ATOUT RISK MANAGER N°23
ATOUT RISK MANAGER N°23 I HIVER 2019 66 ACTUALITÉ DE L’AMRAE - EN LÉGER DIFFÉRÉ Seule une approche mieux partagée des risques entre les États et les entreprises permettra de restaurer la confiance dans nos sociétés et défendre des valeurs universelles ! » C’est avec cet état d’esprit et la volonté d’en débattre, queBrigitteBouquot, la Présidentede l’AMRAE, ouvrira les 28 e Rencontres. Et de préciser : « Parce que tout est lié, l’approche par les risques devient universelle. Elle permet d’aligner les intérêts individuels trouvant, par ce prisme novateur, un moyen de se mettre au service de valeurs communes et de s’associer aux principes fondateurs de l’État de droit. Les entreprises qui l’ont compris s’engagent avec responsabilité dans une raison d’être pleine de sens pour la société civile et l’intérêt général. Plus encore, elles participent à la restauration d’une confiance abimée par des rapports de forces brutaux. Raison pour laquelle, au regard des inerties et du déni des risques, doit ressurgir du cœur des entreprises un état d’esprit conscient des enjeux : l’engagement. » MERCREDI 5 FÉVRIER 2020 Réchauffement climatique, maitrise de la technologie, taux négatifs, le monde est entré dans de nouvelles zones de risques, irréversibles et inexplorées. La financiarisation de l’économie, en creusant les inégalités, a ravivé les nationalismes conservateurs qui cherchent à reprendre le contrôle, nourrissant la défiance. Les États se provoquent, en se livrant à la guerre commerciale, fragmentant le marché, qui a fait la richesse même de leurs entreprises. Les jeunes générations, exaspérées par l’inaction, n’ont plus confiance dans les élites, et sont tentées par de nouveaux modèles sociétaux. Brexit, gilets jaunes, Hong-Kong… À chaque fois, la Société défie l’État, mettant en cause une souveraineté qui ne « protège plus » les communautés qui font la Nation. Comment redéfinir alors la souveraineté par une approche des risques quand les entreprises sont devenues plus puissantes que les États ? Certaines entreprises du numérique se rêvent même en État Nation. Dans ce combat de titans, la souveraineté des États se fragilise par pans entiers. L’Europe ne faillit-elle pas à son «devoir » de puissance pour défendre sa civilisation et ses valeurs humanistes ? Laprisedeconsciencede tous et la convergence des attentes sociétales s’inscrivent dans un nouveau récit éthique ; permettra-t-il de réformer le capitalisme, assez vite pour réussir la transition climatique et maintenir la paix ? La transformation instaure ainsi de nouveaux équilibres entre risques et souveraineté qu’il faut désormais redéfinir. Quelles seront les puissances du futur ordre mondial ? Pour ces thèmes de la première table ronde « États et Nations font face à des défis planétaires : puissance (s) des risque(s), risque(s) en puissance(s) leur maîtrise redevient-elle politique ? » l’AMRAE a réuni des intervenants de premier plan, parmi lesquels l’ancien Premier Ministre Bernard Cazeneuve, Thomas Gomart, directeur de l’Ifri, Jean-Hervé Lorenzi, président du Cercle et des économistes ou encore la philosophe Cynthia Fleury. La seconde table ronde « Le RiskManagement, matrice du capitalisme responsable. L’Entreprise, responsable de la résilience sociétale, devient-ellepolitique?» interpellera directement les auditeurs, professionnels du risque. Si l’État ne se gère pas comme une entreprise, son bon fonctionnement dépend des entreprises dans nombre de domaines, qu’ils soient régaliens, essentiels ou sociaux. Il connait lui aussi la compétition pour maintenir son attractivité, garder son rang parmi les puissances. Les entreprises transforment le monde en proposant des innovations à la puissance du marché des consommateurs 28 e RENCONTRES AMRAE DU RISK MANAGEMENT #AMRAE2020 RISQUE(S) EN PUISSANCE(S) L’édition 2020 des Rencontres attend plus de 3 000 professionnels de la gestion des risques. Agir pour répondre aux enjeux écologiques, numériques et sociétaux, appréhender comment les traiter par le prisme des risques : tel est le défi qui leur est lancé ainsi qu’aux entreprises et aux États. Annoncées aux précédentes Rencontres, les mutations ont bien eu lieu, au point de porter le risque à un niveau supérieur. Aujourd’hui, l’intérêt général s’en trouve-t-il menacé ? « Brigitte Bouquot, Présidente de l’AMRAE
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