoir s’il n’est pas aligné avec ses actionnaires et le pouvoir financier» . «Chez EDF, nous sommes convaincus que les entreprises ont Serge Pinaud, DRH de Siaci Saint Honoré Hélène Valade, Présidente de l’ORSE (Observatoire de la responsabilité sociétale des entreprises)

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