ATOUT RISK MANAGER N°24

ATOUT RISK MANAGER N°24 I PRINTEMPS 2020 35 DOSSIER - RISQUE(S) EN PUISSANCE(S) partir d’une approche par les risques en s’appuyant davantage sur les entreprises » , a insisté Brigitte Bouquot. Dans un monde géopolitique instable, où les risques prolifèrent, «le RiskManager est devenu progressivement un personnage et un facteur clé de la confiance, désormais écouté et reconnu» , s’est réjoui Jean-Hervé Lorenzi, faisant ici écho à Brigitte Bouquot qui assurait dans son discours d’ouverture que les Risk Managers, avec leur vision globale, «ont 40 ans d’avance» et démontrent aujourd’hui l’utilité d’un «management des risques proactif » . Pour conclure, et comme les y avaient invités les nombreux participants de cette plénière d’ouverture, les quatre intervenants ont lancé chacun un message d’optimisme. En forme de supplique chez Thomas Gomart : «Il n’est pas sûr que Donald Trump soit réélu!» . En confiance pour Cynthia Fleury, qui travaille sur la citoyenneté active : « Des systèmes démocratiques alternatifs ont déjà fait leur preuve» . En forme de boutade pour Jean- Hervé Lorenzi : «Dans dix ans, le PIB par tête en France sera supérieur à celui de l’Allemagne» . Et forcément pan-européen pour l’ancien ministre des Affaires européennes, Bernard Cazeneuve : «En Europe, les jeunes générations ont pris conscience de l’urgence environnementale, ce sont des citoyens accélérés, ils deviennent des acteurs politiques plus tôt et mènent des actions collectives» . n CYNTHIA FLEURY, PROFESSEUR TITULAIRE DE LA CHAIRE HUMANITÉS ET SANTÉ AU CONSERVATOIRE NATIONAL DES ARTS ET MÉTIERS La convergence actuelle de certaines attentes de la société est-elle une opportunité de réforme du capitalisme? Il existe un double phénomène : convergence de surface des attentes de la société et, atomisation, du moins grande pluralité, lorsqu’on s’intéresse de façon moins superficielle aux attentes. Ce qui se passe avec la réforme des retraites, et la déconstruction des systèmes «spéciaux» est très typique, car laFrance, derrière son «égalitarisme» de façade, s’est en fait construite de façon statutaire, corporatiste, en posant pour chacun un certain type de «privilèges», ou de façon plus neutre, de spécificités. Donc retrouver la juste combinaison entre égalité et équité n’est nullement aisée, et pourtant toute réforme dite «universelle» devra le faire. Or, le temps est aux réformes d’inspiration néolibérale qui sont essentiellement des réformes de raréfaction et de rationalisation des moyens, alors même que les enjeuxdémocratiques de santéet d’éducation se démultiplient structurellement. Oui, la démocratie sociale, et sa durabilité, coûteront de plus en plus cher. C’est là un fait mathématique mécanique, dû à la démographie, la complexité du monde, l’allongement de l’espérance de vie, les déplacements mondiaux, etc. Or, nous continuons à avoir un déni du coût réel du capital social, seul ferment de l’État de droit, et surtout de son désir. «  Des systèmes démocratiques alternatifs ont déjà fait leur preuve. » Cynthia Fleury, Philosophe

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