ATOUT RISK MANAGER N°23

ATOUT RISK MANAGER N°23 I HIVER 2019 10 PORTRAIT un accès transparent aux données de chacun, via des routinesd’échangesd’informations, permettra une meilleure tarification et une meilleure prévention. C’est un cercle vertueux» prêche ce père de famille de 5 enfants (dont 3 en bas âge), qui n’est jamais aussi heureux que lorsqu’il les balade en vélo ou lorsqu’il court le nez au vent dans les embruns d’un sentier côtier au nord de la Bretagne… «Dormir dans un refuge de montagne pyrénéen, avoir faim, froid et soif» , est une mise en parenthèse de la vie citadine qu’il pratique également dès qu’il peut. FAIRE AVANCER LES LIGNES AVEC L’AMRAE Lui qui abhorre par-dessus tout la malhonnêteté considère logiquement que la confiance est le moteur de l’industrie de l’assurance des grands risques. Et pour faire bouger les choses, nul doute que sa nomination il y a quatre ans à la tête de laCommissionDommagesdel’AMRAEaconstitué un pas décisif (voir encadré). «Cela fait partie du rôle de l’AMRAE d’aiguillonner toute la chaîne de valeurs de l’assurance : pousser les assurés à mieux s’équiper, les courtiers à jouer leur rôle d’intermédiation et les assureurs à mieux recevoir et partager l’information. Il y a une révolution des mentalités à faire, car le système de l’extranet est à mon sens condamné. L’avenir est aux systèmes d’information interconnectés» . Et d’ajouter : «Le secteur de l’assurancedevrait profiter de lapériode de durcissement actuel pour inventer une autre manière de travailler : réinjecter de la prévention, investir dans le digital et développer des offres de services pertinentes » . Ses défis au sein de l’AMRAE? Dans un premier temps, contribuer à rapprocher les besoins des assurés et assureurs en matière de couvertures des carences et de la perte d’exploitation sans dommages, sujet pour lequel un groupe de travail a été constitué et qui fera l’objet d’une restitution lors d’un atelier des prochaines Rencontresmais également contribuer àdonner uneméthodologied’analysede la supply chain, pour passer du discours d’intention aux outils. «L’AMRAE pourrait constituer des cahiers des charges : exprimer les besoins des Risk Managers, puis faire réagir le marché face à ces besoinsafindeproduireundocumentopérationnel que les assureurs ou les prestataires pourraient utiliser pour proposer des garanties ou des services adaptés. Quant aux commissions, il est urgent de ne pas se cantonner au présentiel et d’ouvrir en mode webinar» . Sur la digitalisation du secteur, Michel Josset espère vraiment mettre en mouvement courtiers et assureurs, en partageant les bonnes pratiques, en faisant connaître les outils existants et en n’hésitant pas à les mettre en tension quand ils se montrent insuffisamment actifs… Un travail de longue haleine qu’il affronte avec pugnacité, sans montre au poignet, comme quand il court le marathon. n « Le travail de l’assureur, par exemple, s’arrête au moment où il intègre son rapport d’audit dans notre base. Nous les évaluons aussi sur ça, et ils jouent le jeu, car ils bénéficient en contrepartie d’une visibilité parfaite de nos risques (localisations, plans des sites, rapports d’audits précédents…). » « Changer les mentalités réclame du temps, mais je me verrais bien écrire une page de la révolution digitale du secteur. J’ai accumulé de l’expérience sur le sujet et j’ai envie que ça serve. » LA COMMISSION DOMMAGES REMISE À FLOT C’est en prenant ses fonctions de Directeur Assurances de Faurecia en 2006 que Michel Josset adhère à l’AMRAE. Pendant, longtemps, il n’y exerce qu’une activité qu’il qualifie lui-même de passive, assistant chaque année aux Rencontres et lisant Atout Risk Manager. Pourtant, il réfléchissait déjà depuis quelques temps à prendre des responsabilités plus actives au sein de l’Association quand Brigitte Bouquot lui a proposé en 2015 la présidence de la Commission Dommages, « la belle endormie» . Depuis, il se félicite de cette opportunité de « faire son métier autrement et mieux» . Et aussi d’avoir pu développer ses capacités de prise de parole en public ou devant les médias, une aisance qui lui sert également chez Faurecia. « L’AMRAE est une famille efficace, chaleureuse et professionnelle. C’est une association qui marche bien, à la logistique bien rôdée, ce qui est très appréciable» . Il lui consacre une demi-journée par semaine, souvent le vendredi quand il est en télétravail. «Une demi-journée, c’est à la fois peu et beaucoup» . Pour lui, « l’AMRAE est un couteau suisse qui offre de nombreux champs d’action complémentaires. C’est une caisse de résonnance qui permet de trouver des bonnes volontés pour avancer. Ici comme ailleurs, les problématiques se règlent mieux à plusieurs, c’est pourquoi au sein de la Commission Dommages je choisis des sujets qui sont portés par de nombreux Risk Managers, comme la supply chain ou la digitalisation... Changer les mentalités réclame du temps, mais je me verrais bien écrire une page de la révolution digitale du secteur. J’ai accumulé de l’expérience sur le sujet et j’ai envie que ça serve» .

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