ATOUTRISK N°15 HD

DOSSIER CAPTIVES : LES DÉFIS DE LA MATURITÉ GESTION DES RISQUES SOCIÉTÉS CAPTIVES : DES OUTILS DE COMPÉTITIVITÉ DE HAUTE TECHNICITÉ A pparues dans les années 80, les captives sont des sociétés d’assurance ou de réas- surance, filiales de grands groupes, créées pour couvrir uniquement les risques de leur groupe. On compte aujourd’hui environ 6000 captives dans le monde dont près de 120 créées par des entreprises françaises. « Le marché français est arrivé à maturité : la plupart des entreprises du secteur grands risques sont aujourd’hui équipées de captives » constate Etienne Charpentier, Directeur Risk Finance d’Aon. Utilisées par les Risk Managers comme un outil de financement, de transfert alternatif à l’assurance traditionnelle, et de pilotage des risques, les captives sont généralement l’apanage des grands groupes, qui y voient plusieurs avantages : mieux structurer le coût global de leurs risques, optimiser les flux de trésorerie, avoir un accès direct au marché de la réassurance, favo- riser la collecte centralisée d’informations et mieux comprendre et prévenir les sinistres… Pour autant, la méconnaissance du public et de certains acteurs a long- temps contribué à diffuser l’image de la captive comme un outil d’évasion fiscale. « Le panorama s’est simplifié assez nettement depuis la fin de la guerre fiscale menée par les autorités de contrôle. Désormais, le débat est clos : on ne peut plus contester dans l’Union européenne le fait qu’un groupe français possède une captive à Luxembourg, en Irlande ou à Malte du simple fait des régimes fiscaux de ces pays » résume Etienne de Varax, Directeur Offre et Services Alternative Risk Transfert de HDI Gerling. UN MÉCANISME INTÉRESSANT POUR LES RISK MANAGERS La captive est d’abord un outil de rétention, de mutuali- sation dans le temps des risques propre à chaque entre- prise, qui répond à un besoin de protection du bilan. Lors de la cartographie des risques, le Risk Manager fait le choix de conserver certains risques, qu’il peut placer au sein de sa captive afin de les mutualiser à l’intérieur du groupe. Cela est notamment très utile pour les multi- nationales qui possèdent de nombreuses filiales de petites tailles : le programme global d’assurance qu’elles Etienne de Varax, Directeur Offre et Services Alternative Risk Transfert, HDI Gerling Etienne Charpentier, Directeur Risk Finance, Aon ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DES PROFESSIONNELS DU RISQUE ET DE L'ASSURANCE I N°15 I HIVER 2017/2018 26 «Une captive ne doit pas être un objectif en soi, c'est un outil dont il faut mesurer régulièrement l'efficacité, notamment si leur gestion devient complexe et coûteuse. » Philippe Vienot Philippe Vienot, Risk Manager du groupe BNP Paribas et ancien administrateur de l’AMRAE

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