ATOUT RISK MANAGER N°22

ATOUT RISK MANAGER N°22 I AUTOMNE 2019 11 PORTRAIT 4 QUESTIONS à Jean-Luc de Boissieu, Président du Conseil d’administration de SMACL Assurances. Au-delà de Solvabilité II, quel rôle stratégique joue la gestion des risques au sein de SMACL Assurances? La réglementation Solvabilité II qui s’applique au secteur de l’assurance est déjà très ambitieuse puisqu’elle définit une fonction gestion des risques, impose son existence et surtout la protège. C’est d’ailleurs une des quatre fonctions clés dans l’entreprise, dont a la charge Marie-Elise Lorin. Nous avons choisi de lui confier un portefeuille de gestion des risques élargi, qui englobe la conception et la mise en œuvre du PCA (Plan de Continuité d’Activité) et la lutte contre le blanchiment. Pour SMACL Assurances, cette gestion des risques joue donc effectivement un rôle central et stratégique. Qu’attendez-vous de la fonction Risk Manager? Tout simplement qu’elle rédige et qu’elle fasse vivre les vingt politiques écrites de notre mutuelle en accord avec les services concernés. Mais une fois en place, le Risk Manager do i t éga l emen t f a i re app l i que r ces politiques, en contrôlant en permanence leur application. C’est un travail très lourd, qui est fait admirablement par Marie-Elise Lorin. Il s’est d’ailleurs amplifié depuis le 1 er  janvier 2019 avec notre intégration au groupe vyv avec qui elle va devoir mettre toutes nos politiques en cohérence et en conformité. En cas de constat de problèmes d’interprétation ou de manquement, elle doit en parler à la Direction générale et échanger sur les mesures à prendre. Et si les solutions ne sont pas convaincantes, elle a accès au bureau du Président. Pour moi, le Risk Manager est une tour de contrôle sur l’actif et le passif de l’entreprise. Sur cette fonction reposent beaucoup de procédures et son devoir d’alerte doit la conduire à prévenir toutes dérives. Comment insuffler une culture de gestion des risques à vos administrateurs? Ce n’est pas vraiment un sujet, car les membres du Conseil d’administration qu’ils soient maires, élus locaux ou directeurs généraux de services, agissent tous en chefs d’entreprise avec une vraie culture du risque. Ils s’intéressent d’ailleurs particulièrement à notre système de gestion des risques dans le but de le transposer dans leur collectivité. La présentation annuelle de la cartographie des risques effectuée par Marie-Elise Lorin a même incité certains d’entre eux à recruter un Risk Manager à titre contractuel dans leur collectivité! 1 er assureur des collectivités, quels sont vos sujets clés en termes de gestion des risques? Plus des deux-tiers de notre chiffre d’affaires sont effectivement réalisés auprès des collectivités locales. Nous assurons des risques très lourds car le patrimoine garanti est très important : nous couvrons près de 350 millions de mètres carrés de bâtiments (écoles, mairies, bibliothèques, gymnases, systèmes de traitement des eaux…). En outre, elles achètent parfois des matériels très innovants : certaines investissent dans des drones, dans des transports publics sans chauffeur ou dans des trottinettes électriques, dont on ne connait pas encore la sinistralité alors que les risques sont réels. À la SMACL, nous devons donc assurer en permanence des éléments nouveaux, voire expérimentaux. Il est donc essentiel pour nous de disposer d’un bon système de gestion des risques et d’être en veille permanente sur les nouveaux investissements des collectivités. À ce titre, nous suivons de près les programmes des candidats aux municipales. Sur le risque cyber spécifiquement, les collectivités ne sont pas mieux protégées que les autres, et nous couvrons leurs risques avec l’aide de nos partenaires pour leur proposer des solutions immédiates d’assistance en cas d’attaque, assorties en aval et en amont de conseils de prévention. Enfin, le risque statutaire et la prévention de l’absentéisme : dans la fonction publique territoriale c’est un réel problème. Présents sur ce marché depuis 10 ans, c’est devenu un très mauvais risque que nous avons même hésité à abandonner. Les chiffres publiés ces jours-ci confirment que la durée d’absentéisme s’allonge. Pour y remédier, nous menons une politique de sélection rigoureuse et d’accompagnement et de prévention. Depuis peu, nous proposons aux collectivités de plus de 150 agents de les assurer uniquement après le passage d’un audit par un cabinet spécialisé, qui identifie et interprète les causes de l’absentéisme (types de services, saisonnalité…). On décortique l’absentéisme avec l’aide de la statistique! Et la collectivité se voit ensuite proposer une cartographie et un plan d’amélioration de l’absentéisme qui lui octroient une réduction de 10% de sa prime d’assurance.

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