AMRAE - ATOUT RISK MANAGER

DOSSIER RENCONTRES AMRAE 2018 : L’INTELLIGENCE DES RISQUES POUR FRANCHIR DE NOUVEAUX CAPS (sur 339 dans le Monde), dans le cadre de l’initiative internationale des «science based targets». C'est peu. « La compatibilité des modèles économiques à un «monde 2 degrés » reste à construire. Impulser cette transformation va nécessiter un cadre politique et réglementaire pour financer et gérer les risques climatiques de transition » a conclu Emilie Alberola. VERS DES VILLES PLUS RÉSILIENTES Oliver Wild, Administrateur de l’AMRAE et Group Chief Risk, Insurance and Coordination of internal control de VEOLIA, a souhaité mettre l’ac- cent sur le programme des 100 villes résilientes à travers le monde, initié par la Fondation Rockfeller, et dont son groupe, très engagé dans la lutte contre le dérèglement climatique, est partenaire, aux côtés notamment de Swiss Re. « Ce programme permet de financer un poste de Resilient Chief Officer au sein de chaque ville, et de l’aider à analyser son exposition aux risques ». Les principales menaces qui ressortent ? Les inondations (83%), les infrastructures vieillissantes (40%) et la pollution de l’environnement (21%). « Par le biais de ce programme, nous outillons les villes pour qu’elles comprennent mieux l’origine de leurs risques et trouvent des solutions adaptées à leurs problématiques. Nous avons notamment travaillé sur un canal de désengorgement à Copenhague ainsi qu’au cas de la Nouvelle-Orléans, à l’occasion des 10 ans du passage de Katrina. À terme, les villes qui se protègent face aux menaces seront plus attractives, tant pour les investisseurs que pour les habitants » s’enthousiasme Oliver Wild. PLUS DE CAPACITÉS, ET DES SOLUTIONS ALTERNATIVES POUR LES ASSUREURS Enfin, Christoph Möcklinghoff, Directeur du département risques environnementaux chez Marsh, a fait un point sur l’impact des risques climatiques sur les assureurs. « On commence à voir apparaître des récla- mations en responsabilité, sans qu’il y ait de fautes, et en dommages, sans qu’il y ait réellement de dommages ». Et d’illustrer : « Un agricul- teur du Pérou a attaqué en justice RWE (équivalent d’EDF en Allemagne), pour avoir contribué à hauteur de 0,5% au réchauffement d’un glacier près de sa ferme. Sa réclamation a été jugée recevable par le tribunal qui a missionné un expert sur place. Cela envoie un signal d’alerte fort, notamment aux assureurs. L’ONU a d’ailleurs estimé récemment que le droit devait être modifié pour permettre les réclamations climatiques. L’assurance Responsabilité environnementale peut couvrir une partie de ces risques - à condition que le fait générateur soit d’origine fortuite - mais certainement pas tous ! ». Quant aux dommages, Christoph Möcklinghoff estime que le monde de l’assurance réagit à trop court terme, alors que le marché a besoin de capacités et d’une vision sur le long terme pour stabiliser le business model. « Actuellement, seuls 30 à 50% des dégâts causés par les catastrophes naturelles sont couverts par le secteur de l’assurance. La solution passe par le rapprochement des compétences, comme par exemple au sein du think tank EPE (Entreprises pour l’Environnement), par la modélisation de l’exposition au risque post-événement et par le recours combiné aux captives, à l’assurance paramétrique et à l’assurance traditionnelle en excès ». ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DES PROFESSIONNELS DU RISQUE ET DE L'ASSURANCE I N°16 I PRINTEMPS 2018 33

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