ATOUT RISK MANAGER N°24
ATOUT RISK MANAGER N°24 I PRINTEMPS 2020 39 DOSSIER - RISQUE(S) EN PUISSANCE(S) JEAN-HERVÉ LORENZI, PRÉSIDENT DU CERCLE DES ÉCONOMISTES : «L’EXTENSION DU DOMAINE DES RISQUES A PLACÉ LE RISK MANAGER AU CŒUR DU CLIMAT DE CONFIANCE EN ENTREPRISE» Le Risk Manager est-il un facteur de confiance pour les entreprises? La confiance est un actif immatériel pour l’entreprise et le Risk managerestaucœurdudispositif: c’estluiquiétablitlacartographie des risques sociaux, industriels, réputationnels... : tout ce qui, de près oude loin, pourrait attaquer la sérénité, l’équilibreet la sécurité de l’entreprise. Il est au cœur du climat de confiance. Ce virage s’est opéré en une petite dizaine d’années lorsque les entreprises ont décidé d’élargir la fonction de Risk Manager alors concentrée sur l’achat de produits d’assurance, pour en faire un prévisionniste des risques. C’est lui qui prend l’entreprise dans sa transversalité et qui, sur chacundes sujets, essaied’imaginer lamanièredont l’entreprise peut être affaiblie par tel ou tel événement extérieur ou interne. Quel est son rôle désormais? Aujourd’hui, il est au cœur de la stratégie de l’entreprise, qui a compris que le marché ne résout pas tout. Dans des univers beaucoup plus perturbés avec une extension du domaine des risques, le Risk Manager a endossé cette fonction centrale, il est devenu le réceptacle et le gérant d’éléments exogènes. Ce retournement s’est opéré à la faveur du modèle anglo-saxon de Risk Management, de la mondialisation, du retrait des assurances sur un certain nombre de risques, et du nouveau rapport de force au sein des entreprises. Propos recueillis par Nathalie Arensonas. prêts à l’emploi «avec un langage de vérité, factuel et de bienveillance pour les victimes» , a recommandé Emmanuelle Hervé. «En cas de crise, il faut chouchouter tout de suite ses employés, les nourrir en information, leur donner des éléments de langage» , a-t-elle insisté. « Chez Bouygues Telecom, nous avons 1 600 employés ambassadeurs volontaires de la marque (sur 8 500)» , a illustré Vincent Vallée, directeur adjoint sécurité chez Bouygues Telecom. «Il y a des risques qui nous pendent aux nez - indisponibilité du réseau, cyberattaque -, tous les scripts ont été travaillés pour répondre au mieux à la situation si elle se présente» , a ajouté l’opérateur télécom. Mais quand le bad buzz a fait son travail sur la Toile et finit par titiller la curiosité d’un journaliste en chair et en os, comment lui répondre? Cécile Desjardins, la spécialiste de la gestion des risques des Echos, l’a résumé en une phrase : «Un journaliste n’est pas un ennemi, il a besoin de réponses à 5 questions essentielles : qui, quoi, où, pourquoi, comment? Vous refusez de lui parler? Il écrira quand même son article.» n « 200 conseillers clients sur 1500 sont dédiés aux médias sociaux et font de la modération. » Vincent Vallée, directeur adjoint sécurité chez Bouygues Telecom « Mieux vaut connaitre les journalistes de votre secteur d’activité, être proactif plutôt que sur la défense. » Cécile Desjardins, journaliste.
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