ATOUT RISK MANAGER N°35

ATOUT RISK MANAGER N°35 I HIVER 2022-2023 27 Dossier - La prévention pour se protéger, bien plus que l’assurance Si le monde d’après n’est pas auss i différent que certains l’avaient prévu à la sortie des confinements, la donne a définitivement changé pour les ressources humaines (RH). La fonction est prise en tenailles entre des contraintes apparemment contradictoires, comme la nécessité d’attirer et de retenir des collaborateurs, trop rares dans de nombreux domaines, et cel le de contenir l’inflation sur les salaires. Les risques liés au capital humain pendant la crise sanitaire ont aussi changé d’intensité. Changer de regard Les risques psychosociaux existaient avant 2020 mais ils se sont accentués et transformés avec les confinements et le télétravail. Ils ne peuvent plus être appréhendés de la même manière aujourd’hui. « Depuis la crise sanitaire, une nouvelle donne s’est mise en place, avec une organisation du travail au bureau, à la maison, etc. Pour retenir certains talents ou pour en attirer, des employeurs doivent accepter le travail à distance y compris depuis l’étranger. Le risk manager doit aider l’équipe RH à analyser les risques de ces nouvelles formes de travail et évaluer les problèmes de sécurité que cela peut entraîner », détai l le Alain Ronot , v i ceprésident, trésorier de l’Amrae, et coprésident de la commission capital humain et risques associés. Le risk manager doit donc trouver comment apporter son expertise à l’analyse des risques. « De nouveaux modes de gestion des équipes sont apparus avec le télétravail : on ne communique pas de la même manière pour garder le lien avec des équipes, et entre des collaborateurs qui se croisent peu ou pas, il est nécessaire d’organiser des rituels », conseille Alain Ronot. Nouvelles pratiques Instauration d’une pause-café à distance, institution de jours de présence afin que tous se croisent régulièrement, il faut trouver comment assurer la cohésion des équipes. « Après la première vague du Covid, nous étions focalisés sur les risques liés à la pratique du télétravail. Le changement est désormais plus global, car la pandémie a suscité de nouvelles attentes sociétales », explique Rachel Guibert, coprésidente de la commission capital humain et risques associés de l’Amrae. « Il est indispensable de connaître le ressenti des collaborateurs. Pour cela, il faut mettre en place des enquêtes régulières auprès des salariés afin d’identifier des signaux faibles et des tendances. Ces enquêtes permettent notamment de détecter des problèmes de management alors que celui-ci a parfois beaucoup évolué après les périodes de confinement et avec le télétravail. Après la mesure du moral, il faut aussi veiller à ce que soient mis en place des plans d’actions adaptés à chaque pays », souligne le viceprésident de l’Amrae. Enfin, la prévention en matière de santé ne d o i t p a s s e l i m i t e r à a p p l i q u e r l a réglementation exigée localement. « Il est recommandé de veiller à la mise en place de visites médicales à l’échelle mondiale. Avec le confinement, de nouvelles pathologies sont apparues, et instaurer un suivi peut permettre d’identifier plus tôt des maladies. On considère qu’un problème de santé détecté en amont va coûter dix fois moins cher qu’une fois qu’il s’est vraiment déclaré », poursuit-il. Complexité de la gestion des talents Démotivation et questionnements multiples des salariés, spectre de la grande démission, dimi nut i on de l ’ engagement , ou tout s i mp l eme n t d i f f i c u l t é à r e t e n i r l e s Entre retour de l’inflation et pénurie de talents et de main-d’œuvre, la fonction Ressources humaines (RH) doit être accompagnée par le risk manager qui peut l’aider à appréhender les implications de ses actions. Engagement et recrutement La nouvelle donne des RH « Après la première vague du Covid, nous étions focalisés sur les risques liés à la pratique du télétravail. Le changement est désormais plus global, car la pandémie a occasionné de nouvelles attentes sociétales. » Rachel Guibert, Amrae.

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