ATOUT RISK MANAGER N°22
ACTUALITÉ DE L’AMRAE - EN LÉGER DIFFÉRÉ citer a contrario les six objectifs de responsabilité d’entreprise d’EDF : climat et carbone, développement humain des salariés du Groupe, permettre à toutes les catégories de clients d’accéder au service, efficacité énergétique et moindre consommation, volonté de dialogue et de concertation dans un monde où les infrastructures ne sont pas consensuelles et préservation de la biodiversité. L’APPROCHE PAR LES RISQUES A UN AVENIR EXTRAORDINAIRE Dans une table ronde où chacun exposait sa politique RSE et sa communication afférente, Brigitte Bouquot afficha des exigences fortes et rappela d’entrée de jeu qu’à la sortie des trente glorieuses, les entreprises avaient pris conscience de la nécessité d’assurer leurs grands risques pour soutenir leur développement. «S’il est bien d’avoir un cadre normatif qui impose de communiquer sur la RSE, ceci n’est pas suffisant» , affirma-t-elle. «Seule une approche par les risques permettra de régénérer de la confiance. Car le cœur du contrat social entre les dirigeants, l’actionnaire et les salariés, c’est la prise de risque intelligente et la rémunération du risque.» «En substance, énonça-t-elle, avec la RSE, ce contrat social s’est ouvert aux parties prenantes. Mais l’on peut toujours s’interroger sur la façon dont les financiers apprécient l’équilibre et la répartition de la rémunération entre clients, salariés, fournisseurs» , nuançait-t-elle. Pour Brigitte Bouquot, il faut sortir d’une simple distribution d’avantages au corps social interne à l’entreprise ou à une tribu refermée sur elle‑même. Rappelant que les chaînes de valeur qui ont réussi sont celles qui ont intégré dès l’origine - de l’opérateur jusqu‘au dernier des sous- traitants - le partage du risque (comme dans le spatial et l’aviation), elle souligna que ce sont également elles qui maîtrisent le mieux les externalités négatives qui vont vers la société civile. «Dans l’entreprise à mission, définir le sens passe toujours par une approche par les risques : ainsi elles minorent le risque de créer des externalités négatives.» S’inscrivant dans la lignée des discours des Rencontres àMarseille et à Deauville, B. Bouquot souligna ànouveauque les entreprises désormais mondiales, qui sont plus puissantes que les États et maîtrisent la technologie, ne doivent pas penser que seul le marché va les sauver. Elles doivent le comprendre et entendre les jeunes générations qui posent la question du sens et de l’équité. La réponse des entreprises responsables s’appuiera donc sur l’approche par les risques en passant d’une approche défensive de protection de bilan ou de résilience à un modèle stratégique où le risque est considéré dans la stratégie de l’entreprise. En conclusion souligna la Présidente de l’AMRAE, «le progrès est souvent un risque que l’on a résolu » , affichant par là-même son optimisme pour les apports de la technologie. «L’approche par les risques a donc un avenir extraordinaire : elle va apporter de la confiance.» AGIR PLUTÔT QUE TOUTATTENDRE DES REPORTINGS «Nous n’avons pas le choix» , corroborait Pascal Imbert (Wavestone). Les entreprises sont complémentaires de la puissance publique dont on ne peut tout attendre. «L’entreprise est un lieu idéal pour nouer de la confiance, nous sommes parties de la solution, ça nous donne une très forte responsabilité. » Quant à la question des indicateurs de la performance sociale, le consultant appela à la prudence devant l’effervescence sur le sujet pour des métriques détaillées. «Le plus important, c’est d’agir, pas de prendre des mesures» , conclut-il. CRÉER DES OPPORTUNITÉS D’AFFAIRES, COMPOSANTE DE LA PERFORMANCE SOCIALE AU NÉPAL Pour le Népalais Sujeej Shakia dont le pays est voisin de la Chine et de l’Inde, la performance sociale n’est pas d’accepter l’arrivée du changement climatique, mais de l’intégrer dans l’activité quotidienne, à l’instar de l’industrie des matériaux de construction qui au Népal est déjà une industrie de matériaux recyclés. Il est également plus intéressant en termes de performance sociale de créer des opportunités d’affaires pour créer des emplois, dans une économie circulaire environnementale. n LA DÉCLARATION FINALE Le Cercle publie au terme de ses trois jours une déclaration finale. Celle de 2019 comprend cinq chantiers prioritaires déclinés en douze propositions. 1 . Renouer le lien social et réconcilier les territoires en luttant contre l’exclusion à tous les âges et les fractures territoriales ; 2 . Se réapproprier nos vies en luttant contre la déshumanisation technologique et politique et l’accélération du temps ; 3 . Créer une Europe des projets pour dépasser la simple logique institutionnelle de l’Union européenne ; 4 . Relancer de nouvelles formes de coopération internationale impulsées par l’Union européenne ; 5 . Sécuriser le monde de demain en se donnant les moyens de penser les solutions à long- terme aux problématiques d’environnement, d’immigration et de sécurité individuelle et collective. De gauche à droite : Françoise Benhamou, Cercle des économistes ; Sujeev Shakya, Nepal Economic Forum ; Guillaume Houzé, Fondation Galeries Lafayette ; Jean-Bernard Lévy, EDF; Brigitte Bouquot, AMRAE ; Pascal Imbert, Wavestone ; Christian Ménanteau, RTL. « L’approche par les risques a donc un avenir extraordinaire : elle va apporter de la confiance. » Brigitte Bouquot, Présidente de l’AMRAE ATOUT RISK MANAGER N°22 I AUTOMNE 2019 50
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