ATOUT RISK MANAGER N°22
ATOUT RISK MANAGER N°22 I AUTOMNE 2019 23 DOSSIER - BAROMÈTRE 2019 DU RISK MANAGER interrogés. Il en ressort une forte implication dans le Comité des risques opérationnels (55%), suivi par le Comité des risques émanant du Conseil d’Administration (33%), le Comité d’audit (31%) et le Comité de direction (24%). La maîtrise des risques, l’identification des risques et les plans d’action sont les trois sujets les plus discutés dans les comités auxquels participent les Risk Managers répondants. FAIRE ÉVOLUER SA CARRIÈRE, REGARDER VERS L’AVENIR Chassés et appréciés Commelesannéesprécédentes,lesRiskManagers interrogés ont principalement été recrutés par une mobilité interne (35% en 2019, 32% en 2017), par un cabinet de recrutement (chasseurs de têtes) ou directement par une entreprise (25% en 2019). L’utilisation du réseau professionnel n’est plus dans le top 3 des canaux de recrutement les plus utilisés par les Risk Managers (13%, en baisse de 13 points). Les profils les plus chassés sont les profils mixtes (Assurance Prévention/ERM) qui représentent 36% de cette catégorie. Sans surprise, les Risk Managers ayant été chassés (par un cabinet ou directement par l’entreprise) sont également ceux présentant les rémunérations les plus élevées. Néanmoins, Laurent Blivet regrette que ces derniers n’aspirent pas à prendre de plus hautes fonctions opérationnelles dans les organisations, ce qui prouverait leur polyvalence. «La fonction apparaîtrait alors comme un creuset de talents et gagnerait encore en attractivité» . L’AVIS DE ROBERT LEBLANC, PDG D’AON FRANCE Ce Baromètre fait ressortir que les Risk Managers sont plutôt satisfaits de leur sort, ce qui est heureux pour eux-mêmes et pour l’ensemble des acteurs qui les entourent. Ils croient au renforcement de leur rôle de coordinateur, à un positionnement de plus en plus stratégique et à une responsabilité accrue. C’est spécialement important au moment où le coût du risque s’apprécie davantage selon la réalité des expositions, que ce soit en matière de catastrophes naturelles, de risque cyber ou de responsabilité des dirigeants, pour ne citer que les cas les plus critiques. Je suis d’ailleurs surpris qu’il n’y ait de discussions approfondies sur les politiques de rétention que dans 15%des cas ; ce chiffre est peut-être appelé à monter vite. Risques français, risques mondiaux Quant à leurs principales préoccupations, il est intéressant de comparer celles qui ressortent en tête de l’enquête mondiale d’Aon et de celle du Baromètre de l’AMRAE. En France, on retient en premier lieu les enjeux de réglementation et de compliance, puis le risque cyber, les questions de ressources humaines, et enfin les risques organisationnelsetlesrisquesfinanciers.Auniveau mondial, le premier sujet est la conjoncture (avec le risque de ralentissement de l’économie), suivi du risque de réputation et d’atteinte à la marque, puis du risque de bouleversement des marchés, risque qui était en trente-huitième position deux ans plus tôt, lequatrième les pertes d’exploitation avec évidemment le sujet bien repéré des pertes d’exploitation non consécutives à un dommage matériel, bien identifié mais auquel les assureurs ne répondent pas comme on le souhaiterait, en cinquième la pression concurrentielle. Évidemment, jeme réjouisde la féminisationde la profession qui était curieusement en retard, mais je suis déçu de voir qu’il y a encore un écart de rémunération de 18% entre hommes et femmes, que le privilège de l’ancienneté de certains hommes ne suffit peut-être pas à expliquer. Conforter la relation avec les courtiers Je vois qu’unemajoritéd’entre eux estiment leurs budgets suffisants.Nous connaissons toutefois un certain nombre de cas où nous voyons bien le manque de ressources en interne qui, après tout, ne fait que conforter la mission des courtiers. J’observe également avec intérêt l’importance des outils et des applicationswebque les grandes maisons de courtage sont notamment capables de leur fournir. Néanmoins, j’aurais aimé voir ressortir plus clairement l’importancedes relations humaines dans nos métiers et notamment de la confiance, sans laquelle le travail quenous faisons ensemblenepeut pas porter ses plus beaux fruits. « Je suis d’ailleurs surpris qu’il n’y ait de discussions approfondies sur les politiques de rétention que dans 15% des cas ; ce chiffre est peut-être appelé à monter vite. » « La prise de conscience de l’importance des «soft skills» dans la fonction de Risk Manager est une bonne nouvelle. Savoir s’exprimer, communiquer, faire preuve de pédagogie et d’intelligence relationnelle est essentiel pour diffuser la culture du risque dans l’entreprise. » François Malan, Directeur de la gestion des risques et de la conformité chez Eiffage
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