AMRAE - ATOUT RISK MANAGER
DOSSIER RENCONTRES AMRAE 2018 : L’INTELLIGENCE DES RISQUES POUR FRANCHIR DE NOUVEAUX CAPS ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DES PROFESSIONNELS DU RISQUE ET DE L'ASSURANCE I N°16 I PRINTEMPS 2018 47 CULTURE DE LA GESTION DES RISQUES : UN RUISSELLEMENT DE PLUS EN PLUS FERTILE START-UP : DES SOLUTIONS ÉMERGENT POUR GÉRER LES RISQUES L e risque ? « Un thème hors sujet pour un créa- teur de start-up », pose d’emblée Adrien Mithalal, Fondateur et Président de Physio- Assist, start-up spécialisée dans l’appareil- lage médical, lors de l'atelier des Rencontres AMRAE 2018 consacré au sujet : « Si on se pose la ques- tion des risques, on ne se lance pas. » Le propos mérite toutefois d’être nuancé. Sans en avoir conscience, les créateurs de start-up traitent des risques, même s’ils n’utilisent pas ces termes, explique Anne Charon, Fondatrice de A2C : « Pour être crédible, une start-up a besoin d’un business plan quantifié et qualifié par des documents expliquant son projet, son ambition et sa stra- tégie. Ce souci pousse les créateurs à recourir à beaucoup de conseils, des boards, des mentors, et ils font aussi appel à des experts-comptables qui jouent un rôle important dans le processus. Créer la confiance est aussi utile pour attirer de jeunes talents. Dans une start-up, c’est un enjeu qui se pose en permanence. » LE BANQUIER, FUTUR CRO DES START-UP ? Instaurer la confiance n’est pas le seul défi à relever, complète Michel Dennery, membre de l’AMRAE. Il estime en effet que les start-up sont exposées à cinq aléas majeurs : « Il y a d’abord le risque RH, lorsque le créateur de start-up doit devenir gestionnaire ; le risque opérationnel, lorsque le produit proposé va à la rencontre du marché ; le risque financier, inhérent aux décisions de levée de fonds ou de vente ; le risque stratégique propre à la gestion de l’entreprise ; et enfin le risque de gouvernance généré par les évolutions du board. » En France, l’enjeu est d’au- tant plus crucial que les nombreuses aides existantes induisent une fausse perception des urgences, ajoute Adrien Mithalal : « Il y a beaucoup de non-dilutif. Un diri- geant se dit : ça va durer ad vitam æternam et il repousse sans cesse les échéances. Personne n’est là pour l’alerter et appuyer sur le bouton stop. » Vraiment personne ? Adrien Mithalal corrige le tir : « La banque peut jouer ce rôle et dire : “Stop, il faut lever des fonds !” et accompagner la start-up. Autrement, le dirigeant se réveille trop tard et doit lever les fonds en urgence, ce qui n’est jamais bon. » Contre toute attente, cette vision trouve un écho positif auprès des banquiers. « Ils se sont longtemps montrés réticents à financer des acteurs plongés dans une urgence perpétuelle, sans aucun historique et avec des ambitions souvent démesurées. Leur point de vue a évolué avec l’importance financière croissante de cette «nouvelle économie » comme le confirme Jean-Pierre Comba, Directeur Entreprises de la Nouvelle Économie à la Banque Populaire Méditerranée : « Il existe aujourd’hui 400 dispositifs pour aider les start-ups. Elles ont besoin d’une boussole pour trouver le bon financement. Une banque doit prêter et accompagner dans cette forêt de financements. Cela permet de sortir du rôle binaire “oui/ non”. » Pour mieux saisir les enjeux des projets et leur chance de réussite, il s’appuie cependant sur des spécia- listes issus d’incubateurs. Adrien Mithalal, Fondateur et Président de Physio-Assist Anne Charon, Fondatrice de A2C
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy MTkzNjg=