AMRAE - ATOUT RISK MANAGER

DOSSIER contexte du développement de l’usage de robots de plus en plus sophistiqués, le Parlement européen a d’ailleurs demandé à la Commission d’examiner les solutions juridiques envisageables comme la création d’une personnalité juridique spécifique aux robots. Surtout, les robots ne doivent pas faire oublier que le risque reste encore très souvent lié à l’intelligence humaine. « Neuf accidents sur dix sont imputables à l’erreur humaine » rappelle Todd Jones, Head of Global Corporate Risk and Broking chez Willis Towers Watson. « Tout ce que nous faisons porte la possibilité de l’échec. Le risque n’est pas exactement la menace. Le plus important n’est pas que le monde est devenu plus risqué, mais que nous sommes de plus en plus sensible à ces risques » rappelait le philosophe Michaël Foessel en clôture. « Il y a une extension du domaine du risque : nous ne sommes plus dans une société du salut car la reli- gion est beaucoup moins importante qu’elle ne l’était, mais dans une société de l’assurance. Dans une société du salut, le risque est reporté au-delà de la vie, nous voulons dans le présent une assu- rance de certitude de l’avenir. Cela a accompagné le mouvement démocratique moderne. Nous pouvons maîtriser notre avenir. Le risque comme menace que l’on anticipe est alors inséparable de ce qu’il y a de positif dans la modernité. Mais le risque c’est de tout penser en termes de risque. Si l’on veut une vie faite de surprises, il faut aussi admettre aussi une vie faite de mauvaises surprises… Le désir d’avenir c’est aussi un désir d’incertain. L’anticipation en toute chose, le calcul de l’avenir comme s’il était déjà compris dans le présent est un frein à l’expérience à ce qu'il y a d'humain dans nos vies. » Pour faire face aux risques liés à l’intelligence artificielle, Michaël Foessel insiste sur « la nécessité de mettre de l’humain et du sensible. La question de savoir ce qui relèvera du robot et de l’humain demain ne doit pas céder au catastrophisme, mais il y a une caractéristique humaine qu’il conviendrait de ne pas déléguer au robot, c’est le jugement », ajoute le philosophe. Valérie Lafarge-Sarkozy, Avocate au sein du cabinet Altana Les Risk Managers et le Philosophe : point une parabole, mais la réalité du 9 février où 50 élèves d’un jour eurent la chance se faire dédicacer par Michael Foessel «État de vigilance» et «Le temps de la consolation». 41 ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DES PROFESSIONNELS DU RISQUE ET DE L'ASSURANCE I N°16 I PRINTEMPS 2018 RENCONTRES AMRAE 2018 : L’INTELLIGENCE DES RISQUES POUR FRANCHIR DE NOUVEAUX CAPS