ATOUT RISK MANAGER N°20
ATOUT RISK MANAGER N°20 I PRINTEMPS 2019 31 DOSSIER a blockchain, sur lepapier, est une solution miracle. En effet, cette technologie permet de transmettre et stocker des informations de manière transparente, sécurisée et sans organe de contrôle centralisé. Cette chaîne de blocs contient l'historique de tous les échanges réalisés entre ses utilisateurs. Elle permet de garantir la véracité des informations, malgré un partage très large de celles-ci. Dans le monde de l'assurance, une telle promesse est source d'opportunités. SÉCURISER LES TRANSPORTS Le transporteur A.P. Møller-Maersk (31 Md$ de CA en 2017) a ainsi réuni autour de lui tous les acteurs de la chaîne d'assurance. EY coordonne le travail d'AXA XL, de MS Amlin et de Willis Towers Watson. Ensemble, ils ont développé la plateforme Insurwave basée sur la technologie de la blockchain. Cette plateforme permet de connecter l'ensemble de la chaîne assurancielle dans un réseau privé proposant un partage de données auditées et vérifiées. Sur cette base ont été créés des Smart contracts (contrats intelligents), ajustables en temps réel, qui s'exécutent automatiquement en cas de sinistres classiques. En bref : plus besoin de déclaration dans les cas les plus simples. Pour le transporteur A.P. Møller-Maersk, cela ne concerne pas moins d'un demi-million de transactions ! FACILITER L’EXPERTISE La blockchain se démocratise aussi grâce à une start-up : Monuma. Son objectif ? « Mettre un huissier dans la poche de chacun » , explique son fondateur Emmanuel Moyrand. « Notre application Patrimonia permet de prendre des photos de biens à assurer ou d’un sinistre, avec un sceau de preuve sur « quand et où » a été prise la photo, composé de métadonnées non modifiables » . Une fois les clichés pris, l'application les envoie directement à un des experts juridiques de Monuma qui évaluent la valeur des biens. L'application sert en cas de sinistre mais beaucoup l'utilisent déjà comme "umbrella" pour enregistrer la valeur de biens à couvrir en amont et, dans une moindre mesure, pour sécuriser et protéger les biens pendant un transport et un déménagement. UN AVENIR ASSURÉ Face à ce genre d'application, Léopold Larios de Piña, l’administrateur de l’AMRAE en charge des PME et pilote de l’Observatoire des primes et des assurances, Head of Group Risk Management de Mazars qui animait cet atelier peut répondre un grand « oui » à la question : « Est-ce que la blockchain va perdurer malgré la chute des cryptomonnaies ? » Il résume ainsi la situation : « Le Bitcoin n'est qu'un cas d'usage de la blockchain et il y en a plein d'autres, prometteurs. » Mais comme toujours, opportunité rime avec risque et les responsables sécurité le reconnaissent volontiers. « Je pense que la blockchain peut devenir la colonne vertébrale de la banque de demain sous le crédo « bank anywhere, anytime, on any device » , analyse Stéphane Nappo, Global Head Information Security de la Société Générale. « Mais le responsable sécurité que je suis appelle aussi à énormément de vigilance, car l'interconnexion peut aussi créer de nouveaux risques ». n Stéphane Nappo, Global Head Information Security de la Société Générale Emmanuel Moyrand, Fondateur de la start-up Monuma Léopold Larios de Piña, Administrateur de l'AMRAE, Head of Group Risk Management de Mazars La Blockchain, sécurité ou nouvelle brèche ? Des exemples d’applications concrètes de « chaînes de blocs » ont permis demieux appréhender leur réalité lors de l’atelier qui leur était consacrées. L « Mettre un huissier dans la poche de chacun. » Emmanuel Moyrand, Fondateur de Monuma « Le Bitcoin n'est qu'un cas d'usage de la blockchain et il y en a plein d'autres, prometteurs. » Léopold Larios de Piña, Administrateur de l'AMRAE
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