ATOUT RISK MANAGER N°22

ATOUT RISK MANAGER N°22 I AUTOMNE 2019 25 DOSSIER - BAROMÈTRE 2019 DU RISK MANAGER MÉTHODOLOGIE FRANÇOISE BERGÉ, ASSOCIÉE CHEZ PWC Cette enquête a été initiée lors des Re n c on t r e s de Deauville, qui ont été l’occasion de réaliser plus de 60 entretiens. Pour cette 6 e édition, il y a eu 356 réponses au questionnaire en ligne, un record! (270 en 2017). La population interrogée regroupe des Risk Managers exerçant des fonctions de gestion des risques et/ou d’assurance dans des organisations de différentes tailles et de différents secteurs, membres ou non de l’AMRAE. «Le profil type du Risk Manager a entre 35 et 55 ans (68%), travaille en Ile-de-France (73%) et dans unGrandCompte (67%). Il gagne en moyenne une rémunération fixe brute de 120k€ par an» résume Françoise Bergé, associée chez PwC. « La profession s’est fortement féminisée au sein du panel de répondants, passant de 22% de femmes en 2009 à 43% en 2019» précise Françoise Bergé. tendance qui s’explique par une transformation digitale de l’environnement des Risk Managers et une digitalisation croissante de leurs outils dans le cadre de leur fonction. «Il est intéressant de constater qu’ils éprouvent également un intérêt à renforcer leurs compétences en matière juridique et conformité, pour répondre à l’inflation réglementaire actuelle » analyse Vanessa Dalas. Enfin, on notera que 29% des répondants souhaiteraient une formation en développement personnel (prise de parole en public, communication). «La prise de conscience de l’importance des «soft skills» dans la fonction de Risk Manager est une bonne nouvelle. Savoir s’exprimer, communiquer, faire preuve de pédagogie et d’intelligence relationnelle est essentiel pour diffuser la culture du risque dans l’entreprise» estime François Malan. Et Nathalie Deroche de confirmer : « Les formations en développement personnel sont importantes pour un RiskManager car il ne peut bien faire sonmétier que s’il a un impact : cela nécessite d’acquérir la posture et la crédibilité pour convaincre» . Évoluer vers le conseil plutôt que l’opérationnel En 2019, une majorité des répondants souhaite rester Risk Managers. Que ce soit au sein de leur propreentreprisepour 33%d’entreeux, ou au sein d’une autre entreprise pour 29% des répondants. «C’est une bonne nouvelle de voir qu’ils se sentent bien dans leur poste, qu’ils y trouvent de l’intérêt et entrevoient des opportunités d’élargissement de leurs responsabilités» estime Florence Louppe. «Les Risk Managers n’ont pas forcément envie de diriger des business unit opérationnels. Ils aiment la transversalité et leur évolution de carrière les poussera davantage vers des fonctions d’administrateurs et de conseils» estime François Malan. S’ils sont 67% à estimer que leur rôle dans la définition des missions et la structure du dispositif de gestion des risques va évoluer dans les 2 ans, ainsi que dans lamaitrise et le pilotage des risques (55% et 52%), ils semblent toutefois plus mitigés quant aux perspectives de développement concernant lagestiondes sinistres (seuls 20%des répondants pensent que ce rôle va augmenter). «Les Risk Managers doivent sortir du pur formalisme et parvenir à devenir partenaires du business. Mais cela dépend autant de leur personnalité que de la culture de l’entreprise» complète Laurent Blivet. Un avenir augmenté CommentlesRiskManagersvoient-ilsleurévolution à 10 ans avec la transformation digitale? Trois axes de changement semblent se démarquer. Tout d’abord un renforcement du rôle de coordinateur, les répondants estimant qu’ils vont tenir une place d’accompagnateur et de chef de projets entre les différentes fonctions opérationnelles, supports et dirigeantes. Une vision partagée par Nathalie Deroche : «Risques et opportunités vont de pair : les Risk Managers doivent encourager l’initiative, en incitant à la prise de risques mesurés. Ils peuvent par exemple travailler avec les équipes supports sur des projets d’investissement de type greenfield. Alterner pilotage et business oversight permettra de «décorneriser» lemétier» . En outre, les professionnels interrogés envisagent une implication accrue de la fonction dans les processus de prises de décision stratégiques, notamment par des liens renforcés avec les instances de direction. «À force de travail et de communication en interne, les Risk Managers ont pris de la hauteur. La première ligne de maîtrise revient aux opérationnels, qui savent réaliser leurs propres analyses de risques. Se faisant, les Risk Managers ont dégagé du temps pour travailler sur les risques stratégiques avec la Direction» analyse Hélène Dubillot. «C’est indéniable, les contacts avec les dirigeants sont plus directs et plus nombreux. Désormais, le dialogue est à la fois montant et descendant» complète François Malan. Enfin, ils estiment que la transformation digitale leur apportera plus de visibilité et une meilleure capacité d’anticipation. «Il est certain que lamasse des données aujourd’hui disponible, si elle est utilisée à bon escient, peut permettre au Risk Manager d’être précurseur sur des sujets de niches et aider l’entreprise à devenir plus résiliente» confirme Vanessa Dalas. «  Risques et opportunités vont de pair : les Risk Managers doivent encourager l’initiative, en incitant à la prise de risques mesurés. » Nathalie Deroche, Associée chez Leaders Trust

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