ATOUT RISK MANAGER N°23

ATOUT RISK MANAGER N°23 I HIVER 2019 6 PORTRAIT Par Aurélie Nicolas ASSURÉMENT NUMÉRIQUE C e sportif éprouvé compare son métier de Risk Manager à une course de marathon (il en a déjà 10 au compteur, bouclés en moins de 4 heures). Être patient, maintenir la cadence, ne pas perdre de vue son objectif et faire bouger peu à peu les lignes, c’est ce qui anime ce fils d’instituteurs bretons, ingénieur diplômé de l’École Centrale et Président de la Commission Dommages de l’AMRAE depuis 2015. Pourtant, de Risk Manager, il n’en a pas le titre. Arrivé chez Faurecia comme Responsable de la prévention en 1999, il a par la suite repris les fonctions de Directeur Assurance et Immobilier, et cumule aujourd’hui ces trois casquettes. PIONNIER DE LAGESTION DES RISQUES ENVIRONNEMENTAUX Car dès le départ, ce passionné de sciences et de nature s’est vite dirigé vers la prévention des risques naturels. Un choix original pour l’époque, où l’on parlait encore peu de ces sujets. «Intégrer la gestion des risques et la protection de l’environnement dans un contexte industriel c’était nouveau, et ça m’intéressait» explique-t-il avant de préciser : «Il y a trois manières de faire ce métier : dans le conseil, dans l’assurance ou dans l’industrie. J’ai coché toutes ces cases l’une après l’autre» . Au sortir de Centrale en 1990, il choisit d’intégrer le cabinet CEP (racheté depuis par Bureau Veritas) comme consultant en études de risques et dedanger, dans le cadred’implantations ou d’extensions industrielles. Sa fonction consiste alors à faire tourner des modèles de diffusion et d’explosion de produits dangereux, et à présenter ensuite aux DRIRE un dossier ICPE argumenté pour le compte d’une industrie. «Les dialogues avec l’administration étaient très intéressants, mais il me manquait la dimension financière, car les études de danger ne sont pas nécessairement chiffrées» . D’où son départ pour l’assurance, qui lui parait le bon lieu pour «mettre de l’argent dans l’équation » . Au sein de la filiale prévention de GAN Eurocourtage, il devient « visiteur de risque» et voit fonctionner de l’intérieur une société d’assurance par le prisme de la prévention. Chaquematin, il relève lemême défi : arriver dans une usine qu’il ne connaît pas et, enune journée, se faireune idéede l’entreprise, de ses risques et de son niveau de maturité et de contrôle des risques. L’objectif étant de délivrer le soir un message de prévention utile, quitte à bousculer les priorités du directeur d’usine pour l’amener à mieux comprendre et maîtriser ses risques. «La RC environnementale en était à ses prémices. Or le risque environnemental est intrinsèquement différent des autres risques comme l’incendie, et exige des reconnaissances techniques et organisationnelles spécifiques. Je me suis donc attaché à créer un référentiel de visites de risques dans le cadre de cette nouvelle police» . CONSTRUIRE UNE GESTION DES RISQUES SUR LADURÉE Mais au bout de 5 ans de cesmissions «one shot» , l’intérêt s’épuise. «J’ai eu envie de construire une gestion des risques sur le long terme » . Logiquement, il lorgne du côté de l’industrie, et c’est chez Faurecia qu’il postule pour être Responsable de la prévention, une création de poste. Nous sommes en 1999, le groupe vient de Il vient de fêter son 20 e anniversaire chez Faurecia. Loin de s’ennuyer, il regorge d’idées pour faire bouger les lignes de l’assurance grands risques et contribuer à digitaliser le secteur, son grand défi. À 55 ans, Michel Josset est Directeur Assurances, Prévention et Immobilier au sein du leader de l’équipement automobile et également Président de la Commission Dommages de l’AMRAE. BIO EXPRESS 1998 : Diplômé de l’École Centrale Paris 1988-1990 : Coopérant à l’ambassade de France à Madrid dans le cadre de son VSNAA 1990 -1992 : Consultant en études de risques dans le cabinet CEP (filiale de Bureau Veritas) 1993 -1998 : Visiteur de risques chez GAN Industrie Services 1999 -2006 : Responsable de la prévention chez FAURECIA Depuis 2006 : Directeur Assurances, Prévention et Immobilier de FAURECIA