ATOUT RISK MANAGER N°24

ATOUT RISK MANAGER N°24 I PRINTEMPS 2020 44 DOSSIER - RISQUE(S) EN PUISSANCE(S) lorsque le président Donald Trump a décidé que Washington quittait le combat mondial pour le climat en se retirant de l’Accord de Paris, de grandes entreprises américaines ont annoncé qu’elles continueraient à s’engager en faveur de la lutte contre le dérèglement climatique. «Une entreprise seule peut difficilement mener un combat, mais elle peut s’unir à d’autres, à l’exemple de la coalition menée par Kering» a souligné Denis Terrien. Avec le Fashion Pacte, initié par Kering, des entreprises de la mode et du textile s’engagent sur des objectifs concrets et communs dans les domaines du climat, de la biodiversité et des océans. Ce genre d’initiative semble indispensable, car les États ne peuvent plus agir seuls. «C’est très bien que les États s’engagent sur un objectif chiffré, mais si on veut atteindrelesfameux2degrés,lesréglementations et les taxes ne suffiront pas. Nous avons besoin à la fois d’un changement des comportements individuels mais aussi des comportements économiques des entreprises» a expliqué de son côté David Djaïz. «Désormais, on ne demande pas seulement à l’entreprisede limiter ses impacts négatifs, mais de trouver comment avoir des impacts positifs. L’entreprise doit être mise au service de grandes causes qui la dépassent» a insisté Myriam El Khomri. RÉPONDRE À LAQUÊTE DE SENS A ujourd’hui, plus personne n’accepte que l’entreprise affiche des externalités négatives : c’est une question de réputation et de confiance. Quand je suis arrivé à la Maif il y a une dizaine d’années, j’ai été frappé par le fait que les instances de direction intégraient déjà beaucoup l’éthique dans leurs décisions, et qu’en même temps, c’était vécu comme une contrainte sur la performance… Les décisions étaient toujours quelque part entre les deux, ce qui n’était ni satisfaisant, ni pertinent…. Aujourd’hui, je crois qu’on peut en finir avec cette opposition et construire un business model où la recherche d’éthique est source de performance. Pourtant, la conception classique de l’entreprise dans laquelle nous avons tous évolué, c’est que l’entreprise est à elle-même sa propre finalité et qu’elle n’a pas d’autre objectif que sa propre pérennité. La question du rôle social de l’entreprise est un sujet récent, qui aurait été impossible à traiter il y a quelques années. Les choses changent, et l’attente sociale devient extrêmement forte : elle s’exprime chez les consommateurs et les salariés, de plus en plus nombreux à choisir les entreprises conformes à leurs valeurs, mais aussi chez les investisseurs. À la Maif, première «entreprise à mission», nous avons mélangé trois ingrédients essentiels qui nous permettent d’atteindre aujourd’hui un alignement des intérêts, une dynamique collective et une performance forte : du sens, de la confiance et de la bienveillance. Notre raison d’être : porter une attention sincère à l’autre et au monde. UNE RESPONSABILITÉ ENTRE ÉTHIQUE ET PERFORMANCE DE L’ENTREPRISE PASCAL DEMURGER, DIRECTEUR GÉNÉRAL DU GROUPE MAIF «  Une entreprise seule peut difficilement mener un combat, mais elle peut s’unir à d’autres. » Denis Terrien, Président de l’Institut Français des Administrateurs (IFA)

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