AMRAE - ATOUT RISK MANAGER
DOSSIER RENCONTRES AMRAE 2018 : L’INTELLIGENCE DES RISQUES POUR FRANCHIR DE NOUVEAUX CAPS ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DES PROFESSIONNELS DU RISQUE ET DE L'ASSURANCE I N°16 I PRINTEMPS 2018 43 RISK MANAGER : SE FORMER TOUT AU LONG DE LA VIE S’ENRICHIR DE NOUVELLES COMPÉTENCES C omment le Risk Manager doit-il s’adapter pour appréhender les nouveaux risques d’un monde qui change ? Le profil du Risk Manager des prochaines années est une question qui se pose avec de plus en plus de force. Le sujet, souvent abordé pendant les Rencontres AMRAE 2018, a vu un atelier AMRAE Formation lui être consacré. « Il est difficile d’établir une feuille de route idéale », a estimé en préambule Sophie Maguer, Secrétaire Générale de l’AMRAE et Risk Manager d’Eurodisney, intervenue au cours de cet atelier. « Il y a toujours des piliers communs, comme une assise technique solide, des méthodes d’analyse et de quantification des risques, et une capacité d’antici- pation avérée » poursuivait-elle. Mais dans l’entreprise ouverte, « le métier est de plus en plus transversal et demande davantage de polyvalence ». Plus question pour un Risk Manager de se reposer sur des « savoir- faire » : il doit aussi faire preuve de « savoir-être ». Le métier change, les risques évoluent et de nouvelles menaces apparaissent. « En matière de diffusion de la culture du risque, il reste du travail à accomplir » reconnaissait François Malan, Vice-Président métier de l’AMRAE, Directeur de la gestion des risques et de l’audit chez Nexity. « Il ne faut pas se poser en expert, mais au contraire adapter sa communication à son audi- toire ». Les Risk Managers doivent faire des efforts pour communiquer davantage et autrement. Pour donner davantage de visibilité à la fonction, ils doivent se montrer inventifs, y compris avec les dirigeants. « Je suis passé d’une réunion annuelle à des points trimes- triels plus courts avec mon comité d’audit » témoigne François Malan. « Risque de fraude, risque de confor- mité, devoir de vigilance… Ces nouveaux risques font peur au Directeur Général et constituent de bons argu- ments pour renforcer la légitimité du Risk Manager » soulignait Sophie Maguer. Le contexte réglementaire constitue actuellement une opportunité à saisir pour le Risk Manager : le recours à la cartographie est cité dans les textes, la fraude est de plus souvent évoquée, les aspects de conformité sont prégnants. CHALLENGER LES OPÉRATIONNELS Mais dans ce contexte souvent anxiogène, le Risk Manager n’est pas là pour freiner les initiatives ou faire peur : il doit être force de proposition « pour challenger les opérationnels et trouver un consensus », résumait Sophie Maguer. Les capacités à communiquer avec les autres parties prenantes sont primordiales. Il ne faut pas céder à la tentation de s’enfermer dans l’exper- tise : il vaut mieux une cartographie des risques un peu moins fine que prévu qu'une cartographie qui n’aboutit pas. « La posture est de plus en plus importante », jugeait François Malan. Le Risk Manager doit être réceptif et curieux. Il doit se faire connaître et aller à la rencontre des autres. Il lui faut manager une équipe, mais aussi savoir animer des cercles et des groupes de travail constitués de multiples nationalités. Dans une entre- prise plus ouverte, l’aptitude à travailler en mode projet est essentielle. Si l’assise technique reste nécessaire, le Risk Manager de demain devient de plus en plus polyvalent. Il est désormais primordial de travailler et d’adapter sa communication, tant avec les dirigeants qu’avec toutes les autres parties prenantes. Sophie Maguer, Secrétaire Générale de l’AMRAE et Risk Manager d’Eurodisney François Malan, Vice-Président métier de l’AMRAE, Directeur de la gestion des risques et de l’audit chez Nexity
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