AMRAE - ATOUT RISK MANAGER
DOSSIER RENCONTRES AMRAE 2018 : L’INTELLIGENCE DES RISQUES POUR FRANCHIR DE NOUVEAUX CAPS Pour André Chieng, Président d’AEC, ces nouvelles «Routes de la soie », basées sur un développement des infrastructures terrestres, ferro- viaires et maritimes, représentent plus un nouveau plan Marshall qu’un acte de néo-colonialisme (voir encadré page 27). « Dans ce nouveau modèle de société, la liberté a certes moins d’importance que dans les pays occidentaux, mais la démocratie est présente, en agissant “pour” le peuple, même si le pouvoir n’a pas été conféré “par” le peuple ». Quant à Monique Barbut, elle estime que ce projet de nouvelle «Route de la soie » est un des programmes les plus intelligents en matière de finan- cement de l’environnement, embarquant 49 pays, dont certains très pauvres, avec une levée d’argent privé qui avoisine les 4,9 milliards d’euros. « Mais “One Road, One Belt” montre aussi qu’il y a un réel changement dans l’équilibre des pouvoirs au sein de la gouvernance mondiale. Le multilatéralisme ne se cantonne plus à la relation entre les États-Unis, la France et l’Angleterre. D’autres pays, au même titre que la Chine, veulent être reconnus pour leurs initiatives, comme l’Inde, la Turquie, le Brésil, le Mexique, etc. ». VERS UN CHANGEMENT DE L’ÉCHELLE DES RISQUES En parallèle de cette redistribution géopolitique en mouvement, on assiste à un changement d’échelle des risques. « Les assureurs sont résilients. Ils ne se dérobent jamais et ont le sens des responsabilités. Pour accompagner les assurés, ils se sont adaptés très vite à ce nouveau monde, aux taux d’intérêt très bas, aux nouvelles contraintes régle- mentaires (Solva 2, MIFID, IFRS17...) et aux risques émergents, liés notamment aux disruptions technologiques » a expliqué Philippe Donnet. Pour autant, il est important que les risques traditionnels ne soient pas occultés par ces risques émergents, et que tous bénéficient d’une bonne cartographie des risques. Denis Ranque (voir page 20), Président du Conseil d’Administra- tion du Groupe Airbus, a ainsi insisté sur la nécessaire mise en place en interne d’un « risk mapping », dans une économie entièrement globalisée, numérisée et ubérisée : « Il n’y a pas de magie. On ne pourra jamais identifier tous les risques, mais l’important est de se poser systé- matiquement des questions, pour chaque activité, produit ou implan- tation, et de prendre des plans d’actions pour minimiser l’importance ou l’occurrence des risques. Il est toujours salutaire de rationaliser les risques ». « La grande nouveauté est la vitesse à laquelle se passent les disruptions. On a assisté à la montée en puissance très rapide de sociétés qui disruptent des secteurs entiers : le n°1 des taxis n’a pas de taxis, le n°1 des hôtels n’a pas d’hôtels…sans parler des Gafas », a souligné pour sa part Bernard Spitz. Et Philippe Dessertine de renchérir : « Nous sommes au tout début de la 4 ème révolution industrielle, et la crypto- monnaie va permettre de la financer. Après la vapeur, l’électricité et le pétrole, l’informatique et le nucléaire, nous entrons dans une nouvelle ère, dont le smartphone n’est que la toute première marche. Jusqu’ici, nous managions en cherchant à limiter les risques. À partir de maintenant, il va falloir prendre des risques, tenter et réapprendre l’échec ». Une vision partagée par Brigitte Bouquot : « les entreprises doivent comprendre les enjeux globaux dans lesquels elles sont impliquées, mais elles ne peuvent pas attendre d’en avoir toutes les réponses pour avancer. Le Risk Management s’est construit avec la globalisation : aux entreprises de faire preuve de l’intelligence des risques ! ». Todd Jones, Head of Global Corporate Risk and Broking chez Willis Towers Watson ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DES PROFESSIONNELS DU RISQUE ET DE L'ASSURANCE I N°16 I PRINTEMPS 2018 30 « Il n’y a jamais eu de meilleure époque pour faire ce métier. » Todd Jones, Head of Global Corporate Risk & Broking, Willis Towers Watson « Le principal message de Davos ? La croissance ne sera durable que si elle est solidaire et inclusive. » Philippe Donnet, Managing Director and CEO Groupe Generali
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