ATOUT RISK MANAGER N°23
ATOUT RISK MANAGER N°23 I HIVER 2019 70 ACTUALITÉ DE L’AMRAE - PUBLICATIONS ans peu de temps, elle sera partout. Loin d’être une prédiction, l’arrivée massive de la télématique embarquée se précise et modifiera l’écosystème automobile. Née des convergences technologiques entre lestélécommunicationsetlesprogrèsinformatiques et numériques, elle s’installe déjà comme le service incontournable de gestion des flottes. En s’adressant au Risk Managers, l’AMRAE a souhaité démontrer dans ce cahier technique tous les avantages quepeut procurer l’outil télématique embarquée lorsqu’il est intégré à une politique de prévention du risque routier. Jusqu’à présent, les préventeurs avaient en charge d’insuffler aux collaborateurs les bonnes pratiques en matière de conduite et de comportements. «Si la prévention continue de jouer pleinement son rôle en matière de sécurité et de respect des véhicules » , soulignait le 18 octobre dernier Patrick Lacroix, lors de la Commission Automobile de l’AMRAE qu’il présid e, «elle sera bientôt, de manière incontournable, épaulée par la télématique embarquée.» Kilométrage, consommation, émission de CO 2 , temps de parcours, géolocalisation, diagnostic de maintenance, comportement du conducteur, météo : la masse de données collectables va définitivementchangerlesmissionsdugestionnaire de flotte. Alors qu’il naviguait parfois à vue, il sera à même d’intégrer ces nouvelles données dans la cartographie des risques. Au préalable, comme lors de tout bouleversement, l’analyse et lamesure des impacts, ainsi que la détection des freins permettant d’installer les conditions favorables à la réussite de la télématique embarquée, s’imposent. Si le coût d’installation reste un frein majeur, les expériences en France et en Europe présentées dans ce cahier technique pointent des premiers retours plutôt positifs. Confère un test de 6 mois sur 85 véhicules d’une flotte britannique équipés, livrant des résultats probants : baisse de 98% des comportements dangereux ; baisse de 17% de la consommation de carburant ; baisse de la sinistralité de 40% en fréquence et de 60% en coûts. Encore à ses débuts, la télématique embarquée nécessitera de nombreux réglages, tant techniques qu’humains, l’adhésion en interne étant capitale. Numérisationoblige, le sujet emportede facto son lot de risques. Au premier plan, les cyberattaques qui pourraient cibler «la sécurité des passagers» et permettre la «prise de contrôle des fonctions vitales de la voiture» . «Sans compter l’usurpation d’identité et les risques liés au respect de la vie privée : manière de conduire, écoutes téléphoniques, localisation, coordonnées bancaires. » La télématique embarquée est inextricablement liée à la réglementationRGPD. Le changement de paradigme se poursuit également surleplanassurantiel,laresponsabilitésedéplaçant, à terme, du conducteur vers le constructeur. Face à l’importance des bouleversements en vue, leConseil européenprépare le terrain. L’installation obligatoire d’un boitier eCall 112* depuis avril 2018 a donné le tempo. Confirmé, le 8 novembre dernier, avec l’adoptiondu règlement sur lasécurité générale des véhicules stipulant qu’à partir du milieu de 2022, toutes les nouvelles voitures mises sur le marché de l’UE devront être équipées de systèmes de sécurité avancés. En somme, la télématique embarquée. n Par Patrick Lacroix, Président de la Commission Automobile de l’AMRAE CAHIER TECHNIQUE «LA TÉLÉMATIQUE EMBARQUÉE» UNE RÉVOLUTIONDANS LE SECTEURAUTOMOBILE * Système d’appel d’urgence automatique permettant à une voiture accidentée d’appeler instantanément les services d’urgence en envoyant sa position précise. D « Si la prévention continue de jouer pleinement son rôle en matière de sécurité et de respect des véhicules, elle sera bientôt, de manière incontournable, épaulée par la télématique embarquée. » Patrick Lacroix, Président de la Commission Automobile de l’AMRAE, Risk Manager du groupe Idex
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