ATOUT RISK MANAGER N°22

ATOUT RISK MANAGER N°22 I AUTOMNE 2019 24 DOSSIER - BAROMÈTRE 2019 DU RISK MANAGER Rémunération et performance, un sujet encore complexe « Cette année, nous avons demandé aux répondants non pas une fourchette de salaire, mais le montant exact de leur rémunération, cela rendplus délicate la comparaison avec les éditions précédentes mais permet d’affiner nos résultats et de donner l’opportunité aux professionnels de mieux se positionner par rapport à la médiane du panel» précise Thibault Bulabois. La rémunération brute annuelle (hors variable et avantages) moyenne des Risk Managers du panel en 2019 varie entre 38k€ pour un junior (moins de 2 ans dans la fonctionetmoinsde35ans) et 135k€etplus en fin de carrière (+ de 15 années d’expérience et plus de 55 ans). «Les rémunérations se situent à un bon niveau, plus élevé que par le passé. Si la partie fixe a atteint un palier pour les Top managers, le variable semble lui négociable» constate Vanessa Dalas, avant de tempérer : «Seul bémol, les hommes ont une rémunération supérieure de 18 points en moyenne à celle des femmes» . Tous profils confondus, 81% perçoivent une rémunération variable (contre 77% en 2017). 64% des Top Managers perçoivent une rémunération variable supérieure à 10%, tandis que 75% des non Top Managers voient cette part variable plafonnée à 20%. Il est intéressant de regarder les critères sur lesquels sont basées ces rémunérations variables : sur une question à choix multiple, 67% d’entre eux déclarent que la part variable est basée sur l’atteinte d’objectifs personnels et 63% sur l’atteinte d’objectifs collectifs. 9% seulement voient leur rémunération variable indexée sur des indicateurs liés aux risques. «Ce chiffre assez bas témoigne de la sensibilité et de la complexité du sujet. La performance du Risk Manager est- elle fonction des moyens mis en œuvre (nombre de cartographies réalisées, de collaborateurs sensibilisés,) ou bien des résultats de ses actions? La question reste ouverte pour de nombreuses organisations» commente Thibault Bulabois. Si on regarde dans le rétroviseur, en 2009, 37% des Risk Managers bénéficiaient d’une rémunération variablebasée sur des indicateurs deperformance, dont 34%sur des critères quantitatifs et qualitatifs. Se former pour perdurer 41%des répondants ont manifesté un intérêt pour une formation complémentaire en digital/IT. Une LE REGARD DE FLORENCE LOUPPE, DIRECTRICE GÉNÉRALE DE HDI GLOBAL FRANCE Quelles tendances trouvez-vous les plus marquantes dans ce baromètre 2019? Ce baromètre est très intéressant car il confirme l’évolution forte des thématiques qui constituent le cœur des préoccupations des Risk Managers. Ce qui m’a marquée, c’est la prééminence désormais incontestée des sujets nouveaux et immatériels comme le cyber ou la compliance. J’y vois des caractéristiques communes : risques complexes, d’ampleur, systémiques pour l’entreprise et sur lesquels il y apeud’historique. Cela rend lemétier loin d’être simple. Quel rôle doit jouer selon vous aujourd’hui le Risk Manager? Avec un poids croissant des risques nouveaux et potentiellement systémiques au sein des organisations, le Risk Manager a d’abord un rôle clé d’identification et de sensibilisation auprès de ses dirigeants. Puis de démystification et de mobilisation autour de la mise en en œuvre d’un plan global et concerté de gestion des risques. À chaque fois que j’ai l’opportunité de participer à une visite de risque, je suis épatée de voir leur engagement auprès des opérationnels. Qui de ce fait comprennent le pourquoi des mesures de prévention et intègrent alors le principe de gestion des risques en amont de leurs actions. Pour nous, assureurs, cette dynamique est clé, elle nous permet de nous engager de lameilleure façon possible, dans un réel esprit de partenariat et d’alignement des intérêts. De façon plus conjoncturelle, cette année, je pense qu’ils seront aussi pleinement mobilisés pour réagir au mieux à des conditions de marché en forte évolution, et ce partout dans le monde. Qu’attendez-vous de cette profession dans les années à venir? D’abord qu’ils poursuivent avec la même passion à diffuser la culture du risque et à donner du sens aux politiques mises en œuvre. Ensuite, j’espère qu’ils aborderont les défis de demain toujours dans un esprit de partenariat avec nous autres assureurs. Je crois beaucoup à la co-construction pour trouver des solutions satisfaisantes à des problématiques nouvelles. Le baromètre met par exemple en lumière les freins qui existent et limitent le recours à de nouveaux outils comme la robotisation ou l’intelligence artificielle dans le métier. Nous sommes dans la même situation. Je veux croire que, à travailler ensemble, avec leurs courtiers, nous aplanirons les obstacles. Enfin, parceque c’est un sujet quime tient à cœur, j’espèrequ’ils seront de formidables soutiensdans la prise de conscience du rôle social et sociétal de l’entreprise, facteur de résilience pour elle et de fierté d’appartenance pour ses collaborateurs. «  J’espère que les Risk Managers seront de formidables soutiens dans la prise de conscience du rôle social et sociétal de l’entreprise, facteur de résilience pour elle et de fierté d’appartenance pour ses collaborateurs. »